Nicolas Schmit, discours tenu à l'occasion du Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement dans le cadre de la 61e Assemblée générale des Nations unies, ONU, New York

Madame la Présidente de l’Assemblée générale,
Monsieur le Secrétaire général,
Monsieur le Président du Conseil économique et social,
Excellences,

J’aimerais d’abord remercier tous ceux et tout particulièrement le secrétaire général qui ont pris l’initiative d’organise ce dialogue de haut niveau des Nations unies sur les migrations internationales et le développement.

L’ouverture d’un dialogue dans le cadre de l’ONU entre pays d’origine, pays de transit et pays destinataire est un signal positif et prometteur.

Nous avons tous en tête les scènes dramatiques qui se produisent quotidiennement en Méditerranée, dans l’Atlantique ou ailleurs. Ces situations intenables nous obligent de rechercher de façon concertée des solutions à la fois à court terme mais aussi des solutions durables.

A la réunion de Rabat, en juillet dernier, qui réunissait des pays d’Afrique, d’Afrique du Nord et d’Europe, le maître mot était "partenariat".

Mettre en place un partenariat entre toutes les parties pour mieux organiser les flux migratoires, pour endiguer une immigration clandestine qui a déjà coûté la vie, en quelques mois, à des milliers de jeunes fuyant la misère.

Mais aussi renforcer un partenariat entre le Nord et le Sud pour relancer le développement économique et éliminer ainsi les causes de cette émigration guidée par le seul désespoir.

Nous avons maintenant l’opportunité de développer un partenariat global pour faire des migrations un véritable enrichissement tant pour les pays d’origine, les pays d’accueil que pour les migrants eux-mêmes.

Mon pays est un pays d’immigration puisque les immigrés représentent 40% de notre population. Nous connaissons l’apport fondamental de l’immigration à notre développement économique et social. Mais nous savons aussi qu’il n’y a pas d’immigration réussie sans politique d’intégration active dans les sociétés d’accueil.

Une gestion efficace des flux migratoires peut contribuer à la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement. Une meilleure surveillance des frontières, une lutte mieux coordonnée contre les réseaux criminels qui encouragent l’immigration clandestine et le travail clandestin sont sans aucun doute nécessaires, mais à elles seules ne permettent pas d’enrayer les flux migratoires clandestins incontrôlés.

Nous avons besoin d’actions à moyen et à long terme qui portent sur l’éradication de la pauvreté, véritable cause de cette forme de migrations.

Nous devons renforcer les cadres de coopération bilatéraux, régionaux et multilatéraux, en les dotant des instruments financiers appropriés, pour faire de la migration légale un instrument de développement. L’Union européenne est en train d’intégrer les questions migratoires dans ses politiques extérieures : les questions relatives aux transferts financiers, à la fuite des cerveaux, à l’immigration sont à cet égard capitales.

Une meilleure protection des migrants les plus vulnérables – les femmes, les enfants – est absolument nécessaire, notamment à travers une lutte efficace contre la traite des être humains.

Mon pays qui consacre aujourd’hui 0,87% de son RNB à la coopération au développement, souhaite participer au-delà de ce dialogue à une réflexion continue sur les migrations et le développement. Nous soutenons la création d’un forum global à condition qu’il s’agisse d’une structure informelle permettant l’échange d’expériences réelles mais facilitant aussi une meilleure coordination des actions menées sur les différents plans. Le volet opérationnel est à nos yeux déterminant. Nous disposons déjà largement des instruments appropriés. Les orientations qui pourront être dégagées à partir de nos échanges dans les différentes tables ronds devraient nous permettre de mieux les utiliser dans l’intérêt de nos pays et surtout des migrants.

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