Nicolas Schmit, Intervention du ministre délégué aux Affaires étrangères lors de la réunion informelle des ministres de la Justice et des Affaires intérieures de l'UE, Tampere

Nos débats ont lieu à un moment où nos opinions publiques sont très sensibilisées aux questions d’immigration et cela d’abord à travers les drames qui se passent quotidiennement à certaines de nos frontières extérieures.

Il y a donc une attente forte à l’égard de l’Europe: les citoyens attendent d’elle qu’elle soit capable d’agir solidairement, d’agir efficacement et globalement, mais aussi d’agir humainement, dans le respect des droits de l’homme et de la Convention de Genève.

Il faut donc que notre réunion donne des orientations concrètes et opérationnelles qui partent de ces exigences fondamentales.

Les documents de la Présidence constituent à cet égard une excellente base de travail et trouvent un très large accord de notre part.

Ainsi, nous estimons que l’Europe doit démontrer qu’elle est capable face à un problème complexe et urgent tel que l’immigration illégale d’agir solidairement, d’abord entre pays membres, ce qui est essentiel, notamment à l’égard des pays tels que Malte, l’Espagne et l’Italie, qui doivent faire face à une véritable crise, mais aussi à l’égard des pays d’origine et de transit.

Ensuite, nous estimons qu’il est important de renforcer la cohérence entre les différents aspects de la politique d’immigration, de la protection de nos frontières, de notre politique d’asile - J’y ajouterais par ailleurs également notre politique extérieure et de coopération.

L’initiative de la Présidence, qui comporte quatre facettes, reflète une telle approche cohérente. La position luxembourgeoise quant à ces quatre éléments-clés est la suivante.

Nous approuvons une plus grande solidarité financière, en contrepartie de laquelle il faudra améliorer les systèmes d’enregistrement (EURODAC) et les systèmes de prise et de reprise en charge (Dublin-II). Le rapport de la Commission sur le fonctionnement de ces deux systèmes et de leur amélioration est important dans le sens où il souligne l’importance d’un meilleur partage des responsabilités dans la gestion de ces flux.

Nous sommes également d’accord avec une procédure d’enregistrement des immigrés clandestins, l’établissement d’une base de données appropriée et de l’utilisation à cette fin d’éléments d’identification biométriques.

Nous partageons l’approche qui établit un lien entre l’obligation de l’enregistrement, le remboursement par l’Union et l’obligation de reprise en charge reflète le mieux la nécessité d’une plus grande solidarité et d’un meilleur partage des responsabilités, d’une part, et d’une plus grande efficacité, d’autre part, pour gérer les flux migratoires.

Il nous semble certain que pour qu’un tel système fonctionne convenablement, nous avons besoin de règles communes et d’un contrôle approprié.

Pour conclure, permettez-moi quelques mots sur le développement du système européen commun d’asile.

D’abord, je suis d’avis qu’il nous faut absolument accélérer le renforcement de notre coopération pratique, à la lumière des nos discussions à l’occasion de notre dernier Conseil informel à Vienne. A cet égard, il nous faut partager davantage nos informations sur les pays d’origine et garantir une plus grande convergence entre Etats membres dans ce domaine, notamment en vue de l’établissement d’une liste de pays sûrs.

Nous sommes d’accord avec le papier de la Présidence sur le développement du système de Dublin.

Finalement, nous sommes d’accord aussi pour réfléchir sur une harmonisation progressive des permis de séjour et des droits qui en découlent de ceux qui bénéficient de la protection internationale.

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