Luc Frieden, Discours d'ouverture à l'occasion de la Conférence diplomatique pour l'adoption d'un Protocole ferroviaire à la Convention du Cap de 2001, Luxembourg

Messieurs les coprésidents,
Excellences,
Distingués plénipotentiaires,
Mesdames, Messieurs les délégués et conseillers,
Mesdames, Messieurs les observateurs des Organisations internationales,

Au nom du gouvernement luxembourgeois j’ai l’honneur et le plasir de vous souhaiter une chaleureuse bienvenue au Grand-Duché de Luxembourg. Notre pays est très heureux de pouvoir accueillir dans sa capitale cette importante conférence diplomatique. Je suis particulièrement ravi de l’écho très favorable qu’a reçu la tenue de cette Conférence de par le monde. En témoignent le grand nombre, la diversité géographique ainsi que la grande qualité des délégués - décideurs politiques et experts - qui sont réunis aujourd’hui.

Mesdames, Messieurs,

Nous sommes réunis avec une grande ambition, celle d’adopter le nouveau Protocole ferroviaire à la Convention du Cap de 2001. Le prestige du lieu de la Conférence se doit d’être à la hauteur de cette ambition si clairement affichée. Ici, dans les locaux du Nouvel Hémicycle, se tenaient des sessions du Parlement européen jusqu’en 1981. En face se trouve le siège où se réunit régulièrement le Conseil des Ministres de l’Union européenne. A quelques encablures se trouvent les sièges de plusieurs institutions européennes et d’institutions culturelles majeures. Cette Conférence se réunit donc dans un environnement propice à la rencontre fructueuse de différentes sensibilités, qui ont toujours su y trouver un terrain d’entente. C’est une capitale très ouverte vers l’international qui vous accueille. Une Ville qui a déjà vu ces dernières décennies la conclusion de maints grands accords internationaux d’ordre historique.

Je ne saurais suffisamment souligner l’importance de la Convention du Cap de 2001 et de ses protocoles existants et futurs. Le Luxembourg avait de bonnes raisons de se décider à fournir un coup de pouce pour permettre à ce projet de protocole de franchir son pas décisif vers la signature, après de longues années de laborieux travaux préparatoires. Nos motivations pour nous engager sont directement liées aux nouvelles perspectives que va ouvrir l’adoption du Protocole.

Le Luxembourg est un pays qui accorde une grande importance au développement du rail dans une perspective de développement durable et d’interconnexion avec les métropoles européennes. En tant que pays voisin de pays avec des réseaux ferroviaires importants, sa localisation géographique sur le continent le rend quasiment prédisposé à s’investir dans ce domaine.

Relevons que la Convention du Cap vise à faciliter le financement de matériels d’équipement mobiles en posant des règles internationales pour la constitution, l’inscription et l’exécution de "garanties internationales" sur de tels biens. Elle s’inscrit donc dans une perspective de favoriser le développement économique dans un monde de plus en plus interconnecté. De par son histoire et sa géographie, le Luxembourg est particulièrement sensible à ces questions qui ont trait à la facilitation des échanges transfrontaliers et transrégionaux. La dynamisation du secteur ferroviaire en est un élément. Les Luxembourgeois n’ont pas oublié que c’était l’intégration du réseau ferroviaire luxembourgeois dans un réseau régional qui, à l’époque, a contribué à l’essor de notre industrie sidérurgique, industrie qui est à l’origine de la prospérité du pays.

Je voudrais à cet endroit relever les retombées très bénéfiques dont ont pu profiter les compagnies aériennes ayant déjà pu compter sur la ratification de la Convention du Cap et de son premier protocole relatif au domaine aéronautique. Ces retombées nous fournissent sans aucun doute une idée tangible des potentialités semblables du protocole ferroviaire.

Je voudrais aussi souligner l’ampleur des bénéfices économiques potentiels dans les pays en développement. Avec le soutien financier du Luxembourg un colloque a pu être organisé à Lomé en novembre 2006 destiné à sensibiliser davantage les Etats et investisseurs africains aux grands avantages que leur continent pourra tirer du Protocole ferroviaire. Cet engagement du Grand-Duché a été rendu possible dans le cadre du budget de sa coopération au développement, le Luxembourg figurant parmi les cinq pays industrialisés qui y consacrent plus de 0,7% de leur revenu national brut.

Aujourd’hui, sur le territoire luxembourgeois se trouve concentré une solide expérience politique et économique dans un grand nombre de domaines qui sont liés à divers aspects de l’adoption du projet de protocole ferroviaire. Ainsi nous accueillons à Luxembourg le siège de la Banque européenne d’investissement, dont nous saluons la participation à la présente Conférence. D’une façon générale le pays dispose d’une grande expertise dans les questions de financement grâce à la présence d’une importante place financière de renommée mondiale, dotée d’une législation parmi les plus intéressantes et fiables.

J’ai également le grand plaisir de pouvoir vous annoncer que, ce dernier vendredi 9 février, le Conseil de gouvernement luxembourgeois a donné son feu vert pour mettre en route la ratification de la Convention du Cap et du protocole aérien de 2001. Je voudrais donc relever qu’au Luxembourg la procédure législative est bien entamée.

Mais, au-delà des ratifications, nous devons tous être conscients qu’il s’agira de mettre en œuvre le nouveau protocole. En effet, la Communauté internationale ne pourra profiter des effets bénéfiques de ce nouveau système qu’une fois qu’il est pleinement opérationnel.

Or le grand nombre, la qualité et la diversité des délégations aujourd’hui présentes au Luxembourg confère à cette enceinte une grande flexibilité. La tenue de cette conférence universelle est donc une occasion unique en son genre, une opportunité à saisir qui ne se représentera plus aussitôt. Elle présente d’autre part un unique "momentum" - comme diraient nos amis anglophones - dont il s’agit de profiter pleinement pour discuter et si possible régler certaines modalités de sa mise en œuvre effective.

Mesdames, Messieurs,

Je suis persuadé qu’ensemble nous réussirons à faire en sorte que cette importabte conférence soit couronnée de succès. Je peux vous assurer que, depuis l’envoi des invitations en juillet 2006, de très grands efforts ont été déployés du côté luxembourgeois pour l’organisation de cet évènement, mais je voudrais surtout saisir cette occasion pour remercier les responsables des co-organisateurs UNIDROIT et OTIF de leur excellente collaboration, de leur disponibilité et de leur engagement. Leur soutien dans les questions logistiques a été aussi exemplaire que leurs préparatifs des discussions de fond que nous allons maintenant entamer ensemble. Je voudrais aussi saluer l’action de tous les acteurs de divers horizons qui, avec beaucoup de dévouement, ont su faire avancer ce projet depuis son lancement il y a une dizaine d’années, que ce soit au Groupe de travail ferroviaire, dans les Comités d’experts gouvernementaux ou dans d’autres enceintes.

S’il m’est permis d’exprimer un espoir, c’est que la communauté internationale disposera dans deux semaines d’un nouvel instrument juridique, que pour ma part j’aimerais bien appeler le "Protocole de Luxembourg". Pendant les deux semaines à venir, notre pays vous invite à profiter de son hospitalité et à apprécier une vie culturelle particulièrement étoffée en cette année 2007. Il vous invite surtout à vivre deux semaines de discussions intenses et fructueuses.

Je suis convaincu que l’ambition et la passion, l’esprit de compromis et la volonté d’aboutir seront au rendez-vous.

Mesdames, Messieurs, je vous souhaite un grand succès.

Je vous remercie.

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