Xavier Bettel intervient au débat général de la 69e Assemblée générale des Nations unies à New York

"Le cycle de violences doit cesser"

  1. ©MAEE

    Jean Asselborn avec le Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaire et Coordinatrice des secours d’urgence, Valérie Amos
  2. ©MAEE

    Jean Asselborn lors de son intervention à la séance d’information du Conseil de sécurité sur l’enquête concernant le vol MH17
  3. ©MAEE

    Jean Asselborn avec Frank-Walter Steinmeier et Federica Mogherini
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    Jean Asselborn avec le ministre des Affaires étrangères de l’ancienne République yougoslave de Macédoine, Nikola Poposki
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    Jean Asselborn avec le Président de la Coalition Nationale Syrienne, Hadi al-Bahra
  6. ©MAEE

    Jean Asselborn avec l’ancienne Gouverneure générale du Canada et candidate au poste de Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, Michäelle Jean
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    Jean Asselborn avec le ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine, Pavlo Klimkin
  8. ©UN Photo / Eskinder Debebe

    Xavier Bettel, Premier ministre, avec le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon
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    Jean Asselborn avec le ministre des Affaires étrangères de l’Albanie, Ditmir Bushati
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    Le Premier ministre, ministre d’État, Xavier Bettel, le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, et la ministre de l’environnement, Carole Dieschbourg
  11. ©MAEE

    Jean Asselborn avec le Secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil el-Araby
  12. ©MAEE

    Jean Asselborn avec le ministre des Affaires étrangères de l'Algérie, Ramtane Lamamra
  13. ©MAEE

    Jean Asselborn avec le ministre des Affaires étrangères de la République centrafricaine, Toussaint Kongo-Doudou
  14. ©MAEE

    Jean Asselborn avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, Staffan de Mistura
  15. ©MAEE

    Jean Asselborn et le ministre des Affaires étrangères de la Bosnie Herzégovine, Zlatko Lagumdzija
  16. ©MAEE

    Jean Asselborn avec le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, Frans Timmermans
  17. ©MAEE

    Jean Asselborn lors de son intervention dans le cadre de la Session spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le suivi du Plan d’action de la Conférence sur la population et le développement (CIPD)
  18. ©MAEE

    Jean Asselborn avec le ministre des Affaires étrangères de la République d’Irak, Ibrahim al-Jaafari
  19. ©MDDI

    Carole Dieschbourg, ministre de l'Environnement; Sylvie Lucas, représentant permanent du Luxembourg auprès des Nations unies à New York; André Weidenhaupt, premier conseiller de gouvernement au ministère du Développement durable et des infrastructures
  20. ©UN Photo / Amanda Voisard

    Xavier Bettel lors de son intervention
  21. ©UN Photo / Amanda Voisard

    Xavier Bettel lors de son discours
  22. ©MAEE

    Jean Asselborn avec le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas

Monsieur le Président,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

C’est un grand honneur pour moi de m’adresser pour la première fois à cette auguste Assemblée. Et je dois vous dire que l’émotion est grande.

Engagement, solidarité, responsabilité : voilà les trois mots clefs qui ont guidé et qui continuent de guider l’action de mon pays aux Nations Unies.

Pays fondateur de l’Organisation des Nations Unies, le Luxembourg a basé sa politique étrangère sur une participation active à la coopération multilatérale. Ce multilatéralisme est fondé sur le respect du droit international et la coopération entre Etats souverains et égaux afin d’œuvrer collectivement pour la paix, le développement et le respect des droits de l’homme.

Pour nous, les Nations Unies sont au cœur du multilatéralisme. Nous nous engageons pour que l’ONU soit aussi efficace que possible, pour que nous puissions ensemble, de façon solidaire, régler les problèmes qui nous dépassent en tant qu’Etats. Nous avons la responsabilité de les surmonter pour le bien des générations futures.

Engagement, solidarité, responsabilité : voilà aussi l’approche qui doit nous guider pour répondre aux défis qui se présentent à nous à l’horizon 2015.

Monsieur le Président,

Par votre choix du thème de cette 69e session de l’Assemblée générale, vous nous appelez à élaborer et concrétiser un programme de développement porteur de transformation pour l’après-2015, et en garantir la mise en œuvre effective.

Ce programme de développement pour l’après-2015 doit être audacieux et ambitieux, si nous voulons exercer notre responsabilité collective en vue d’éradiquer la pauvreté et de promouvoir un développement durable. Il doit faire fond sur les objectifs du Millénaire pour le développement et aller plus loin. Ce programme doit être holistique, orienté vers l’action et universellement applicable. Il doit bénéficier à la fois aux pays en développement et aux pays développés. Il doit se fonder sur les droits de l’homme. Il doit donner aux secteurs sociaux, à la santé et à l’éducation toute l’importance qui leur revient. Les questions de gouvernance, de justice, de paix et de sécurité doivent y trouver leur place, tout comme la protection de l’environnement, les modes de consommation et de production durables et une croissance économique soutenue.

Le Luxembourg soutient et salue l’important travail accompli par le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable. Son rapport et la liste des objectifs qu’il propose constituent une base utile pour les négociations qui culmineront, d’ici un an, dans l’adoption du programme de développement post-2015 et d’un nouveau modèle de développement durable permettant de "concilier les ambitions de l’humanité et les besoins de la planète", pour citer notre Secrétaire général Ban Ki-moon.

Mon pays s’engage depuis longtemps en faveur du développement, animé d’une volonté de solidarité envers les plus démunis et du sens de ses responsabilités internationales. Depuis l’an 2000, le Luxembourg se place dans le groupe des cinq pays industrialisés qui consacrent au moins 0,7 % du revenu national brut (RNB) à la coopération au développement. En 2009, notre aide au développement a atteint le niveau de 1 % du RNB et le gouvernement s’engage à maintenir ce niveau élevé, malgré une situation budgétaire qui n'est pas plus facile chez nous que dans d’autres pays. Cette aide peut permettre à des futures générations d’avoir des perspectives, des chances d’avenir et, on doit le savoir, peut, et je l’espère, de ce fait, éviter certains conflits.

Monsieur le Président,

La lutte contre les changements climatiques fait partie intégrante de tout partenariat mondial pour le développement. Permettez-moi de me féliciter dans ce contexte de la tenue, ce mardi, du Sommet sur le climat. Ce Sommet a sans doute atteint le double objectif fixé par le Secrétaire général : démontrer la volonté politique indispensable pour parvenir à un accord global en 2015 et catalyser l’action sur le terrain afin de réduire les émissions et accroître la résilience.

Au second semestre de 2015, mon pays exercera la Présidence du Conseil de l’Union européenne. Nous n’épargnerons aucun effort pour que lors de la Conférence de Paris sur le climat 2015, nous puissions trouver un accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2° C.

Avec ses partenaires de l’Union européenne, le Luxembourg a pris des engagements contraignants pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre et atténuer les effets du changement climatique. En amont des réunions à venir, et conformément au calendrier retenu à Varsovie, l’Union européenne présentera des contributions additionnelles à la hauteur de l’enjeu.

Nous nous engageons de même à titre national. Je mentionnerai par exemple notre appui à la déclaration sur la tarification du carbone, présentée lors du Sommet climat, ainsi que la nouvelle contribution de 5 millions d’euros au Fonds vert pour le climat que nous avons annoncée au Sommet sans réduire notre aide publique au développement.

Monsieur le Président,

"Il ne peut y avoir de sécurité sans développement, ni de développement sans sécurité. Et l’un et l’autre dépendent du respect des droits de l’homme et de l’état de droit".

Nous connaissons tous cet adage de Kofi Annan.

Le Luxembourg en a fait le fil conducteur de son action au Conseil de sécurité depuis le 1er janvier 2013, en accordant toute son attention aux causes profondes des conflits, à leur impact humanitaire et économique et aux droits de l’homme, en particulier aux droits des enfants affectés par les conflits.

Pour illustrer cette approche, j’évoquerai le conflit en Syrie.

Ce conflit qui sévit depuis trois ans et demi maintenant heurte la conscience humaine.

Plus de 191.000 morts ; 10,8 millions de Syriens, dont plus de la moitié des enfants, qui ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence ; plus de 4,5 millions de Syriens pris au piège des combats dans des zones difficiles d’accès pour les acteurs humanitaires ; plus de 3 millions de Syriens qui ont été poussés à quitter leur pays, dont plus d’un million de réfugiés au Liban.

Ces chiffres ne font plus guère la une des médias. Mais derrière ces chiffres, combien de souffrances, combien de vies brisées !

Cela ne peut perdurer.

Il nous faut mettre un terme aux attaques indiscriminées contre les populations civiles, les écoles et les hôpitaux, aux bombardements aux barils d’explosifs, au déni d’assistance humanitaire, à l’usage de la famine comme arme de guerre.

À l’initiative de l’Australie, de la Jordanie et du Luxembourg, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité deux résolutions sur l’accès de l’aide humanitaire en Syrie. J’espère vivement que ces résolutions auront un impact réel, un impact décisif sur le terrain.

L’action humanitaire ne saurait toutefois être un substitut à l’action politique.

Le règlement durable du conflit syrien passe par une solution politique, une transition politique qui réponde aux aspirations légitimes du peuple syrien, en ligne avec le communiqué de Genève de juin 2012.

Monsieur le Président,

Aujourd’hui, l’heure n’est plus aux tergiversations face aux crimes de guerre et aux crimes contre l’humanité commis par des groupes terroristes, au premier rang desquels l’Etat islamique en Irak et au Levant. Ce groupe n’a rien d’un Etat ni rien d’islamique. Souillant l’islam, il ne cherche qu’à répandre son régime de terreur, à déstabiliser la Syrie et l’Irak et la région tout entière.

Mon pays appuie pleinement les mesures adoptées pour contrer les individus et entités associés à al-Qaida, pour couper leurs canaux de financement, pour prévenir la radicalisation et endiguer le flux de combattants terroristes étrangers. Nous le faisons en ligne avec la résolution que nous avons adoptée avant-hier lors de la réunion au sommet du Conseil de sécurité conduite par le Président américain Barack Obama, à laquelle j’ai eu l’honneur de pouvoir participer.

Au-delà de la lutte contre le terrorisme, il faut s’attaquer aux causes profondes de la grave crise que traverse l’Irak. Nous saluons dans ce contexte la formation du nouveau gouvernement irakien d’union nationale, sous la direction du Premier Ministre Haïdar Al-Abadi. Nous l’encourageons à poursuivre une approche inclusive, respectueuse de toutes les composantes ethniques et religieuses de la société et répondant aux besoins et aspirations de tous. Les Irakiens doivent retrouver leur confiance dans les institutions démocratiques du pays.

Monsieur le Président,

Pour la troisième fois en six ans, nous avons assisté cet été à des combats meurtriers dans la bande de Gaza.

Le cycle de violences doit cesser.

Les actions qui alimentent la haine et la discorde doivent cesser.

Israéliens et Palestiniens doivent enfin pouvoir vivre en paix, en sécurité et en dignité.

La solution à deux Etats, la coexistence pacifique de deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, reste la seule voie possible à cet effet.

Une solution politique doit être recherchée dans les meilleurs délais, pour éviter que les extrémistes de tous bords ne prennent le dessus et que des mesures soient prises qui rendent la solution de deux Etats impossible.

Avec ses partenaires de l’Union européenne, le Luxembourg est prêt à contribuer à une solution globale et durable.

Monsieur le Président,

Le temps qui m’est imparti ne me permet pas de rendre justice à la multiplicité des crises auxquelles nous avons à faire face aujourd’hui. Je voudrais cependant dire qu’elles font toutes naître une exigence : celle de protéger les civils. Cette exigence est au cœur des mandats qui sont confiés aux missions de stabilisation et de maintien de la paix des Nations Unies et d’organisations régionales telles que l’Union africaine, en Mali, en République démocratique du Congo, en Somalie, au Soudan du Sud et maintenant en République centrafricaine.

Sur le continent africain, notre crédibilité est engagée, notre responsabilité de protéger. 20 ans après le génocide rwandais, l’indifférence n’est plus une option.

Un mot sur mon propre continent, l’Europe. 

La crise en Ukraine s’est peu à peu transformée en conflit, un conflit qui montre hélas à quel point sont révolus les temps où l’on pensait que la paix sur le continent européen était devenue une évidence. Ce conflit a fait déjà plus de 3.000 morts. Il faut y mettre un terme, et il faut y mettre un terme maintenant. La voie du dialogue et de la diplomatie doit primer.

Monsieur le Président,

De la Syrie à la République centrafricaine, de l’Irak au Soudan du Sud, la liste des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité commis au quotidien ne cesse de s’allonger.

Les auteurs de ces crimes, des graves violations et abus des droits de l’homme, des violations du droit international et du droit international humanitaire doivent répondre de leurs actes devant la justice. La lutte contre l’impunité doit cesser d’être un objectif abstrait pour devenir une réalité concrète.

La Cour pénale internationale a un rôle important à jouer dans ce contexte.

Parlant de graves violations du droit international et de crimes de guerre, je voudrais mettre en exergue les violations et les sévices commis à l’encontre des enfants.

Les enfants sont souvent les premières victimes des conflits armés : ils sont tués et mutilés, enlevés et recrutés, ils sont abusés sexuellement. Ils sont privés de leur droit à l’éducation et aux soins de santé. L’accès à l’aide humanitaire leur est cruellement dénié. 

En tant que Présidence du Groupe de travail du Conseil de sécurité pour les enfants et les conflits armés, le Luxembourg s’engage avec détermination en faveur d’un renforcement et d’une pleine mise en œuvre de l’agenda "enfants et conflits armés". Et il continuera de ce faire à l’avenir, au-delà de son mandat au Conseil de sécurité.

Les enfants incarnent l’espoir et l’avenir de toute société. Tous ensemble, nous devons tout faire pour préserver cet espoir et cet avenir des affres de la guerre. Nous ne pouvons accepter que les générations futures soient sacrifiées.

La lutte contre la violence sexuelle a besoin du même engagement. La violence sexuelle en temps de conflit n’épargne personne. Elle touche aussi bien les adultes que les enfants, les femmes aussi bien que les hommes. Il faut s’attaquer de manière déterminée à ce fléau.

Monsieur le Président,

Prévenir les conflits est un but qui est au cœur de notre Organisation. 

Savoir percevoir les signes avant-coureurs d’un conflit est d’une importance cruciale pour prendre au moment opportun les mesures les plus efficaces pour éviter que la situation ne dégénère en conflit ouvert.

Nous savons que la plupart des conflits sont précédés d’une dégradation sensible de la situation des droits de l’homme. C’est à partir de ce constat que le Secrétaire général a lancé l’initiative "Rights up front", "Les droits avant tout". Elle vise à renforcer la capacité des Nations Unies à détecter la fumée avant qu’il ne soit trop tard pour empêcher le feu de prendre, ou à alerter les pompiers avant que le feu ne devienne incontrôlable, si vous me permettez cette expression imagée. Le Luxembourg se félicite de cette initiative. Elle nous rappelle avec force notre obligation collective de protéger et de promouvoir les droits de l’homme. Elle place, à juste titre, la protection des droits de l’homme au centre de l’action engagée par le système des Nations Unies pour prévenir les conflits.

S’attaquer aux causes profondes des conflits, à la pauvreté, à la discrimination, à l’absence de l’état de droit, pour ne citer que celles-là, relève de la même approche préventive.

Je me dois cependant de rappeler que dans certains pays, être différent n’est toujours pas accepté aujourd’hui. Les droits des minorités doivent être respectés. Il est inacceptable qu’une religion ou une orientation sexuelle de nos jours ne permettent pas encore de vivre librement. La différence est la richesse de notre humanité, et pas un crime.

Excellences,

Mesdames, Messieurs,

A l’heure où je m’adresse à vous, nombreuses sont les menaces à la paix et à la sécurité auxquelles nous avons à faire face et qui exigent de notre part une réponse globale.

J’ai déjà pu parler du terrorisme et de notre lutte commune en vue d’éradiquer ce fléau.

La prolifération d’armes de destruction massive constitue une autre menace bien réelle.

Le plan d’action conjoint agréé à Genève, le 24 novembre dernier, a posé un jalon crucial en vue d’une solution du dossier nucléaire iranien. Je voudrais réitérer ici le plein soutien du Luxembourg aux efforts déployés par le Groupe des E3+3, en vue d’aboutir à un accord global qui rétablisse la confiance dans la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien. J’exhorte l’Iran à s’engager pleinement et de bonne foi afin de permettre à ces discussions d’aboutir au plus vite au résultat escompté. 

En Afrique tout comme en Amérique latine, ce sont les armes légères qui sont les véritables armes de destruction massive. Les répercussions dévastatrices de la non-réglementation du commerce des armes ne sont plus à démontrer. C’est pourquoi je me réjouis tout particulièrement du fait que le Traité sur le commerce des armes, approuvé l’année dernière à une très large majorité par cette Assemblée, entrera en vigueur encore cette année, le 25 décembre prochain. Le Luxembourg s’est fait un honneur d’être parmi les premiers Etats à le signer et à le ratifier. Nous espérons vivement que notre objectif commun d’en faire un Traité universel pourra être atteint.

Monsieur le Président,

Au chapitre des menaces à la paix et à la sécurité internationales, permettez-moi de dire encore un mot sur la grave crise causée par l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Loin d’être une simple urgence humanitaire, il s’agit d’une crise multidimensionnelle qui menace les institutions, les sociétés et les économies de trois pays frappés par l’épidémie et de la région dans son ensemble. Elle demande une mobilisation à tous les niveaux : national, régional et mondial. Notre Secrétaire général a pris toute la mesure de l’enjeu. Nous appuyons pleinement la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola. Il n’y a pas un instant à perdre. Au-delà des contributions que nous avons déjà faites à l’OMS et au PAM, à MSF et à la Croix-Rouge, nous sommes disposés à nous engager davantage, en étroite collaboration avec les pays d’Afrique de l’Ouest, dont beaucoup sont des partenaires du Luxembourg, avec les Nations Unies et les organisations de la société civile présentes sur le terrain.

Monsieur le Président,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

En conclusion, permettez-moi de revenir aux trois mots clefs qui guident notre action: engagement, solidarité, responsabilité.

C’est la volonté ardente d’œuvrer en faveur d’un multilatéralisme fort et efficace, c’est la volonté de se mettre au service des Nations Unies qui a motivé le Luxembourg à devenir membre non-permanent du Conseil de sécurité, pour la première fois de son histoire, pour le mandat 2013-2014.

Au cours de ces 20 derniers mois, le Luxembourg a œuvré au quotidien en vue de se montrer à la hauteur de cette responsabilité, de se montrer digne de l’honneur que vous nous avez donné en nous élisant au Conseil de sécurité. Nous exerçons ce mandat en votre nom, au nom de tous les Etats membres. Nous en sommes bien conscients. C’est l’occasion aujourd’hui, pour moi, de vous remercier très chaleureusement, en mon nom personnel et au nom du gouvernement luxembourgeois, de nous avoir fait confiance.

Soyez assurés que nous continuerons à nous mettre au service des Nations Unies, pour porter haut nos valeurs communes, les valeurs de l’humanité.

Je vous remercie.

 Unofficial translation

Mr President,

Excellencies,

Ladies and gentlemen,

It is a great honour for me to address this august Assembly for the first time. And I must tell you it is a great emotion.

Commitment, solidarity, responsibility: these are the three key words that have guided and will continue to guide my country’s action at the United Nations.

As a founding member of the United Nations, Luxembourg has based its foreign policy upon an active participation in multilateral cooperation. This multilateralism is founded on the respect for international law and the cooperation between sovereign and equal States to work collectively for peace, development and respect of human rights.

For us, the United Nations is at the heart of multilateralism. We are committed to making the UN as effective as possible, so that we can solve together, in solidarity, the problems which go well beyond our capacities as States but which it is our responsibility to overcome for the sake of future generations.

Commitment, solidarity, responsibility: this is also the approach that should guide our response to the challenges we face on the 2015 horizon.

Mr President,

With your choice for the theme of this 69th session of the General Assembly, you call upon us to deliver on a transformative post-2015 development agenda and to ensure its effective implementation.

This post-2015 development agenda must be bold and ambitious, if we are to live up to our collective responsibility to eradicate poverty and promote sustainable development. It must build upon the Millennium Development Goals and go further. This agenda must be holistic, action-oriented and universally applicable. It must benefit both developing and developed countries. It must be human rights-based. It must give the social sectors, health and education, all the importance they deserve. The issues of governance, justice, peace and security must be part of this agenda, as must be the protection of the environment, sustainable consumption and production patterns and sustained economic growth.

Luxembourg welcomes the important work accomplished by the Open Working Group on Sustainable Development Goals. Its report and the list of goals it proposes are a useful basis for the negotiations that are due to culminate, in a year’s time, in the adoption of the post-2015 development agenda and a new model of sustainable development, which “reconciles the ambitions of humanity and the needs of the planet”, to quote our Secretary-General Ban Ki-moon.

My country has a longstanding commitment to development, motivated by the will to show solidarity with the poorest and conscious of its international responsibilities. Since the year 2000, Luxembourg belongs to the group of five industrialized countries, which devote at least 0.7% of gross national income (GNI) to development cooperation. In 2009, our development assistance reached the level of 1% of GNI and the government commits to maintaining this high level, despite a budgetary situation which is not easier in Luxembourg than in other countries. This aid can open up perspectives for the next generations, it can give them opportunities for the future, and it can therefore, one should know it, and I hope so, prevent certain conflicts.

Mr President,

The fight against climate change is an integral part of any global partnership for development. Allow me to welcome, in this context, the holding of the Climate Summit this Tuesday. Without a doubt, this Summit has fulfilled the dual objective set by the Secretary-General: to demonstrate the indispensable political will to reach a global agreement in 2015 and to catalyse concrete action on the ground to reduce emissions and increase resilience.

During the second semester of 2015, my country will assume the Presidency of the Council of the European Union. We shall spare no effort in order to find, at the Paris Conference on Climate in 2015, an international agreement on climate, which is applicable to all countries, with the objective of keeping global warming below 2° C.

With its partners in the European Union, Luxembourg has made binding commitments to reduce its greenhouse gas emissions and mitigate the effects of climate change. Before the upcoming meetings, in accordance with the timetable we agreed upon in Warsaw, the European Union will present additional contributions to rise to the challenge.

We are also making commitments at the national level. I would like to mention our support to the statement on carbon pricing, which was presented at the Climate Summit, as well as the new contribution of 5 million Euros to the Green Climate Fund, which we announced at the Summit, without reducing our official development assistance.

Mr President,

“There will be no development without security and no security without development. And both development and security also depend on respect for human rights and the rule of law.”

We all know Kofi Annan’s saying.

Luxembourg has made it the guiding principle of its action in the Security Council since 1st January 2013, by devoting its undivided attention to the root causes of conflicts, to their humanitarian and economic impact as well as to human rights, in particular the rights of children affected by conflict.

To illustrate this approach, I will talk about the conflict in Syria.

This conflict has been raging on for three and a half years now. It shocks the conscience of humanity.

More than 191,000 dead; 10.8 million Syrians, over half of them children, in need of urgent humanitarian assistance; more than 4.5 million Syrians trapped by the fighting, surviving in areas that are difficult to reach for humanitarian actors; more than 3 million Syrians forced to leave their country, over one million of them refugees in Lebanon.

Those figures rarely make the headlines nowadays. However, behind those figures, how much suffering, how many shattered lives!

This cannot continue.

We must put an end to indiscriminate attacks against civilian populations, schools and hospitals, to the bombardment with barrel bombs, to the denial of humanitarian assistance, to the use of famine as a weapon of war.

At the initiative of Australia, Jordan and Luxembourg, the Security Council has adopted unanimously two resolutions on humanitarian aid access to Syria. It is my strong hope that those resolutions will have a real impact, a decisive impact on the ground.

Yet humanitarian action cannot be a substitute for political action.

A lasting settlement of the Syrian conflict will only be reached through a political solution, a political transition that responds to the legitimate aspirations of the Syrian people, in line with the Geneva communiqué of June 2012.

Mr President,

Today, we cannot prevaricate in the face of war crimes and crimes against humanity committed by terrorist groups, first among them the Islamic State in Iraq and the Levant (ISIL). This group is neither a State nor Islamic. It tarnishes Islam and seeks only to spread its terror regime, to destabilise Syria and Iraq and the entire region.

My country fully supports the measures that have been adopted to counter individuals and entities associated with Al-Qaeda, to cut off their channels of financing, to prevent radicalisation and to stem the flow of foreign terrorist fighters. We are doing this in line with the resolution we have adopted the day before yesterday at the Security Council Summit, which was chaired by the President of the United States, Barack Obama, and in which I had the honour to be able to take part.

Beyond the fight against terrorism, we must tackle the root causes of the grave crisis Iraq is going through. We welcome in this context the formation of the new Iraqi government of national union, under the direction of Prime Minister Haider Al-Abadi. We encourage him to pursue an inclusive approach, which is respectful of all ethnic and religious components of Iraqi society and responsive to the needs and aspirations of all. The Iraqi people must regain trust in their country’s democratic institutions.

Mr President,

For the third time in six years, we have witnessed this summer bloody fighting in the Gaza strip.

The cycle of violence must stop.

The actions that fuel hatred and discord must stop.

Israelis and Palestinians must finally be able to live in peace, in security and in dignity.

The two-state solution, the peaceful coexistence of two democratic states, Israel and Palestine, within secure and recognised borders, remains the only possible way forward in this regard.

A political solution must be sought as soon as possible, in order to avoid that extremists from all sides prevail and that measures are taken which would make the two-state solution impossible.

With its partners in the European Union, Luxembourg is ready to contribute to a global and sustainable solution.

Mr President,

The time allotted to me does not suffice to do justice to the manifold crises that we are facing today. I would however like to state that they all bring one duty to light: the duty to protect civilians. This duty is at the heart of the mandates entrusted to the peacekeeping and stabilisation missions of the United Nations and regional organisations like the African Union, in Mali, in the Democratic Republic of the Congo, in Somalia, in South Sudan and now in the Central African Republic.

On the African continent, our credibility and our responsibility to protect are at stake. 20 years after the Rwandan genocide, indifference is no longer an option.

A word about my own continent, Europe.

The crisis in Ukraine has turned step by step into a conflict. This conflict unfortunately shows that the times when we thought peace on the European continent had become self-evident are over. This conflict has cost the lives of more than 3,000 people already. It must end and it must end now. Dialogue and diplomacy must prevail.

Mr President,

From Syria to the Central African Republic, from Iraq to South Sudan, the list of war crimes and crimes against humanity committed on a daily basis becomes longer each day.

The perpetrators of those crimes, of grave violations and abuses of human rights, of violations of international law and international humanitarian law must be held accountable before justice for their acts. The fight against impunity must cease to be an abstract objective and become a tangible reality.

The International Criminal Court has an important role to play in this context.

Speaking about grave violations of international law and war crimes, I would like to draw your attention to the violations and atrocities committed against children.

Children are often the first victims of armed conflicts: they are killed and maimed, they are abducted and recruited, and they are abused sexually. They are deprived of their right to education and healthcare. They are cruelly denied access to humanitarian assistance.

As Presidency of the Security Council Working Group on Children and Armed Conflict, Luxembourg is working in a determined way to strengthen and to implement fully the “Children and Armed Conflict” agenda. And it will continue to do so, beyond its mandate on the Security Council.

Children are the hope and future of every society. All together, we must do everything we can to save this hope and this future from the horrors of war. We cannot accept the sacrifice of future generations.

The fight against sexual violence calls for the same commitment. Sexual violence in conflict spares no one. It affects adults and children, women and men. We must resolutely tackle this scourge.

Mr President,

The prevention of conflict is a core purpose of our Organisation.

Spotting early-warning signs of a conflict is of crucial importance if we want to take the most effective measures at the right time and if we want to prevent a situation from escalating into open conflict.

We know that most conflicts are preceded by a significant deterioration of the human rights situation. It is on that basis that the Secretary-General has launched the “Rights Up Front” initiative. Its aim is to strengthen the capacity of the United Nations to act as a smoke detector before it is too late to prevent the fire from spreading, or to alert the fire brigade before the fire gets out of control, to use this metaphor. Luxembourg welcomes this initiative. It is a forceful reminder of our collective obligation to protect and promote human rights. It rightly places the protection of human rights at the centre of the action undertaken by the United Nations system to prevent conflicts.

Tackling the root causes of conflict, poverty, discrimination, the absence of the rule of law, to name just those few, is part of the same preventive approach.

I have to recall however that in certain countries, being different is still not accepted today. The rights of minorities must be respected. It is unacceptable that a religion or a sexual orientation nowadays still prevents you from living freely. Difference is the wealth of our humanity, and not a crime.

Excellencies,

Ladies and gentlemen,

As I am addressing you now, there are numerous threats to peace and security we must face, which call for a holistic response.

I have already addressed terrorism and our common struggle to eradicate this scourge.

The proliferation of weapons of mass destruction constitutes another clear threat.

The joint plan of action agreed in Geneva on 24 November 2013 was an important milestone towards solving the Iranian nuclear issue. Here I would like to reiterate Luxembourg’s full support to the efforts of the E3+3 group to arrive at a comprehensive settlement that restores trust in the exclusively peaceful purpose of the Iranian nuclear programme. I urge Iran to engage fully and in good faith, in order to allow these discussions to lead to the expected result as soon as possible.

In Africa as well as in Latin America, small arms are the real weapons of mass destruction. The devastating consequences of the unregulated arms trade are well documented. I am therefore particularly pleased that the Arms Trade Treaty, which has been approved last year with a very broad majority by this Assembly, will enter into force this year, on 25 December 2014. Luxembourg was honoured to be among the first States to sign and ratify it. It is our strong hope that we will be able to achieve our shared objective and make it a universal Treaty.

Mr President,

Under the chapter of threats to international peace and security, allow me to touch upon the serious crisis caused by the Ebola outbreak in West Africa. This is not a simple humanitarian emergency, far from it. It is a multidimensional crisis, which threatens the institutions, societies and economies of three countries affected by the outbreak and the region as a whole. It calls for mobilisation at every level: national, regional and global. Our Secretary-General fully appreciates the magnitude of the challenge. We support wholeheartedly the United Nations Mission for Ebola Emergency Response. There is not a moment to lose. Beyond the contributions we have already made, notably to WHO and WFP, to MSF and to the Red Cross, we stand ready to do more, in close collaboration with the countries of West Africa, many of which are Luxembourg’s partners, with the United Nations and civil society organisations on the ground.

Mr President,

Excellencies,

Ladies and gentlemen,

In conclusion, allow me to return to the three keywords, which guide our action: commitment, solidarity, responsibility.

It was the eagerness to work for strong and effective multilateralism and the resolve to serve the United Nations that motivated Luxembourg to become a non-permanent member of the Security Council, for the first time in its history, for the 2013-2014 mandate.

During these past 20 months, Luxembourg has worked hard every day to show that it is up to this responsibility. It has worked hard to show that it is worthy of the honour you bestowed upon us by electing us to the Security Council. We are exercising this mandate in your name, in the name of all Member States. We are well aware of this. Today, I would like to seize the opportunity to thank you very warmly, in my personal name and in the name of the government of Luxembourg, for the trust you have placed in us.

Rest assured that we will continue to serve the United Nations to uphold our common values, the values of humanity.

I thank you for your attention.

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