Jean-Claude Juncker: L'euro, "intersection" presqu'introuvable entre Paris et Berlin

(...)

"Le pacte de stabilité budgétaire protège les petits pays contre la déraison des grands", justifie-t-il.

"Si le Luxembourg, la Belgique, l'Irlande dérapent, cela est inadmissible mais sans conséquence directe sur l'ensemble de la zone. Mais si les trois grands, qui représentent 75% du PIB de la zone devaient déraper, nous constaterions que nous avons échangé notre monnaie nationale contre l'euro, devenu une mauvaise monnaie, parce qu'insuffisamment soutenue par des politiques raisonnables".

"Je crois que la Commission européenne devrait jouer davantage un rôle d'instigateur, de poseur de pistes. Il faudrait donner à l'eurogroupe (les ministres des Finances de la zone euro) une présidence de deux ou trois ans qui, avec la Commission, animerait cette coordination".

"Nous avons tous, mais surtout les grands pays, une compréhension imparfaite de la gestion solidaire et collective de la monnaie. Mais c'est peut-être un apprentissage normal que de quitter son giron national, son petit lot de terre sur lequel on était exclusivement compétent, pour verser dans le partage de la souveraineté monétaire, puis dans celui des grandes décisions économiques".

 "J'ai toujours pensé que lorsque l'euro verrait le jour, la construction européenne deviendrait irréversible".

 "J'aurais souhaité, comme d'autres, que l'euro vienne couronner l'intégration politique européenne. J'ai constaté, comme d'autres, qu'il était plus facile de faire l'euro que l'Europe politique".

(...)

Dernière mise à jour