Le Jeudi: "L'accord du G7 sur une stabilisation de la parité euro-dollar va-t-il dans le bon sens?"
François Biltgen: "L'accord est évidemment à saluer. En effet, une stabilité monétaire certaine pourrait consolider la reprise attendue. Soit dit en passant, sans l'avènement de l'euro, le risque d'un désordre monétaire et, partant, d'une déstabilisation de l'économie européenne aurait été encore plus grand."
Le Jeudi: "Une politique sociale spécifiquement européenne est-elle encore possible?"
François Biltgen: "Certainement. Même dans un monde globalisé, l'Europe des 15, et bientôt des 25, constitue un marché spécifique avec ses règles économiques spécifiques. Or, ces règles économiques doivent être complétées par des règles sociales. Le modèle social européen doit être un modèle qui ne se satisfait pas seulement de créer des emplois, mais qui a comme objectif de généraliser des emplois de qualité. D'ailleurs, les pays qui ont modifié ou conçu leur modèle social de façon unilatérale ont souvent connu des problèmes de productivité."
Le Jeudi: "Les Quinze ne démissionnent-ils pas face au démantèlement social imposé par la puissance économique?"
François Biltgen: "Il faut se rappeler que les Traités 1958 sur la Communauté économique ont été muets sur l'Europe sociale! On pensait alors que la libéralisation économique allait entraîner une harmonisation sociale. Ce n'est qu'ensuite que l'Europe sociale s'est construite pierre par pierre. Et la future Constitution euopéenne y ajoutera encore des pierres supplémentaires."