Lucien Lux et la cohabitation. Interview avec le ministre de l'Environnement, ministre des Transports Lucien Lux

Le Quotidien: Passer du jour au lendemain du statut de député-maire à celui de ministre pouvait-il être prévisible?

Lucien Lux: Oui. Oui et non. Quand je me suis présenté pour la première fois aux élections à Bettembourg je me suis retrouvé littéralement catapulté dans le fauteuil de bourgmestre. Je l'occupais depuis 17 ans et je siège à la Chambre depuis 15 ans. J'y ai fait un apprentissage à la force des poignets. J'y ai vécu un tas d'expériences et d'enrichissements comme rapporteur du budget ou encore de la loi sur l'assurance dépendance. J'ai également présidé diverses commissions spéciales et ma vision de la chose politique s'est à chaque fois élargie. Alors, me retrouver finalement ministre découle d'une certaine logique. Bourgmestre, député, ministre... Y aura-t-il une quatrième étape, c'est encore une autre histoire.

Comment peut-on expliquer ce parcours qui est encore, semble-t-il, en plein mouvement et susceptible d'évoluer?

Je suis né il y a quarante-sept ans à Troisvierges. À l'époque déjà, des restructurations dans les CFL obligeaient mon père, qui était cheminot, à choisir entre Pétange, Bettembourg ou Luxembourg pour y travailler. Ma marraine étant de Bettembourg, le choix était vite fait. Il a fallu boucler les valises à la fin du deuxième trimestre. Ce qui est révoltant d'un point de vue scolaire. Ma sœur avait neuf ans, je suis de deux ans son cadet. Vous n'imaginez pas tous les déchirements quand il faut dire au revoir aux copains de la classe et faire ses adieux à son club de foot.

Ça laisse des traces?

Difficile d'en juger par soi-même. Une chose est sûre, ce qu'est une politique sociale, le respect social sont inscrits dans mes fibres. C'est ce qui me fait vivre et bouger et, ministre ou pas, je ne suis pas près de faire des concessions sur mes convictions les plus profondes. Je considère que l'Environnement et les Transports font partie d'un même ensemble qui repose sur trois piliers devant être de la même hauteur parce qu'il y va d'un équilibre nécessaire entre la cohésion sociale, la croissance économique et la qualité de vie. Je ne demande pas qu'au jour de ma mort, on vienne déposer sur ma tombe une épitaphe disant que suis le père de celui qui a fait ceci ou cela. En revanche, je réclame la fin de toutes les discussions qui n'ont que trop duré. Depuis une quinzaine
d'années, on n'arrête pas de se mettre des bâtons dans les roues et rien ne se passe. Il est maintenant largement temps que tout ce qui a été approuvé par la Chambre entre dans sa phase de réalisation, à savoir la connexion entre la gare, l'aéroport du Findel, le plateau du Findel et Dommeldange. Et il ne s'agit pas de s'arrêter en si bon chemin. Parmi les grandes priorités que je me suis fixées vient l'aménagement d'une voie ferrée le long de l'autoroute entre Bettembourg et Luxembourg. Cette réalisation à venir s'inscrit dans la perspective du TGV. Dans le même ordre d'idées, il va falloir développer le tronçon ferroviaire qui va de Luxembourg à Esch-sur-Alzette avec, en toile de fond, le développement des friches de Belval.

Si votre ministère n'intervient pas dans ces constructions, l'Environnement entérine bientôt ces tracés souvent contestés par les écolos.

Exact. Mais, il ne faut pas oublier que parmi ces Verts, il y a beaucoup de personnes qui ne sont pas des spécialistes mais qui sont très compétentes. Je prône le dialogue.

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