Claude Wiseler: Elaborer les concepts ensemble

Le Jeudi: Avez-vous trouvé des surprises dans les tiroirs du ministère des Travaux publics?

Claude Wiseler: Non. Mon prédécesseur a bien géré les projets. Des projets sont certes encore à réaliser comme ceux en relation avec les friches du Sud. Et il faut prendre des décisions pour l'avenir. Je prône une grande collaboration entre tous les ministères concernés comme le Transport, l'lntérieur, l'Education et, bien sûr, le Budget et les Finances. Afin d'obtenir des concepts cohérents, on doit les élaborer ensemble.

Le Jeudi: Comment résorber le retard dans la création d'infrastructures?

La réalisation des projets dépend notamment des prévisions démographiques, économiques,... Et ces dernières ne sont souvent pas fiables à long terme. Un exemple: dans les années 80, on prédisait une pléthore d'enseignants. Dix ans plus tard, il n'y en avait pas assez. De l'idée au projet terminé, on a toujours besoin d'un certain temps. Le progrès ne se réalise pas en un jour. Mais on peut certainement encore raccourcir un peu la durée des projets.

Vos priorités pour le ministère des Travaux publics...

D'abord terminer les projets en cours (cité judiciaire, musée Pei,...). Mais aussi créer de nouvelles infrastructures comme prévu dans le plan sectoriel Lycées. Un autre défi consiste dans la sécurisation de Luxembourg en tant que Capitale européenne. On a besoin de bâtiments supplémentaires. Sans oublier les réformes, par exemple, des Ponts et Chaussées. Ceux-ci devront mieux répondre aux exigences d'une politique de mobilité moderne. Quant à la création de routes, l'élargissement à trois voies de l'autoroute de Trêves et d'Arlon (A3 et A 6) et la connexion Micheville restent prioritaires.

Comment financer les projets?

Les fonds d'investissement en place travaillent bien. Mais, il faut limiter les coûts de construction. La commission d'analyse critique contrôlera l'évolution des dépenses pendant et après la réalisation des travaux. Un projet-manager assistera la commission sur le terrain. Une réduction des frais peut notamment se faire par une standardisation de l'équipement comme prévu dans le plan "Lycées".

Vous êtes aussi ministre de la Fonction publique. Des hauts fonctionnaires très puissants comme Fernand Pesch en était un ne posent-ils pas problème?

Non, pas du tout. D'abord, ce n'est pas à moi de juger du travail de Fernand Pesch. Je regarde vers l'avant. Ensuite, les trois fonds d'investissement qu'il gérait comptent maintenant trois présidents dont la collaboration est très prometteuse. Finalement, il existe une répartition claire des tâches et des compétences. Sans oublier la confirmation des nominations des hauts fonctionnaires tous les sept ans. Moi, j'ai aussi été haut fonctionnaire. Je connais donc bien les rouages entre les fonctionnaires et la politique. Le succès passe par une bonne collaboration entre les acteurs.

L'ancienne coalition a décrété un arrêt des embauches. Est-ce le signe d'un appareil étatique trop gonflé?

Non. La politique de recrutement sera abordée dans le cadre des discussions budgétaires. L'idée d'une ouverture de la fonction publique aux étrangers sera également discutée. Elle doit cependant restée soumise aux connaissances linguistiques. Des adaptations au niveau du personnel mais aussi au niveau de l'organisation sont néanmoins nécessaires. Je compte ainsi poursuivre la réforme administrative. Dans ce contexte, e-luxembourg jouera un rôle important. Il s'agit de simplifier les services existants, mais aussi d'en créer des nouveaux. Les objectifs: une plus grande transparence et la proximité au citoyen.

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