"Je sais où je vais". Interview avec le ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire Jean-Marie Halsdorf

Le Jeudi: L'lntérieur amputé de la police, comment le ressentez-vous?

Jean-Marie Halsdorf: Je n'utiliserais pas le mot "amputé". Il y a bien assez de travail comme ça! Maintenant, je n'ai pas participé aux négociations de coalition, j'ai reçu le dossier en l'état, je ne connais pas les raisons profondes de ce partage.

Parmi les "jeunes" propulsés au pouvoir, n'avez-vous pas peur de vous brûler les ailes?

Jean-Marie Halsdorf: Je continuerai à faire de la politique par conviction. L'lntérieur est un domaine que je connais pour avoir été conseiller communal dans l'opposition pendant douze ans, puis maire de Petange pendant quatre ans et demi, mais aussi secrétaire général du Syvicol. Sans oublier la présidence du syndicat intercommunal qui gère l'Hôpital Princesse Marie-Astrid. Tout cela me permet d'avoir une vision plus nuancée des missions et des limites du niveau communal.

Avec le Syvicol, vous avez milité contre l'abolition de l'impôt commercial communal. Comment allez-vous expliquer votre "retournement de veste"?

Jean-Marie Halsdorf: Là encore, le mot est trop fort! Le Syvicol a évolué dans sa vision et demandait que les recettes des communes soient plus étroitement associées à celles de l'État. En tant que ministre, je veux lier les discussions autour des finances, des compétences, de la territorialité et des mandats politiques. Les communes pourront choisir, à la carte, quelles missions elles accompliront, en fonction de leur taille. De cela découleront les finances, le personnel nécessaire, pourquoi pas, un bourgmestre professionnel. Celles qui choisiront de s'associer pourront évidemment avoir un "menu" plus copieux... Mais tout cela doit se faire dans le dialogue, le respect et le consensus.

Dans l'accord de coalition, on parle de "nouvelle structure territoriale qui sera soumise à un référendum national". Que faut-il comprendre pas là?

Jean-Marie Halsdorf: Le concept intégré des transports et du développement spatial (IVL) prévoit six régions. Il ne s'agit pas d'un troisième niveau administratif, entre le communal et l'étatique, mais de nouvelles compétences à distribuer, par exemple, à des syndicats intercommunaux. Dans le cas où une nouvelle configuration des 118 communes, des douze cantons et des trois districts en découlerait, le gouvernement consulterait le peuple.

Vous êtes aussi ministre de l'Aménagement du territoire. L'IVL n'est qu'un document de réflexion: Comment imaginez-vous sa mise en œuvre?

Jean-Marie Halsdorf: Il faut se fixer des priorités et savoir où on va. La priorité absolue est le plan sectoriel transport, suivi du logement et de la protection des grands ensembles paysagers. Mais aussi le plan directeur régional pour l'Est.

Dernière mise à jour