"L'Europe doit se ressaisir" Interview avec le ministre délégué aux Affaires étrangères, Nicolas Schmit

Le Jeudi: Un triumvirat à la tête d'une présidence n'est-il pas trop lourd à gérer?

Nicolas Schmit: Je ne vois pas de problème à ce niveau-là. Une présidence doit toujours être bien coordonnée, que ce soit à deux, à trois ou davantage.

Y aura-t-il une répartition des tâches entre le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et vous?

Nicolas Schmit: Certainement, mais elle n'est pas encore précise. Pour ce qui me concerne, je m'occuperai beaucoup des dossiers communautaires, ainsi que de notre présence au Parlement européen. Et je présiderai la partie Immigration du Conseil JAI.

Quels sont, selon vous, les enjeux de notre présidence?

Nicolas Schmit: Poursuivre la recherche d'un compromis sur les perspectives financières pour 2007-2013. Ensuite, c'est l'économie en général. L'Europe a une économie qui ne fonctionne pas comme elle le devrait. Elle doit se ressaisir tout en respectant ses valeurs sociales. Nous avons besoin de la croissance, pour garder notre cohésion sociale. Puis, la politique étrangère. Nous devons atteindre davantage de convergence dans ce domaine car il y a, dans le monde, des demandes d'Europe pour régler des conflits.

Quelle sera la démarche de communication de la Présidence pour que l'Europe soit plus proche des citoyens?

Nicolas Schmit: Je crois qu'il faut inventer un plus, pour que les Européens comprennent que l'Union c'est leur vie quotidienne, leur sécurité, leur emploi, etc. L'Europe n'est pas assez politique, pas assez dans le débat.

Le gouvernement a opté pour un référendum sur la Constitution européenne. Ce sera le deuxième de notre histoire. Et ce sera l'occasion d'un débat. Il faudra écouter, expliquer, accepter certaines critiques, mais contrer les démagogies.

Quels sont les atouts du Grand-Duché pour gérer une UE à 25?

Nicolas Schmit: Nous avons fait la preuve, depuis longtemps, que nous sommes capables de mener à bien un tel exercice. Mais il est vrai qu'il est plus difficile de négocier à 25 plutôt qu'à 15.

A ce niveau, les bons contacts que nous avons avec les nouveaux Etats membres devraient nous aider.

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