Le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l'Immigration au sujet des relations transatlantiques

Danièle Fonck: Est-ce que l'administration Bush est en passe d'évoluer, Monsieur le ministre?

Nicolas Schmit: Oui, je dirais qu'un changement est en cours de part et d'autre. Chez eux, pour plusieurs raisons, entre autres parce qu'ils ne peuvent plus simplement ignorer l'Union européenne et parce qu'ils ont compris qu'ils ont besoin de l'Europe dans certains dossiers et ainsi, le ton change.

De notre côté, même ceux qui avaient de fortes divergences avec Washington à propos de la guerre contre l'lrak sont d'avis que les problèmes de fond étant irrésolus, l'intérêt commun est d'éviter un terrible dérapage. II s'en suit qu'il y a lieu d'agir pour contribuer à la stabilisation de ce pays.

Danièle Fonck: Qu'est-ce à dire concrètement?

Nicolas Schmit: Les élections se sont mieux passées que prévu. Il ne faut cependant pas être dupe. Un Irak démocratique n'est pas pour demain et le pire serait que Saddam Hussein soit remplacé par un régime théocratique allié de Téhéran avec les conséquences que l'on devine.

Nous serons donc amenés à aider financièrement et dans la formation militaire et policière.

Danièle Fonck: Quid de la coopération autre?

Nicolas Schmit: Il y aura de facto de nouvelles opportunités pour l'Europe du fait de la reprise du processus de paix au Moyen-Orient où la volonté d'ouverture américaine par rapport à l'UE est réelle, de même qu'en ce qui concerne le plan Grand Moyen-Orient.

Pour ce qui est de la démarche européenne en Iran, je dirais que nous avons tout intérêt à aboutir et à montrer que nos méthodes sont efficaces. L'exercice est hautement sophistiqué; il n'est pas impossible.

Concernant l'Ukraine, il me semble que l'UE doit avancer à son rythme, renforcer sa coopération sans se laisser imposer un engagement prématuré. En termes de démocratisation et de développement de la prospérité, nous avons devant nous un long, un très long chemin.

Dernière mise à jour