"Important de voir les compétences". Marie-Josée Jacobs au sujet de l'insertion des personnes handicapées dans le milieu du travail

Le Quotidien: Que vous inspirent les activités de la Ligue HMC et de sa structure de formation et de travail?

Marie-Josée Jacobs: Pour l'insertion des personnes handicapées, il est important de voir leurs compétences, plutôt que leur différence.

Il est aussi très important que chacun puisse trouver des occupations. Et que, grâce à ses occupations, il puisse trouver sa place dans la société. C'est une question de dignité. C'est donc très important pour les personnes atteintes d'un handicap mental, mais aussi pour leur famille.

En ce qui concerne le travail, il ne faut pas oublier les effets de la loi du 12 septembre 2003. Elle permet à des établissements comme la structure de formation et de travail de la Ligue HMC de conclure des contrats de travail avec les personnes handicapées. Elles reçoivent un revenu qui correspond au salaire social minimum. Et cela, sans regarder les revenus de leur famille.

Le Quotidien: La structure de formation et de travail est le seul établissement de la sorte au Luxembourg. Peut-on s'attendre à voir d'autres structures similaires naître prochainement?

Marie-Josée Jacobs: La Ligue HMC est sur le site de Capellen depuis plus de quarante ans maintenant. Il apparaît évident qu'avec les années, il faut développer d'autres centres, tout en continuant à aider celui-ci.

Il y a, par exemple, un projet de foyer de logement à Ettelbruck. Il devrait être possible de le construire avec des aides étatiques.

De toute façon, il y aura certainement des aides. Sans elles, ces associations n'auraient jamais les capacités propres de se développer pour répondre au mieux à leur mission. Elles ne pourraient, non plus, entreprendre des travaux de rénovation ou de mise aux normes des bâtiments, comme c'est le cas ici, à Capellen.

Le Quotidien: Pensez-vous que les activités proposées par la structure de formation et de travail permettent d'insérer efficacement dans la société les personnes atteintes d'un handicap mental?

Marie-Josée Jacobs: C'est une question difficile, car on doit prendre en compte les différences engendrées par le handicap. L'intégration professionnelle est forcément plus compliquée quand il s'agit de quelqu'un atteint d'un handicap lourd.

Bien sûr, il y a un petit nombre qui arrivent à être intégrés. Ce qui est très important, c'est que l'on comprenne que ces personnes peuvent assumer certains travaux, comme dans la restauration ou dans les communes. Les tâches d'entretien des pelouses communales et de jardinage, par exemple, sont à leur portée. D'ailleurs, elles le prouvent ici, avec l'entretien du parc et les ateliers de culture maraîchère et fruitière.

Mais il ne faut pas oublier que les entreprises constituent le premier marché du travail. Là, il est plus difficile pour les personnes atteintes d'un handicap mental d'y être acceptées.

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