Le ministre du Travail et de l'Emploi, François Biltgen, au sujet de l'insertion des travailleurs handicapés au marché de l'emploi

Le Quotidien: La Commission européenne a estimé que le Grand-Duché aurait dû aborder de manière plus concrète la situation des travailleurs âgés et le statut des travailleurs handicapés. Qu'en pensez-vous?

François Biltgen: La Commission, elle, est assez floue dans ses critiques. Quant à celles concernant le statut des travailleurs handicapés, je dois les réfuter, alors que nous venons de mettre en œuvre une nouvelle loi qui garantit aux travailleurs handicapés à la fois le droit au travail et le droit au salaire social minimum. Je me demande si d'autres États membres vont aussi loin. Quant au programme d'action concernant les travailleurs âgés, il va être finalisé au cours de l'année dès réception d'une étude ad hoc.

Le Quotidien: Pensez-vous que les travailleurs handicapés peuvent être complètement intégrés au marché de l'emploi?

François Biltgen: La nouvelle loi sur le statut des travailleurs handicapés poursuit justement ce but. Bien entendu, il y a différents degrés d'insertion selon le niveau du handicap. Nous voulons intégrer autant de travailleurs handicapés que possible sur le marché concurrentiel. À cette fin, les employeurs sont subventionnés à hauteur de 40 à 90 % du salaire versé aux travailleurs handicapés. Bien entendu, des travailleurs handicapés dont le handicap est plus grave, continuent à travailler en ateliers en milieu ouvert ou en ateliers protégés. Mais, désormais, ils toucheront au moins le salaire social minimum.

Le Quotidien: Existe-t-il un avenir professionnel quand on a plus de cinquante ans et qu'on vient de perdre son emploi?

François Biltgen: Certainement. Mais il faut que les entreprises ne se cantonnent pas dans une philosophie "jeune = dynamique", mais prennent davantage en compte une réflexion "expérience = efficacité". Voilà pourquoi nous offrons déjà des aides aux entreprises engageant des demandeurs d'emploi âgés de plus de 50 ans. Le projet de loi 5501 que j'ai déposé en mai 2005 et qui est en souffrance de l'avis du Conseil d'État, entend améliorer encore ces aides et les cibler sur tous les demandeurs d'emploi âgés de plus de 45 ans.

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