"Une stratégie en cas de pénurie". À l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, Jean-Marie Halsdorf évoque la gestion de l'eau

Patrick Théry: Quelles sont les ressources en eau dont dispose le Luxembourg?

Jean-Marie Halsdorf: L'eau potable est la denrée la plus strictement contrôlée. Au Luxembourg, l'eau est extraite aux deux tiers des nappes phréatiques et pour un tiers des eaux de surface.

Patrick Théry: Existe-t-il des projets afin d'améliorer la gestion de l'eau?

Jean-Marie Halsdorf: L'implémentation de la directive cadre sur l'eau veut que les États membres atteignent un bon état écologique pour tous les milieux aquatiques naturels d'ici 2015. D'une part, elle permettra d'avoir une vision plus globale de l'état de nos ressources en eau et d'autre part une gestion plus nuancée.

Patrick Théry: On sait que le prix de l'eau que paie le consommateur est en dessous de son coût réel. Le consommateur doit-il s'attendre à court terme à voir sa facture monter en flèche?

Jean-Marie Halsdorf: Oui, le prix réel de l'eau potable vaut plus que ce qu'il est facturé au consommateur. Mais là aussi la directive cadre veut que le prix réel de l'eau soit facturé au client à partir de 2010, soit au Luxembourg 4 euros le mètre cube pour l'eau potable et l'eau d'assainissement.

Aussi, ce que nous préconisons aux communes qui facturent l'eau à leurs administrés, c'est d'augmenter progressivement le prix de l'eau afin de pas trop charger d'un coup.

Patrick Théry: Il a moins plu que d'habitude ces dernières années sur le Grand-Duché, doit-on craindre une pénurie d'eau potable cet été?

Jean-Marie Halsdorf: Une pénurie n'est pas à exclure. Au Luxembourg, nous sommes en train d'élaborer une stratégie qui permettra de rationaliser l'eau selon différentes phases en cas de pénurie.

Patrick Théry: Quel message aimeriez-vous faire passer aux habitants du Luxembourg à l'occasion de cette journée de l'eau?

Jean-Marie Halsdorf: J'aimerais reprendre celui du Forum mondial de l'eau au Mexique: l'eau est non seulement un élément indispensable à la vie, mais surtout au développement durable de notre planète. Pour réussir ce pari, il faut faire participer la population à cette prise de conscience.

Au Luxembourg, nous aimerions faire cela de façon décentralisée, mais selon le principe de subsidiarité.

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