Patrick Théry: Des décisions ont-elles été prises sur la question de la double nationalité qui concerne particulièrement la communauté portugaise à Luxembourg?
Luc Frieden: La double nationalité a été l'un des principaux points que nous avons abordés ensemble. J'ai informé mon homologue des différents éléments du projet de loi sur la double nationalité à Luxembourg qui visera en effet essentiellement les Portugais de seconde génération selon les conditions de résidence et la connaissance de la langue luxembourgeoise.
Le ministre a trouvé qu'il s'agissait d'un signe de grande gratitude pour la population immigrée que d'accéder à la nationalité luxembourgeoise sans renoncer à sa nationalité d'origine.
D'ailleurs, le moment venu, nous étudierons les modalités de l'accès à la double nationalité avec les autorités portugaises dans la mesure où cette communauté est la plus fortement représentée au Luxembourg.
Patrick Théry: Pouvez-vous nous expliquer quel genre de collaboration vous envisagez entre le Luxembourg et le Portugal en matière de droit de la famille?
Luc Frieden: Dans le domaine du droit de la famille, il y a beaucoup de relations transfrontalières entre nos deux pays. Ce qui n'est pas sans poser des problèmes d'état civil ou encore de garde d'enfants lors de procédures de divorce par exemple. En fait, nous avons identifié très peu de problèmes pratiques et quand bien même ils peuvent être réglés par quelques ajustements techniques.
Nous allons éditer un guide pratique pour informer les familles portugaises et luso-luxembourgeoises des démarches à suivre afin de leur faciliter les formalités administratives et judiciaires entre les deux pays. La collaboration à ce niveau entre le Luxembourg et le Portugal existe déjà, mais nous souhaitons mieux informer les citoyens.
En outre, nous sommes d'accord pour encore simplifier les démarches aux citoyens.
Patrick Théry: Quelles sont les autres décisions que vous avez prises aujourd'hui?
Luc Frieden: Nous avons longuement discuté de l'évolution de l'espace européen de justice. Nous partageons par ailleurs une très large partie de nos points de vue respectifs. Nous voulons plus d'Europe dans la lutte contre la grande criminalité et nous plaidons pour des solutions européennes et non nationales à ce niveau.
Patrick Théry: Avez-vous abordé d'autres dossiers?
Luc Frieden: Nous nous sommes également entretenus sur l'éventuel transfert de détenus portugais à Luxembourg vers le Portugal. Il s'agit de prisonniers n'ayant aucune attache au Luxembourg, ni aucune visite et ceci dans une perspective de leur réinsertion.