"Schengen, un symbole européen". Nicolas Schmit au sujet du forum régional de discussion sur l'avenir de l'Europe organisé à Schengen

Patrick Théry: Quel est votre sentiment à l'issue de cette rencontre avec ces jeunes lycéens?

Nicolas Schmit: Ça me confirme que les jeunes aiment parler d'Europe et qu'ils ont beaucoup d'interrogations à son sujet. On s'aperçoit qu'il y a une réelle demande de débat sur l'Union européenne et que nous devons continuer à intéresser les gens, et surtout les jeunes, à l'Europe.

Je suis assez content de cette séance qui est, somme toute, assez comparable à d'autres que j'ai pu avoir auparavant.

Patrick Théry: Avez-vous trouvé les questions qui vous ont été posées pertinentes?

Nicolas Schmit: Beaucoup de ces questions correspondent aux interrogations de tous les citoyens européens. Il a été question de la valeur ajoutée que peut leur apporter l'Europe, de questions sociales, de la manière dont elle peut les protéger, de la manière dont I'UE intervient au niveau économique pour maintenir un certain modèle social.

On se rend compte aussi que l'élargissement les intrigue. Les gens se demandent aussi si l'Europe deviendra à terme une sorte de super-État. Il y a une certaine régularité des questions qui sont aussi celles qui ont été posées lors du référendum, l'an passé, sur la Constitution européenne.

Patrick Théry: Justement, les mêmes questions reviennent un an après, n'avez-vous pas l'impression d'avoir travaillé pour rien l'année dernière?

Nicolas Schmit: Nous n'avons pas travaillé pour rien parce que nous avons déclenché un débat qui était nécessaire. Même si le "oui" est passé, cela ne nous libère pas de nos obligations d'explication et de débat avec les gens.

On ne peut pas uniquement faire de la propagande pour l'Europe, il faut aussi écouter les gens pour pouvoir mieux leur répondre. Cela me paraît particulièrement important.

Patrick Théry: Les lycéens ont été virulents sur la crise qui a secoué l’Union européenne au moment de la guerre en Irak. Pensez-vous sincèrement que les États membres ont retenu la leçon?

Nicolas Schmit: D'abord, ils ont eu raison d'être virulents car les opinions publiques étaient à l'époque en décalage avec le pouvoir.

Aujourd'hui, cette crise est dépassée. On le voit bien avec le dossier iranien mais aussi avec d'autres dossiers internationaux. Désormais, les États membres ont des objectifs communs.

Patrick Théry: Quelle suite donnée à ce forum? Schengen restera-t-il le lieu de rencontre?

Nicolas Schmit: Schengen a été un lieu symbolique pour organiser ce premier forum. Par la suite, cela ne doit pas nécessairement se faire ici. Encore que... L'Europe a besoin de symboles comme Schengen. La libre circulation est une évidence pour les jeunes. Mais il faut savoir qu'il y a vingt ans à peine, il y avait encore des frontières que l'on faisait contrôler à chaque passage. C'est une avancée considérable pour l'Europe.

Ces jeunes sont motivés et intéressés et il faut continuer à leur donner le goût de l'Europe. On ne continuera à construire l'Union européenne que si des jeunes sont prêts à se passionner pour elle.

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