Jean Asselborn au sujet de la décision d'accorder le statut de réfugié à Zübeyde Ersöz

Geneviève Montaigu: Vous avez finalement accordé le statut de réfugié politique à Zübeyde Ersöz, initialement poursuivie pour des activités terroristes. S'agissait-il d'un faux pas?

Jean Asselborn: Non, ce n'est pas un faux pas. Une femme qui se présente pour obtenir un statut de réfugié n'est pas une chose ordinaire. C'est une procédure régie par une loi et ce qui s’est passé à Luxembourg aurait pu se produire dans n'importe quel autre pays, c'est partout pareil. Ce qui s'est passé est regrettable, mais il y avait un doute et surtout un mandat d'arrêt international lancé par les Turcs, via Interpol.

Geneviève Montaigu: Mais vous avez décidé, avant même que la justice ne libère Madame Ersöz et refuse son extradition, de reprendre l'examen de sa demande...

Jean Asselborn: J'avais une responsabilité politique. J'ai écouté les avocats et j'ai repris l'examen de la procédure. Dans toute la complexité du dossier, j'ai pris une décision normale. Et j'avais dit que si la commission consultative pour la protection internationale rendait un avis positif, j'accorderais dès le lendemain le statut de réfugié à Madame Ersöz. C'est ce que j'ai fait.

Geneviève Montaigu: Le comité de soutien de la journaliste kurde ne cessait de rappeler que la Turquie ne tenait pas le haut du pavé en ce qui concerne le fonctionnement d'une démocratie, qu'en pensez-vous à la lumière du dossier Ersöz?

Jean Asselborn: La Turquie est membre du Conseil de l'Europe et les 25 États membres de l'Union européenne ont décidé d'entamer des négociations d'adhésion avec la Turquie. Je dois rappeler ici les efforts considérables réalisés par le pays ces dernières années en matière de respect des droits de l'Homme. On doit donner une chance à la Turquie de poursuivre ses réformes.

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