Une aide qui progresse. Jean-Louis Schiltz sur la coopération en Palestine

Le Jeudi: La Palestine reste-t-elle un pays privilégié en matière de coopération? Dans l'affirmative, comment expliquer la réduction très sensible de l'enveloppe de la coopération bilatérale dans les territoires palestiniens occupés en 2003 et 2004.

Quels sont les crédits pour 2005-2006-2007?

Jean-Louis Schiltz: Le Luxembourg finance depuis de nombreuses années des projets en Palestine. On peut dire que les territoires visés bénéficient en quelque sorte d'un statut spécial. Je ne cache pas cependant que la coopération éprouve des difficultés à suivre ces projets, notamment en raison de la situation sur place dans le domaine de la sécurité. C'est ainsi que la coopération via les ONG a baissé de 84% entre 2004 et 2005. La coopération bilatérale éprouve également des difficultés à mettre en oeuvre des projets de façon efficace. Voilà pourquoi nous concentrons nos efforts sur des programmes multilatéraux.

En 2006, le Luxembourg figure en dix-septième position, en chiffres absolus, des États partenaires de I'UNRWA (United Nations Relief and Works Agency for Palestine refugees in the Near East). Cela démontre, je crois, l'importance que nous attachons à cette coopération. Les crédits alloués par la Coopération luxembourgeoise en Palestine s'élèvent à 3.778.973 euros pour l'année 2004 et à 3.218.786 euros pour l'année 2005. En 2006 comme en 2007, il est prévu d'allouer plus ou moins 3,8 millions d'euros.

Le Jeudi: L'arrivée au pouvoir du Hamas modifie-t-elle la politique?

Jean-Louis Schiltz: La politique du Luxembourg en la matière s'inscrit, c'est une évidence, dans un cadre européen. Le Luxembourg participe ainsi au Temporary International Mechanism (TIM) de l'Union européenne à raison d'un million d'euros en 2006. Nos efforts dans le domaine multilatéral continuent à travers I'UNRWA.

Le Jeudi: Qu’est devenu le projet de ces serres qui avaient été détruites par l'aviation israélienne?

Jean-Louis Schiltz: L'exécution du projet en question, qui était mis en oeuvre par l'université de Beit-Hannoun, reste actuellement suspendue. Le reliquat financier du projet pourrait être affecté à l'assainissement du site le moment venu.

Le Jeudi: Un projet d'aide à la création d'un incinérateur de déchets hospitaliers a été présenté en vue de subventions. Le projet est-il en bonne voie, avec l'aide luxembourgeoise?

Jean-Louis Schiltz: Après instruction de la proposition, la Coopération luxembourgeoise n'a pas retenu ce projet.

Le Jeudi: Quels autres projets sont en cours? Avec quels partenaires?

Jean-Louis Schiltz: Des projets sont mis en oeuvre par les ONG palestiniennes PARC (Palestinian Agricultural Relief Committee) et PMRS (Palestinian Medical Relief Society) pour ce qui concerne la coopération bilatérale directe. Pour le volet multilatéral, notre partenaire privilégié reste l'UNRWA. Nous sommes par ailleurs associés au TIM de l'Union européenne. Dans l'humanitaire, la Coopération luxembourgeoise travaille principalement avec le Comité international de la Croix-Rouge et Caritas.

Le Jeudi: La coopération avec la Palestine, une "affaire" du seul ministre de la Coopération ou également du ministre des Affaires étrangères?

Jean-Louis Schiltz: La politique de coopération est la politique du gouvernement et non pas celle de tel ou tel ministre. C'est bien entendu le ministre de la Coopération qui en porte la responsabilité politique. Comme j'ai eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises, dans des enceintes internationales, comme à la tribune de la Chambre des députés, la coopération au développement est un vecteur important de l'action extérieure du gouvernement.

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