"Nairobi peut être un tournant". Lucien Lux au sujet de la conférence à Nairobi sur le changement climatique

Le Quotidien: Que pensez-vous de la Conférence de Nairobi sur le changement climatique?

Lucien Lux: Avant de venir, je n'en attendais aucun résultat spectaculaire. Mais ce qui se passe ici, même s'il est difficile de dégager un consensus sur le futur régime d'engagement des pays industrialisés au-delà de 2012, vaut la peine.

Les États-Unis ont tout fait pour continuer à participer aux négociations. On observe la même attitude de la part des Australiens et des Canadiens. Mais il faut bien constater qu'il n'est pas facile d'embarquer tous les pays industrialisés bord.

Le Quotidien: Quel est l'enjeu des discussions?

Lucien Lux: En 2005, la Conférence de Montréal avait décidé que le processus de "revue" du protocole de Kyoto, dont la première période d'engagement expire en 2012, serait entamé en 2006, à Nairobi. Il s'agit donc pour les pays industrialisés ayant ratifié Kyoto, soumis à des réductions différenciées de leurs émissions de gaz à effet de serre, de renouveler leurs engagements au-delà de cette date. Et éventuellement d'associer les pays en développement à leurs efforts.

Le Quotidien: Y aura-t-il un accord?

Lucien Lux: J'en doute. Je pense qu'il faut attendre les prochaines élections américaines, en 2009, pour que les choses bougent réellement.

Le Quotidien: Que retenez-vous de cette conférence de Nairobi?

Lucien Lux: Qu'il y a, une fois de plus, dans le domaine de l'environnement comme dans d'autres, une grande injustice à l'égard de l'Afrique. À peine 3% de tous les projets bilatéraux environnementaux se font avec les pays africains.

Le Quotidien: Le Luxembourg peut-il faire plus et mieux?

Lucien Lux: J'ai pris contact avec les responsables politiques sénégalais pour engager des projets concrets dans les domaines de l'énergie et de l'environnement. Le Sénégal est un des pays cibles de la coopération luxembourgeoise.

Le Quotidien: À Nairobi, a-t-on discute du fameux rapport Stern?

Lucien Lux: Évidemment, puisque Nicholas Stern est sur place. Le récent rapport de cet économiste britannique démontre, s'il en était besoin, l'urgence d'une action collective immédiate et ambitieuse.

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