"Le temps de l'action est venu". Lucien Lux au sujet de la conférence sur le climat organisée par Jacques Chirac

Patrick Théry: Les scientifiques du Giec semblent nous promettre l'apocalypse, qu'en pensez-vous?

Lucien Lux: Je pense que les scientifiques disent définitivement la vérité bien qu'elle ait été comprise et soit connue depuis des années. Aujourd'hui, le temps de l'action est venu pour tous les dirigeants du monde, afin d'essayer d'inverser la tendance des dernières années.

Patrick Théry: Le président de la République française, Jacques Chirac, a parlé de déclencher une "révolution écologique". Partagez- vous son point de vue?

Lucien Lux: J'ai plutôt accepté dans son discours la révolution de la connaissance et de la conscience, car la révolution de l'action ne sera pas seulement écologique. Elle sera dans tous les secteurs de la politique.

Patrick Théry: Allez-vous participer à la promotion de la création d'une organisation des Nations unies pour l'environnement (ONUE)?

Lucien Lux: Oui, parce que je ne veux pas qu'il s'agisse d'un message mal compris. Je ne veux pas qu'on dise qu'une nouvelle fois, face à des problèmes, les dirigeants mettent à nouveau au point un énième groupe de travail. Pendant la Présidence luxembourgeoise de l'OE lors du sommet de juin, l'idée d'une ONUE était une de nos idées maîtresses. Nous croyons que l'environnement joue un rôle dans toutes les politiques et mettre ce sujet au sommet des préoccupations mondiales n'est que justice.

Patrick Théry: En tant que ministre de l'Environnement, vous ne vous attendiez sans doute pas à grand-chose d'autre de la part des experts du Giec. Comment voyez-vous la suite des événements?

Lucien Lux: Le seul instrument aujourd'hui valable reste le protocole de Kyoto. Or, commencer les négociations post-Kyoto devient une urgence capitale. Lors du prochain sommet de Bali, les mandats devront absolument être établis et les négociations doivent commencer.

D'un autre côté, c'est aussi aux opinions publiques des pays réfractaires de faire pression sur leurs décideurs afin qu'ils s'engagent sur la voie de l'après-Kyoto. Cela nous permettrait de faire porter le poids des efforts sur les pays qui peuvent les supporter et un peu moins sur les plus faibles.

Patrick Théry: Concrètement, doit-on s'attendre à des changements dans la ligne de conduite du gouvernement luxembourgeois?

Lucien Lux: Un tel rapport ne peut passer inaperçu. Au mois d'avril, je ferai le point après un an sur la mise en place du plan d'action en réunissant tous les acteurs concernés. Nous ferons alors un premier bilan pour voir quels sont les points sur lesquels nous avons bien avancé et les autres sur lesquels nous devons porter nos efforts.

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