Le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, au sujet de la situation en Iran et du conflit israélo-palestinien

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Jean Asselborn [sur la situation en Iran et la captivité des marins britanniques]: Ce sont des citoyens européens qui sont concernés et c’est l’Europe qui s’investit, qui s’engage pour défendre leurs intérêts. Et ça, c’est une très bonne chose qui s’est passée hier. Nous avons donc donné mandat à Solana pour présenter aux Iraniens surtout que c’est très sérieux pour nous, que s’ils ne veulent pas qu’on coupe tout à fait les relations politiques, les relations économiques, enfin d’autres relations aussi qui existent, il faut qu’ils réagissent. Moi, j’espère que dans les prochaines heures, prochains jours, une semaine, je pense que c’est un délai qu’on s’est fixé dans la tête, sinon on doit faire ce qui est prévu, c'est-à-dire accroître la pression et prendre des mesures adéquates.

Quentin Dickinson: Est-ce que l’ensemble des pays européens sont vraiment aussi unis que ça ? Il y a certains pays qui ont des intérêts économiques avec l’Iran.

Jean Asselborn: Oui, il y a une nette différence entre les États-Unis et l’Angleterre par rapport à d’autres pays comme les Pays-Bas, l’Autriche, l’Italie surtout et d’autres, qui ont des relations économiques très, très fortes avec l’Iran, mais le reflexe existe quand même dans l’Union européenne, qu’il faut placer l’humanitaire avant l’économique.

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Jean Asselborn [sur le conflit israélo-palestinien]: Nous avons réclamé, il y a six mois, un gouvernement d’unité nationale. Nous avons ce gouvernement d’unité nationale maintenant. Et ce gouvernement d’unité nationale doit être nécessairement un gouvernement avec le Hamas. Mais ce n’est plus un gouvernement Hamas, parce que Hamas n’est plus majoritaire, donc c’est un gouvernement d’unité nationale et c’est le premier pas pour réengager le processus de paix et les négociations.

Deuxièmement, ce qui est très important aussi, jamais dans l’histoire récente les pays arabes, ou l’arabicité, si vous voulez, ne s’est investie et engagée d’une façon si forte que maintenant. C’est peut-être l’Iran qui les pousse, mais bon, la raison ne compte guère, c’est le fait que les pays arabes, surtout l’Arabie saoudite, la Jordanie, tous ces pays là, s’engagent, et nous devons répondre positivement. Madame Merkel va aujourd’hui au Proche Orient.

Et puis troisièmement, il faut qu’on encourage vraiment nos amis israéliens. Cette main qui est tendue par les arabes et aussi par les Palestiniens, qu’ils acceptent cette main. Si on refuse cette main, le risque d’une évaporisation dans le néant politique peut s’avérer comme le résultat, donc il faut réagir assez rapidement.

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