Jeannot Krecké: "C'est un premier contact". Le ministre de l'Économie et du Commerce extérieur au sujet des visites d'État au Chili et au Brésil

Le Quotidien: Le séjour chilien a-t-il répondu à vos attentes?

Jeannot Krecké: Ce voyage, c'est ma première prise de contact avec l'Amérique latine en tant que ministre de l'Économie. Pour l'instant, rien de concret ne s'est dessiné. Nous verrons bien.

Le Quotidien: Vous semblez un peu déçu...

Jeannot Krecké: Pas déçu... Disons que j'ai connu des destinations d'où nous repartions avec plein de résultats concrets. Ici, ce n'est pas encore le cas. J'attends de voir comment cela s'est passé avec les entreprises. Mais comme je le disais, c'est un premier contact.

Le Quotidien: Lors du séminaire de présentation de la place financière, les premières impressions des Chiliens sur le Luxembourg semblaient très bonnes. Cela s'est-il confirmé?

Jeannot Krecké: Oui, ils ont une très bonne impression du Luxembourg. Ça, c'est très positif. À leurs yeux, la place financière, notamment nos fonds d'investissement ou Cargolux sont très crédibles. Au niveau politique, également, j'ai senti que Mme Bachelet nous considérait avec égards.

Le Quotidien: Quels enseignements avez-vous tirés de ce premier contact?

Jeannot Krecké: L'Amérique latine est vaste et les mentalités changent d'un pays à l'autre. Le Chili, ce n'est pas comme le Brésil. Et le Brésil, ce n'est pas l'Argentine ou l'Equateur. On ne peut donc pas développer une stratégie commune. Pour le Chili, on va se concentrer sur ce pays et voir ce qui est possible de faire. Comme nous le ferons pour le Brésil.

Il faut aussi voir comment les entreprises se débrouillent de leur côté. Pour ArcelorMittal, par exemple, nous savons qu'il est bien implanté en Amérique latine et que, généralement, il se développe par lui-même. Pour Cargolux, en revanche, nous avons constaté que la situation n'est pas très propice aux niveaux des accords existants. Mais nous allons essayer de les aider.

Le Quotidien: Quelles opportunités peut présenter le Brésil pour des entreprises luxembourgeoises?

Jeannot Krecké: Pour l'instant, nous allons au Brésil pour prendre le pouls de ce pays, sans grande stratégie établie. Mais, c'est vrai qu'une société comme IEE, présente dans la délégation, est très intéressée de pouvoir accéder au marché automobile brésilien. Au Brésil, les équipements automobiles peuvent présenter de fortes opportunités.

Le Quotidien: Ce sera la même chose pour le secteur financier?

Jeannot Krecké: Je ne sais pas. C'est très difficile à dire dès le départ... Dans ce secteur, il faut bien comprendre que le Brésil est encore plus fermé que le Chili. Il faut voir comment nos fonds d'investissement peuvent s'y implanter.

Le Quotidien: Pourquoi avoir choisi ainsi d'aller "démarcher" en Amérique latine?

Jeannot Krecké: Nous utilisons les portes qu'ouvrent les visites officielles du chef de l'État. Nous n'avons pas décidé d'aller au Chili par décision économique. Au départ, il s'agit d'une décision politique. Et, effectivement, par la suite, cette visite politique ouvre des portes aux ministres, aux administrations. Il faut toujours en profiter.

De plus, parmi les grands pays émergents, nous connaissions déjà bien la Russie, la Chine et l'lnde. Nous ne connaissions pas encore le Brésil. C'était l'occasion où jamais.

Le Quotidien: L'amateur de football que vous êtes, est-il heureux d'être en Amérique latine?

Jeannot Krecké: Ne m'en parlez pas! Je n'ai pas encore eu le temps de voir un match!

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