Lucien Lux: "Le syndrome Heathrow plane sur le Findel". Le ministre des Transports au sujet de la nouvelle aérogare

Le Quotidien: Êtes-vous satisfait de votre nouveau terminal?

Lucien Lux: Je suis évidemment très content, mais je ne le serai véritablement qu'à partir du 21 mai, date d'ouverture commerciale pour les passagers. J'avais visité quatre fois déjà le chantier, j'avais donc suivi de près l'avancement des travaux et tout devrait être prêt d'ici au 21 mai. La construction d'une troisième aérogare nous laisse un laps de temps de 30 à 35 ans avant le prochain changement. Nous connaissons les chiffres de l'aviation et ils sont en augmentation dans tous les pays. On fait toujours le reproche aux politiques de voir à court terme, pour cette fois nous avons prévu large.

Le Quotidien: La nouvelle aérogare répond aux besoins du trafic actuel au Findel?

Lucien Lux: Le Findel compte actuellement 1,7 million de passagers par an. Le potentiel de la nouvelle aérogare est de 3 millions. Si dans cinq ans nous arrivons à 2 millions de passagers, ce serait très bien. Nous avons voulu cette marge pour que les travaux ne soient pas remis en cause dans quelques années, il s'agit du long terme.

Le Quotidien: Comment va se positionner le Findel par rapport aux autres aéroports de la Grande Région?

Lucien Lux: Nous voulons jouer le premier rôle par rapport à nos capacités: nous sommes le premier opérateur de la Grande Région avec pas moins de 15 opérateurs sur le site et quelque 70 destinations desservies. Nous avons un rôle moteur à jouer, notamment en matière de référence de la qualité du service proposé à la clientèle. Au Findel, le passager n'est pas seulement un numéro.

Le Quotidien: De la qualité mais également des prix plus attractifs?

Lucien Lux: Évidemment, les prix doivent également être abordables et je dois dire que notre première compagnie, Luxair, a récemment fait beaucoup de progrès en la matière. De plus, quand Luxair affiche un vol à 148 euros, ce sont des prix nets et il n'y a pas de suppléments cachés pour les bagages, les lunettes, que sais-je encore! L'aéroport doit être là pour ses clients avec une grande facilité d'accès aux parkings et un accès par le rail à partir du Kirchberg prévu pour 2015. Il ne faut pas se faire d'illusions, tout cela prend du temps. Nous allons démarrer le chantier de la deuxième tranche dès la fin des congés collectifs en septembre prochain.

Le Quotidien: Qui dit augmentation des passagers dit augmentation des vols. Que dites-vous aux riverains de Luxembourg qui se plaignent déjà du bruit?

Lucien Lux: 2008 sera l'année de la nouvelle aérogare mais aussi du premier plan d'action contre le bruit. Nous allons présenter publiquement pour la deuxième semaine de mai une carte des bruits. C'est un problème que nous ne pouvons pas cacher indéfiniment. Les nouveaux Boeing achetés par Cargolux ont réduit leurs émissions de bruit de 30%, c'est un pas en avant des industries qui doivent aussi mettre l'accent sur cette lutte contre le bruit. Une nouvelle législation est actuellement au Conseil d'État. Des taxes seront prévues concernant le bruit des engins.

Le Quotidien: Quels sont vos souhaits pour cette nouvelle aérogare?

Lucien Lux: Avant tout de faire du bon travail pour les clients. Le syndrome d'Heathrow plane en ce moment lors de l'inauguration de nouveaux terminaux. Un débriefing est prévu en septembre pour faire le point. Le tout est de réaliser au plus vite la connexion ferroviaire avec le Kirchberg puis avec le tram léger et on pourra dire que le Luxembourg est enfin entré dans le XXIe siècle en termes de mobilité.

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