Interview de François Bausch avec le Quotidien

"Notre objectif est de parvenir à 25% de déplacements en transport en commun d'ici 2020"

Interview: Le Quotidien (Erwan Nonet)

Le Quotidien: Selon nos calculs, en une dizaine d'années, l'État a - et va - engager près de 1,5 milliard d'euros pour développer le transport ferroviaire, sans compter le tram. Il s'agit véritablement d'une priorité nationale.

François Bausch: Il y a une vraie renaissance du chemin de fer depuis 10 ou 15 ans. Jusque dans les années 1990, il a été largement oublié, discrédité par la voiture. Tout le monde s'accorde à dire que cela a été une erreur... et la cause de cet énorme retard en investissement. Aujourd'hui, le gouvernement veut que l'offre proposée par les CFL soit la meilleure. C'est la raison de ces investissements ambitieux.

Le Quotidien: Le train est-il la réponse à tous les problèmes d'engorgement du pays aux heures de pointe?

François Bausch: On peut investir dans le réseau routier, nous le faisons, mais ça ne peut pas être la seule solution. Même si l'on construit des autoroutes à huit voies, il y aura toujours un étranglement autour de la capitale et donc, des bouchons.

Le Quotidien: Quelle serait la solution, alors?

François Bausch: Au niveau de la mobilité, le plus grand challenge est d'améliorer le modal split (NDLR: la répartition entre l'utilisation des véhicules privés et des transports en commun). Notre objectif est de parvenir à 25% de déplacements en transport en commun d'ici 2020. Aujourd'hui, nous en sommes à 12-13%. En cinq ans, il faut doubler ce chiffre et nous n'y arriverons pas sans investir pour améliorer l'offre. D'ailleurs, la voiture en ellemême n'est pas à proscrire. Ce qu'il faut, c'est développer les complémentarités: que l'on puisse prendre sa voiture puis les transports en commun.

Le Quotidien: Cet objectif peut-il être atteint?

François Bausch: Je constate qu'au fur et à mesure de la réalisation de ces investissements, les gens les acceptent et se les approprient. Chaque année, le nombre d'usagers des CFL augmente de 5%. Cela signifie que de plus en plus de monde prend l'offre qu'on propose. Mais pour maintenir cette croissance, il faut augmenter la cadence des trains mais aussi la qualité du service pour que les usagers voyagent dans de bonnes conditions. Le réseau doit être moderne, de qualité et efficace.

Le Quotidien: Le tram devra aussi permettre cette croissance...

François Bausch: Vous savez, je suis sûr que dès qu'il sera en service, il n'y aura plus aucune voix contre lui! C'est comme cela que ça se passe partout ailleurs. Il faudra être patient, accepter les désagréments du chantier, mais au final, tout le monde l'aimera!

Le Quotidien: La création du centre de remisage et de maintenance unique à Howald va permettre de libérer de la place près de la gare, ce qui rendra possible de la développer encore davantage.

François Bausch: Oui, d'ici 2020, nous construirons sur le site des ateliers Nord un 5e et un 6e quai. C'est une excellente opportunité car la gare en avait besoin. Qui plus est, il restera encore des surfaces à développer, à côté des rotondes qui sont rénovées en espaces culturels. Pour Bonnevoie, c'est une bonne nouvelle!

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