Discours de Son Altesse Royale, le Grand-Duc Henri, à l´occasion des fêtes de fin d´année (traduction française)

Chers concitoyens,

L'année 2000 fut une année particulière pour mes parents, pour la Grande-Duchesse et pour moi-même. Vous avez été très nombreux, le 7 octobre, à participer aux festivités à l'occasion du changement à la tête du pays. La Grande-Duchesse et moi-même y voyons une preuve de votre confiance et souhaitons vous en remercier vivement. Nous nous engageons également à faire de notre mieux pour la mériter à l'avenir.

Cette année, le bilan est à nouveau satisfaisant pour le Luxembourg : la croissance économique était au rendez-vous, les finances de l'Etat sont restées saines, le nombre de ceux qui n'ont pas de travail est toujours au plus bas dans notre pays et le niveau de vie est resté élevé.

Dans le discours du trône, j'ai tenté d'imaginer ce que serait le 21e siècle au Luxembourg. Aujourd'hui, je voudrais juste souligner la tendance d'une croissance continue de notre économie, qui entraîne inévitablement aussi une augmentation du nombre de ceux qui travaillent et vivent dans notre pays.

Dans les prochaines années, il nous incombera de réfléchir aux possibilités et aux moyens de donner à tous les habitants de ce pays le sentiment d'appartenir à une même communauté. C'est là une tâche difficile mais nécessaire, car c'est ainsi seulement que nous pourrons maintenir la paix sociale, fondement de notre prospérité.

L'école joue ici un rôle essentiel. Elle est un point de départ, car elle permet aux enfants de tous les résidents de notre pays non seulement d'apprendre notre langue et d'acquérir des connaissances, mais également de connaître les valeurs fondamentales qui contribuent à la cohésion de notre société : liberté, tolérance, respect mutuel, équité, humanité et solidarité.

Mais l'école n'est pas le seul élément qui entre en jeu. Les parents ont l'obligation de contribuer à l'éducation de leurs enfants. A notre époque, où souvent mari et femme travaillent, ceci est peut être devenu plus difficile. Pour cette raison, de nouveaux modèles sont étudiés, comme par exemple des horaires de cours modifiés. La famille dispose ainsi de plus de temps et peut s'occuper des enfants, leur apprendre à bien se conduire, à distinguer le bien et le mal, leur inculquer le sens du partage.

Il y a deux semaines, la construction d'une Europe unie a encore progressé lors du Conseil européen de Nice. Cette évolution est une bonne chose pour le Luxembourg, car au sein de l'Europe nous participons en tant que membre à part entière à toutes les discussions. Grâce à ce partenariat, nous gagnons en souveraineté. Pour nous, comme pour les autres pays, il s'agit, à l’avenir, de trouver dans cette alliance un équilibre entre nos obligations européennes et notre propre identité.

Au sein de l'Europe, l'interdépendance entre les Etats membres n'a cessé de croître au fil des ans. Mais ceci est vrai pour tous les pays de ce monde, comme le démontre si bien la politique au niveau de l'environnement : la forêt tropicale régresse, le sol se dégrade, l'eau potable devient rare, la couche d'ozone diminue. C'est là une évolution inquiétante qui concerne tous les hommes de ce monde. Nous aussi au Luxembourg, nous devons participer à la protection et à la sauvegarde de l'environnement.

Notre respect de l'environnement est également un respect de l'être humain.

La Grande-Duchesse se soucie elle-aussi, tout comme moi-même, de ces personnes qui se trouvent dans une situation difficile. Elle voudrait vous en parler elle-même.

(Texte Grande-Duchesse)

Chers concitoyens,

A la veille de Noël, mon mari ainsi que moi-même pensons tout particulièrement à ces gens qui, parmi  nous, se trouvent dans une situation difficile, aux personnes âgées, à ceux qui sont seuls, aux malades, aux handicapés et aussi aux enfants. Lorsque je regarde ce qui se passe dans le monde, et que j'apprends qu'un quart de la population mondiale dispose de moins de 30 francs par jour pour vivre, je suis inquiète. Le fossé qui sépare les plus riches et les plus pauvres de ce monde est devenu trois fois plus important qu'il y a quarante ans, et cela m'attriste.

Prenant réellement conscience des inégalités qui existent, j'ai considéré comme une obligation morale d'accepter la proposition de l'UNESCO de devenir "Ambassadeur de bonne volonté".

Dans le cadre de cette mission, je me consacre tout particulièrement aux enfants qui sont exploités et qui ont besoin d'aide, ainsi qu'aux femmes opprimées dans tout le monde. Dans mon travail, je privilégie, tout comme je le fais également ici dans notre pays, l'éducation des faibles. Une bonne éducation pour les enfants et aussi pour les femmes ouvre la voie à une plus grande émancipation et moins de pauvreté.

Ce soir, lorsque les cloches de Noël sonneront, je serais très heureuse, avec le Grand-Duc, de pouvoir penser que bon nombre d'entre vous s'engageront l'année prochaine – l'année du bénévolat – chez nous mais aussi partout dans le monde, en faveur des pauvres, des faibles et des opprimés. Si nous y parvenons, le monde regardera notre petit pays avec respect et nous pourrons dire: "J'ai fait quelque chose pour ma patrie".

(Texte Grand-Duc)

Vous êtes nombreux à donner de l'argent ou du temps pour aider les victimes de catastrophes et pour soutenir des projets de développement. Grâce à votre aide, le gouvernement peut consacrer chaque année des sommes plus importantes à la construction d'infrastructures, comme des écoles ou des hôpitaux, dans les pays les plus pauvres de la terre. Vos efforts légitiment les engagements de l'Etat.

Je voudrais m'adresser à tous les résidents qui vivent et travaillent dans notre pays, pour leur souhaiter, au nom de la Grande-Duchesse et de nos enfants, un joyeux Noël et une bonne année 2001.

La Grande-Duchesse, nos enfants et moi-même, ainsi que mes parents, vous souhaitons à tous un Noël paisible et une bonne et heureuse année.

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