Mardi 17 octobre 2000, le Premier ministre, Jean-Claude Juncker, était à Berlin, où il a rencontré MM. Schroeder, Fischer et Stoiber, à l'occasion du "Dialogue politique sur l'Europe". Pour cette manifestation organisée par la fondation Bertelsmann, en coopération avec le Bundeskanzleramt et à laquelle ont participé quarante personnalités éminentes du monde politique, économique et de l'édition, s'est dégagée une large identité de vue à propos des voies et objectifs de la politique européenne.
MM. Juncker et Schroeder ont tous les deux exigé que le sommet de Nice se solde par un succès, en dépit des petites divergences qui pourraient subsister entre les grands et les petits Etats membres. Mais ce sera la volonté commune de réussir, tout en respectant les sensibilités des différents Etats européens, qui sera déterminante. Parmi les sujets les plus marquants de cette rencontre figurait l'idée de la "limitation des compétences", idée fortement soutenue par les ministres-présidents de certains Länder allemands.
Le Premier ministre luxembourgeois estime que la limitation des compétences ne signifie pas la fin de l'histoire européenne et qu'il n'y a pas incompatibilité entre la solution de ce problème et la poursuite du processus d'élargissement. Tout au contraire, il s'agit tout simplement, à l'issue du sommet de Nice, de veiller à insuffler un contenu concret à ce concept. Lors de ces discussions très vastes, presque tous les sujets à l'ordre du jour du sommet de Biarritz furent évoqués. Les personnalités politiques allemandes se sont distinguées par leur façon très nuancée d'aborder des questions si délicates.