Synthèse d'une étude sur l'esprit d'entreprendre

Synthèse – enseignements, recommandations et conclusion

1 Enseignements
2 Les missions envisageables pour la Grande Région
3 Recommandations
4 Conclusion

1 Enseignements

Les enseignements repris ci-dessous reflètent exclusivement la synthèse des vues exprimées par les entrepreneurs rencontrés à l'exception des textes en italique qui reflètent l'appréciation d'Andersen.

Les enseignements relatifs au développement de l’esprit d’entreprise sont les suivants :

1. les motivations pour entreprendre sont la volonté de créer, d’innover, de vivre sa passion et d’être indépendant. Les autres raisons invoquées sont l’absence d’alternatives (chômage, restructuration, volonté de rester dans sa région) ou la responsabilité de reprendre la PME familiale;

2. les caractéristiques de l’entrepreneur sont la volonté d’innover, l’esprit critique, la prise de risques, la confiance en soi, la persévérance, la compréhension des besoins du marché et la traduction de ces besoins en offres attractives. Enfin, les capacités d’animer des hommes et de déléguer sont essentielles pour assurer le développement d'une PME;

3. entreprendre, c’est un "état d’esprit". C’est en développant chez les jeunes les caractéristiques de cet état d'esprit que l’on pourra les motiver pour entreprendre et créer leur PME, soit à l’issue de leurs études, soit après une ou plusieurs expériences professionnelles;

4. parmi les nombreux types de défis au développement de l’esprit d’entreprise, il y a lieu de relever principalement :

  • tout d’abord, un défi éducatif : les entrepreneurs estiment que les cursus scolaires et une majorité d’enseignants ne sont souvent pas à mêmes de susciter chez les jeunes le goût d’entreprendre;

  • ensuite, un défi social : entreprendre, c’est s’exposer à l’échec dans une société où l'on est davantage enclin à punir l’entrepreneur malheureux plutôt qu’à lui reconnaître le mérite d’avoir essayé. Pour les salariés, entreprendre signifie aussi la perte d’une situation parfois confortable;

  • puis, un défi humain : entreprendre et créer une PME exige beaucoup de temps, d’énergie, au détriment de la vie familiale ;

  • enfin, un défi d’image : une connotation négative serait associée dans le grand public au statut même d’entrepreneur ;

5. les principaux obstacles à la création et au développement des PME énumérés par les entrepreneurs sont les suivants :

  • l’accès au capital auprès des banques, aussi bien lors de la création que lors des phases de croissance et de maturité, constitue un problème important. Les entrepreneurs estiment que les banques commerciales délaissent l’activité de crédit aux PME et exigent trop de garanties;

  • le manque de collaborateurs qualifiés dans la Grande Région et le manque de moyens pour les PME de trouver des collaborateurs au-delà de ses frontières, ainsi que les contraintes liées aux autorisations de travail;

  • les contraintes administratives et réglementaires réduisent la compétitivité des PME. Le nombre trop important de contraintes, la difficulté d’accès aux informations, de même que la mise en conformité avec les obligations qu’elles imposent, ne créent pas de valeur ajoutée. Bien au contraire, ces contraintes engendrent des coûts supplémentaires. Ces coûts sont d’autant plus lourds que la PME est petite;

6. deux constats essentiels, bien que non spécifiques à la Grande Région, sont ressortis des entretiens:

  • la transmission à un membre de la famille, à un collaborateur ou à un associé, pose de nombreux problèmes à la majorité des entrepreneurs. Il en va de même lorsqu’il s’agit d’assurer la croissance de la PME par l’entrée de collaborateurs dans le capital;

  • les entrepreneurs ne sont, à notre avis, pas encore suffisamment conscients des opportunités et défis résultant pour leur PME de l'avènement des nouvelles technologies de l’information;

7. la Grande Région ne représente pas une réalité économique pour les entrepreneurs. Les deux principaux constats sont les suivants :

  • les entrepreneurs ne perçoivent pas la Grande Région en tant que "marché". Elle demeure une notion abstraite. La connaissance et l’intérêt des entrepreneurs pour la Grande Région diminuent au fur et à mesure qu’on se rapproche de sa périphérie et des pôles économiques voisins (Strasbourg, Bruxelles, Cologne, Aix-la-Chapelle etc.). D’ailleurs, la Grande Région se place, pour les échanges commerciaux, en quatrième position derrière les marchés locaux, nationaux et européens ;

  • pour une PME dont l’activité commerciale se situe sur le plan local ou national et qui souhaiterait se développer dans les autres entités membres de la Grande Région, le premier obstacle réside dans les législations et pratiques réglementaires divergentes. En matière de création de PME dans une autre entité membre, la difficulté réside dans l’accès à l’information et à l’investissement en argent et en temps pour effectuer les formalités liées à une telle création. Concernant le commerce transfrontalier, le risque réside dans la méconnaissance des procédures de recouvrement en cas de refus de paiement du client ;

8. il existe un grand nombre de programmes d’appui – quelques 185 ont été identifiés par Andersen – dans les entités membres. Ils émanent de l’Union européenne, des ministères, des directions régionales, des établissements publics et sociétés de développement local, des chambres professionnelles, des organisations patronales ou encore d’associations privées sans but lucratif ;

  • les entrepreneurs s’interrogent quant à l’utilité d’un tel nombre de programmes. Force est de constater que les programmes d’appui recensés sont peu connus et peu utilisés par les entrepreneurs rencontrés ;

  • un entrepreneur ne peut pas aujourd’hui accéder à ces programmes d’appui à partir d’un seul et unique point de contact dans les entités membres ;

  • enfin, Andersen constate que l’essentiel des programmes d’appui est d’ordre financier (crédits, financements liés à des mesures spécifiques) visant à dynamiser les PME. Il n’existe que peu de programmes pérennisés visant à développer l’esprit d’entreprise auprès des jeunes;

9. Andersen constate qu'il n’existe à l’échelle de la Grande Région que très peu de statistiques économiques récentes en matière de PME pouvant être comparées entre entités membres et agrégées au niveau de la Grande Région. Chaque pays dispose certes de ses propres données statistiques, mais les règles de calcul et les définitions varient d'un pays à l'autre.

  • les autorités politiques ne semblent pas disposer de tableau de bord ou de statistiques récentes et cohérentes qui leur permettent d’évaluer à l’échelle de la Grande Région leur politique en matière de PME;

  • un entrepreneur souhaitant tester la viabilité de son projet dans la Grande Région par une étude de marché ne peut obtenir en un seul endroit, à un prix raisonnable et dans des délais raisonnables, les informations statistiques nécessaires et cohérentes.

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2 Les missions envisageables pour la Grande Région

La volonté de formuler une politique concertée pour stimuler l’esprit d’entreprise et dynamiser les PME ne va pas sans s’interroger sur la valeur ajoutée de la Grande Région dans ce domaine. Andersen considère que :

  • la Grande Région peut créer les conditions permettant à ses PME d’accéder facilement, non seulement à un marché régional de plus de 11 millions d’habitants, mais aussi à un marché de 140 millions d’habitants formé par les quatre marchés nationaux et situé à cheval sur deux cultures;

  • la Grande Région, représente pour les instances officielles, l’opportunité de développer des synergies entre les autorités politiques des entités membres et les représentants des entrepreneurs et des PME, d’échanger les meilleures pratiques et d’accélérer leur déploiement, de mettre en commun des ressources financières et des infrastructures existantes, etc..

La formulation d’une politique concertée par les autorités politiques de la Grande Région devra prendre en compte les considérations suivantes :

  • la marge de manœuvre des autorités politiques est restreinte puisque quatre des cinq entités membres ne disposent pas de pouvoirs souverains et n’ont de compétences que dans des matières limitées;

  • l’intérêt des entrepreneurs pour la Grande Région diminue au fur et à mesure que l’on se rapproche de sa périphérie. Les autorités politiques devront tenir compte de ce phénomène dans leur politique concertée;

  • les autorités politiques devront se doter de mécanismes et de moyens pour appliquer les décisions d’une politique concertée. Elles auront le choix entre une intensification de la coopération entre entités membres et la création d'institutions communes chargées d’exécuter la politique concertée en faveur de l’esprit d’entreprise et des PME. Dans ce contexte, Andersen recommande d’étudier la création d’un "Etablissement Interrégional de Garantie et de Financement", de promouvoir une "Chambre de Commerce, de l’Industrie et des Métiers" pour la Grande Région ou, à défaut, de stimuler une collaboration accrue entre toutes les chambres professionnelles/consulaires de la Grande Région.

Andersen propose trois missions possibles pour la Grande Région. Elles seront détaillées au quatrième chapitre :

  • créer les conditions nécessaires à un environnement propice à la stimulation de l’esprit d’entreprise et à la création de PME;

  • établir la Grande Région en tant que "marché" pour les PME de la Grande Région, leur permettant de se développer sans "coûts de friction administratifs et réglementaires" au-delà des frontières. Elle facilitera ensuite l’accès à l’ensemble des marchés nationaux des entités membres de la Grande Région pour toute PME qui voudra s'y créer ou s'y établir;

  • hisser la Grande Région parmi les meilleures régions européennes pour le développement de PME en particulier celles actives dans la société de l’information.

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3 Recommandations

Les recommandations ci-dessous sont le résultat de l’analyse d'Andersen sur base des opinions et besoins exprimés par les entrepreneurs rencontrés.

3.1 Assurer le développement de l’esprit d’entreprise auprès des jeunes

Si l’on veut dynamiser les PME afin de renforcer le développement économique et la création d’emplois, les objectifs de la Grande Région passent obligatoirement par le développement de l’esprit d’entreprise. Bien que la grande majorité des PME créées le soient par des entrepreneurs âgés entre 25 et 40 ans, disposant d’une ou plusieurs expériences professionnelles, il s’agit de stimuler l’esprit d’entreprise bien en amont dans la vie des personnes.

Il s’agit en particulier de susciter auprès des jeunes la volonté d’innover, le goût du risque, la confiance en soi, la persévérance dans leurs idées et dans leur engagement, l’esprit critique, la capacité de transposer un besoin en offre économique, la volonté d’être indépendant et de vivre sa passion. Une fois cet état d’esprit acquis, il se conserve et permet au moment opportun de créer une PME, d’en reprendre une ou encore de s’associer avec son supérieur ou d’autres entrepreneurs pour assurer le développement d’une entreprise.

En premier lieu, les entrepreneurs proposent d’agir dans le domaine de l’éducation. Ceci nécessitera une concertation entre chambres professionnelles, organisations patronales, autorités en charge de l’enseignement dans les entités membres, ainsi qu’avec les écoles et leurs enseignants.

  • Une première mesure est d’adapter le cursus scolaire pour permettre un échange régulier entre étudiants et entrepreneurs, enseignants et entrepreneurs. Il s’agit de déployer et de pérenniser à l’échelle de la Grande Région les quelques initiatives développées autour du thème "découverte des PME en école", pour permettre aux entrepreneurs ayant réussi de présenter leur parcours aux étudiants ou aux étudiants de visiter leur PME. Il s’agit aussi de proposer des échanges entre PME et enseignants afin de les sensibiliser aux réalités des PME.

  • Une deuxième mesure consiste à offrir des stages en PME aux étudiants et enseignants. Selon les entrepreneurs, les stages constituent un des meilleurs moyens pour faire connaître aux jeunes et aux enseignants le rôle de l’entrepreneur et de la PME. Les stages devront répondre à des critères bien définis d'objectifs, de durée et de suivi.

En second lieu, il s’agit de revaloriser dans l'opinion publique l’image de l’entrepreneur et le rôle de la PME. Il appartient aux chambres professionnelles et organisations patronales de susciter l’intérêt des médias pour les PME, les entrepreneurs et l’esprit d’entreprise.

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3.2 Permettre l’accès au capital pour tout projet d’entreprise viable

Toute personne, et notamment tout jeune, qui possède un projet d’entreprise viable doit pouvoir avoir accès au capital pour réaliser son idée. De plus, les PME ayant dépassé le stade de la création doivent pouvoir obtenir les crédits nécessaires pour financer leur expansion.

Nous estimons que le crédit aux PME de la Grande Région présente une opportunité de marché à exploiter par les banques qui se spécialisent dans ce métier. Au-delà des capitaux propres dont devra disposer le banquier pour satisfaire aux ratios imposés par les autorités de surveillance, le métier de crédit aux PME suppose des compétences et des qualifications spécifiques des collaborateurs en charge des dossiers de crédit, de même qu’une organisation et un processus de décision différents des autres métiers bancaires. Les autorités politiques de la Grande Région, avec le support des chambres professionnelles et organisations patronales, devront tenter de persuader les groupes bancaires de l’intérêt du crédit aux PME de la Grande Région. Elles pourront aussi offrir aux employés des banques des formations spécialisées en matière de crédits aux PME.

Nous recommandons aux autorités politiques d’encourager les parties intéressées à développer davantage les concours de plans d'entreprise dans la Grande Région. Ces concours permettraient à des entrepreneurs et professionnels expérimentés de conseiller l’entrepreneur en devenir sur l’opportunité de réaliser le projet d’entreprise ou de le réorienter, de lui proposer un accompagnement et de le guider pour le financement vers des banques, des "Business-Angels" ou des fonds de capital-risque et d’améliorer ainsi les chances de succès du projet.

Enfin, Andersen recommande que, pour tout projet jugé viable par les concours de plan d’entreprise, la Grande Région, via son "Etablissement Interrégional de Garantie et de Financement", garantisse le crédit bancaire pour la création de la PME, voire finance le capital de départ lorsque l’entrepreneur n’en a pas les moyens.

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3.3 Instituer un "Etablissement Interrégional de Garantie et de Financement"

Les autorités politiques devraient doter la Grande Région d’un "Etablissement Interrégional de Garantie et de Financement" ou bien étudier la possibilité de modifier et étendre la mission et le champ d’intervention de l’actuel Eurefi. (http://www.eurefi.org/animation3b2.htm)

Cet établissement soutiendrait les mesures de la Grande Région à l’aide d’instruments financiers appropriés tels que prêts, garanties et cautionnements pour les PME. Il en serait de même pour le développement des PME dans le cadre de la société de l’information dans la Grande Région.

Cet "Etablissement interrégional de Garantie et de Financement" interviendrait en particulier au cours des étapes suivantes :

  • assurer que tout entrepreneur ayant un premier projet d’entreprise jugé viable lors d’un concours de plans d’entreprise puisse obtenir un capital de départ;

  • d'abord, accorder des garanties/cautionnements pour les entrepreneurs souhaitant créer une PME;

  • ensuite, financer les programmes d’appui sélectionnés par les autorités politiques de la Grande Région pour l’ensemble des PME;

  • permettre aux entrepreneurs d’accéder, en un seul endroit, aux informations sur le financement du développement de leur PME dans la Grande Région;

  • s’accorder avec les entités membres afin de permettre aux PME d’accéder, au travers de ses services, à la grande diversité des mesures locales et nationales d’accompagnement financier;

  • obtenir les fonds alloués par les programmes européens pour les entreprises et ensuite exécuter ces programmes dans la Grande Région. Il aidera aussi les PME à accéder à ces programmes.

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3.4 Améliorer la compétitivité des PME par un environnement favorable

Les autorités politiques de la Grande Région devraient agir pour renforcer les mesures d’accompagnement et pour créer un environnement administratif favorable au développement des PME dans les entités membres et dans la Grande Région.

Sur le plan administratif, il s’agit de :

  • réaliser les mesures d’amélioration de l’environnement des PME déjà énoncées dans les entités membres, établir des priorités et communiquer un plan et un calendrier de mise en œuvre;

  • évaluer la valeur ajoutée pour les autorités publiques de l’ensemble des procédures (tâches, pièces, formulaires, demandes, etc.) exigées des PME, puis de supprimer toutes les procédures dont l’utilité publique ne peut être établie ou faisant double emploi. Pour les procédures restantes, il conviendra, dans la mesure du possible, de les regrouper et de les simplifier;

  • rendre possible, grâce à Internet, l’inscription, l’application et le traitement en ligne de toutes les procédures et pièces exigées par l’administration des PME ;

  • évaluer la performance des "guichets uniques" au service des PME, puis adapter les meilleures pratiques à l’ensemble de la Grande Région ; envisager une mise en commun et une gestion commune des guichets uniques de la Grande Région.

Sur le plan des ressources humaines, les autorités politiques de la Grande Région devraient se concerter pour aider les PME à trouver et employer une main-d’œuvre qualifiée en agissant sur trois leviers. Bien que les deuxième et troisième leviers ne soient pas de la compétence des entités membres, excepté le Grand-Duché de Luxembourg, ils n’en sont pas moins essentiels.

Les autorités politiques de la Grande Région peuvent relayer ces propositions auprès de leurs autorités nationales. Il s’agit de:

  • permettre à toutes les PME de la Grande Région de faire connaître via Internet leurs offres d’emploi relatives au personnel qualifié sur l’ensemble de la Grande Région et au-delà;

  • pour les autorités politiques de la Grande Région, intervenir auprès des autorités nationales afin d’assouplir les conditions d’obtention des autorisations de travail pour les non-communautaires, dans le cas de qualifications spécifiques et pour les PME exportant ou travaillant en dehors de l’Union européenne;

  • obtenir pour la Grande Région un régime d’exception dans le cadre de la restriction des mouvements de main-d’œuvre en provenance des futurs Etats-membres de l’Union européenne.

Sur le plan législatif, les entrepreneurs estiment que les autorités politiques de la Grande Région devraient se faire l’interprète des PME auprès des autorités nationales pour favoriser une flexibilisation de l'organisation et de la durée du temps de travail. De même, l’échange de collaborateurs entre PME ayant des actionnaires communs devrait être permis.

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3.5 Permettre l’accès à l’information en créant un portail "Entrepreneurs & PME de la Grande Région"

A l’ère d'Internet, les autorités membres de la Grande Région se doivent d’offrir aux PME un accès centralisé et facile à l’information recherchée sur la Grande Région et ses PME, de même que le traitement en ligne des démarches administratives. Ainsi, la Grande Région devrait-elle, en complément aux solutions partielles qui existent déjà, faire créer et animer,– par des appels d’offres au secteur privé –, le portail "Entrepreneurs & PME de la Grande Région". Celui-ci permettra l’accès aux informations tant demandées par les entrepreneurs et les PME.

Le portail s’organisera pour offrir, avec les chambres professionnelles et organisations patronales, les services de la Grande Région adaptés aux besoins des PME. Ce portail offrira notamment les possibilités de :

  • permettre aux PME de se présenter et de faire connaître leurs offres et services;

  • offrir au travers de liens l'accès à d'autres sites Internet proposant des services et informations utiles aux PME, tels que les sites des chambres professionnelles, de l’Union européenne, des administrations etc.;

  • permettre l’inscription en ligne pour obtenir les autorisations, financements, programmes d’appui, agréments nécessaires pour le commerce au-delà des frontières nationales qui découpent la Grande Région;

  • présenter la Grande Région et ses atouts aux PME et entreprises intéressées à s'y établir;

  • se former en ligne;

  • recenser les offres d’emplois pour collaborateurs qualifiés et les stages en entreprise pour les jeunes et les enseignants;

  • être le portail d’entrée vers les solutions spécialisées qui permettront de faire bénéficier les PME des nouveaux modèles d’entreprise issus des nouvelles technologies ;

  • recenser les informations utiles pour des PME, telles que les sites disponibles par zones d’activités dans la Grande Région.

Il sera nécessaire de prendre en compte les bonnes pratiques déjà existantes au sein des entités membres ou sur le plan bilatéral et d’en tirer les enseignements pour créer un portail unique au service des entrepreneurs et PME de la Grande Région.

A l’heure où l’utilisation d’Internet n’est pas encore généralisée dans toutes les PME, il sera opportun de compléter le "portail entrepreneur" par un "centre d’appel entrepreneur de la Grande Région" qui permettra de répondre aux questions les plus fréquentes des entrepreneurs et de les orienter dans leurs démarches.

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3.6 Faire bénéficier les PME des nouveaux modèles d’entreprise issus des nouvelles technologies

Les autorités de la Grande Région devraient faciliter aux PME l’accès aux nouveaux modèles d’entreprise issus des nouvelles technologies par la mise en place de:

  • une place de marché électronique d’achats: l’objectif est de disposer de meilleures conditions d’achats au travers de volumes, de conditions logistiques préétablies et de stimuler l’échange commercial au sein de la Grande Région. La place de marché permettra à toutes les PME intéressées de la Grande Région de grouper leurs achats (chimie, emballages, roulements, moteurs, etc.) et à d’autres PME de la Grande Région d’y répondre. La place de marché sera ouverte à toutes les autres places de marché et fournisseurs extérieurs à la Grande Région;

  • un ou des service(s) de mutualisation d’applications informatiques ("Application Service Providers") sur la Grande Région pour permettre à toute PME d’accéder aux meilleurs logiciels disponibles. L’objectif est de leur permettre de réaliser des économies d’échelle au niveau de la Grande Région en mettant à leur disposition des applications bureautiques standard, des programmes ERP ("Enterprise Ressource Planning") pré-configurés, des logiciels d’optimisation logistique et de routage, etc.;

  • un service d’étalonnage en ligne ("Benchmarking"), permettant à chaque PME de comparer sa performance opérationnelle par rapport à d’autres PME de la Grande Région et de pouvoir disposer de conseils en ligne pour améliorer ses performances et donc sa compétitivité.

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3.7 Réaliser le "marché" de la Grande Région pour en faire un "espace d’accès" aux quatre marchés nationaux

Le premier objectif est d’établir la Grande Région en tant que "marché" pour les entrepreneurs et les PME, leur permettant de se développer sans "coûts de friction administratifs et réglementaires" au-delà des frontières qui découpent la Grande Région. Les mesures envisageables consistent à :

  • réunir les spécialistes des questions administratives, réglementaires, fiscales et juridiques des entités membres afin de fournir les réponses aux questions les plus usuelles via un "centre d’appel" ou le portail "Entrepreneurs & PME de la Grande Région";

  • offrir l’inscription administrative automatique à toute PME d’une entité membre de la Grande Région pour s’établir dans une autre entité membre de la Grande Région sans autres frais et contraintes;

  • mettre à disposition des "chèques-conseils" qui permettront à toute PME d’acheter un nombre d’heures de prestations de conseils juridiques, fiscaux, marketing, informatiques et d’analyses de marché pour des questions ponctuelles dans les entités membres;

  • étendre sur l’ensemble de la Grande Région les meilleures pratiques des entités membres (programmes de sensibilisation, programmes de support et programmes opérationnels) ;

  • créer le "répertoire PME Grande Région" sur le portail "Entrepreneurs & PME de la Grande Région", permettant aux PME de se présenter sur le World Wide Web et de rechercher des clients et fournisseurs potentiels au sein de la Grande Région, voire au-delà de ses limites géographiques;

  • favoriser la constitution de communautés entrepreneuriales à l’échelle de la Grande Région pour promouvoir les échanges entre secteurs d'activités, pour regrouper les achats de PME, pour s'étalonner entre PME ("Benchmarking"), etc.

Le deuxième objectif découle du premier puisque la Grande Région devient ainsi un "espace d’accès" à partir duquel une PME installée dans la Grande Région aura toutes les facilités pour surmonter les obstacles issus des pratiques législatives et réglementaires des quatre pays. La Grande Région devient ainsi un marché ouvert sur les 140 millions de consommateurs des quatre marchés nationaux créant ainsi un avantage économique certain pour ses PME.

La Grande Région en tant que "marché" sera un succès dès l’instant où les entrepreneurs se tourneront vers les PME de la Grande Région pour y trouver leurs fournisseurs, partenaires et clients au même titre qu’ils le feraient sur leur territoire national d’origine, l’Europe ou le monde. La Grande Région sera un succès pour les PME et entrepreneurs dès l’instant qu’être installé dans la Grande Région sera synonyme pour une PME d’être installé en France, en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg et de pouvoir y entreprendre et échanger avec autant de facilités que sur son territoire d’origine.

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3.8 Faire de la Grande Région un pôle d’excellence européen pour le développement des PME, en particulier celles actives dans la société de l’information

Quelle que soit l’évolution récente des cours de bourse, la société de l’information et l’utilisation croissante des nouvelles technologies liées à Internet sont bien réelles. Cette société de l’information se caractérise par une globalisation croissante, une révolution technologique généralisée et une compétition accrue pour recruter des collaborateurs compétents. Andersen estime que la Grande Région devrait avoir une double ambition.

En premier lieu, il y a lieu de sensibiliser et de préparer l’ensemble des PME à saisir les opportunités et de relever les défis lancés par la société de l’information. Andersen recommande aux autorités politiques de la Grande Région d’envisager les mesures suivantes :

  • sensibiliser par des formations les entrepreneurs de la Grande Région aux défis et opportunités liés aux nouvelles technologies ;

  • financer des réseaux de communication à haut débit au travers de la Grande Région ;

  • aider la recherche de collaborateurs qualifiés pour les PME et assouplir les réglementations relatives à l’obtention des permis de travail pour les spécialistes;

  • permettre l’accès à l’information via un portail "Entrepreneurs & PME de la Grande Région", faciliter et créer l'apprentissage à distance via le web ;

  • offrir aux PME l’accès aux nouveaux modèles d’entreprise issus des nouvelles technologies.

En second lieu, il s’agit de développer une stratégie pour hisser la Grande Région parmi les dix premières régions européennes pour le développement de PME actives dans la société de l’information:

  • Andersen estime que les nouvelles technologies et les métiers en relation avec la société de l’information présentent l’opportunité pour la Grande Région de développer et de diversifier son tissu économique et social;

  • Andersen estime qu’un des enjeux pour la Grande Région sera de "retenir" les entrepreneurs et les PME de la société de l’information avec leur capital intellectuel. Il faudra créer un environnement favorable pour inciter des entrepreneurs d’autres régions à établir leur PME dans la Grande Région;

  • il y a lieu de favoriser le développement de PME en amont et en aval de la chaîne de valeur des PME actives dans les nouvelles technologies;

  • il existe déjà plusieurs initiatives importantes pour développer les métiers, les compétences et les PME en relation avec la société de l’information. Il s’agira d’évaluer, puis d’accélérer les bonnes initiatives déjà existantes dans les entités membres en matière d’infrastructures d’accueil, de conseil et de financement pour PME. Il faudra en particulier évaluer la possibilité d'une mise en commun d’initiatives similaires au sein de la Grande Région plutôt que de procéder à une concurrence entre entités financées par des fonds publics;

  • la Grande Région devrait évaluer les moyens pour assurer une meilleure représentativité des PME de la société de l’information au sein des chambres professionnelles des entités membres de la Grande Région.

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4 Conclusion

Andersen espère que les recommandations de son étude apparaîtront au lecteur comme un plaidoyer fort en faveur des entrepreneurs et de leurs PME et qu’elles aideront les autorités politiques à formuler une politique concertée pour la Grande Région.

Une Grande Région :

  • dans laquelle les entités membres coopèrent et se donnent les moyens pour permettre aux PME de développer leurs activités dans leur région d’origine et dans les autres entités membres ;

  • qui stimule la volonté d’entreprendre dans l’esprit des jeunes ;

  • qui encourage les entrepreneurs, ceux qui prennent des risques et qui s’aventurent hors des sentiers battus ;

  • qui devient un pôle européen où les PME s’épanouissent dans la société de l’information.

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