Lydie Polfer à la 109e session du Comité des ministres du Conseil de l'Europe

Les 7 et 8 novembre, Lydie Polfer, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires Etrangères a pris part à la 109e session du Comité des ministres du Conseil de l'Europe, au Palais de l'Europe à Strasbourg.


Mme Polfer entourée de M. Gérard Philipps, ambassadeur, représentant permanent du Luxembourg , S.E.M. Ernst Walch, ministre des Affaires étrangères du Liechtenstein, président sortant du Comité des ministres et Lord Russell-Johnston, président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe

A partir de cette 109ème session, le Luxembourg assume la Vice-Présidence de ce Comité réunissant les ministres des Affaires étrangères des 43 Etats membres qui composent actuellement le Conseil de l'Europe, avant de diriger les travaux de l'Organisation en tant que Présidence en exercice, de mai à novembre 2002.

Dans le cadre de la coopération entre organisations dans la lutte contre le terrorisme, les ministres ont eu un échange de vues avec Lord Robertson, secrétaire général de l'Alliance Atlantique, le 7 novembre au soir.

Le lendemain, ils se sont entretenus avec les membres de l'Assemblée parlementaire sur les deux principaux sujets de la session. Lors de la réunion plénière, ils ont en premier lieu analysé la portée et l'efficacité des instruments juridiques dont dispose le Conseil de l'Europe pour combattre la menace terroriste.

Ils ont convenu d'établir un groupe multidisciplinaire sur la lutte internationale contre le terrorisme (GMT), chargé d'affiner les mécanismes existants et appelé à faciliter la convergence et la cohérence des travaux réalisés dans différentes organisations compétentes en la matière.

Les ministres ont par ailleurs analysé le fonctionnement de la Cour européenne des Droits de l'Homme et débattu des problèmes auxquels cette instance unique au monde de protection des droits fondamentaux doit faire face. Afin de garantir l'efficacité à terme de la Convention et de la Cour, ils ont chargé leurs représentants permanents d'élaborer les contours d'une réforme visant à assurer que le système en place pourra remplir pleinement son rôle à l'avenir, dans une Europe élargie.

Dans son intervention, Lydie Polfer a insisté sur le fait que dans la lutte contre le terrorisme soient dûment pris en compte la protection des droits de l'homme, la démocratie et l'état de droit, qui ne doivent en aucun cas faire les frais d'une approche réductrice, au nom de la mouvance internationale anti-terroriste, même si la situation actuelle met à rude épreuve les sociétés des Etats membres. Elle a été parmi ceux qui ont préconisé le lancement d'un dialogue multiculturel et inter-religieux par les instances européennes, en vue d'éviter les amalgames faciles, les simplifications à outrance et les stéréotypes blessants.

S'agissant de la Cour européenne des Droits de l'Homme, Lydie Polfer a entre autres relevé la responsabilité collective et individuelle des Etats membres dans l'application de la Convention européenne des Droits de l'Homme. Elle a estimé que la Cour de Strasbourg ne pouvait devenir le palliatif des carences des systèmes juridiques nationaux et que toute véritable réforme du système actuel devait impérativement s'accompagner des réformes domestiques appropriées dans les Etats membres.

Avant la clôture de la session formelle, les ministres ont approuvé deux nouveaux textes juridiques élaborés dans le cadre de l'Organisation, à savoir la Convention sur la criminalité dans le cyber-espace, qui est le premier instrument multilatéral de ce genre sur un sujet touchant de près les sociétés contemporaines, ainsi que le Protocole additionnel à la Convention sur les droits de l'homme et la biomédecine sur la transplantation d'organes et de tissus d'origine humaine.

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