Lydie Polfer et Paul Helminger présentent les résultats du débat sur l'avenir de l'Europe

Le lundi 3 décembre 2001, Lydie Polfer, ministre des Affaires Etrangères et Paul Helminger, président de la Commission des Affaires étrangères et européennes de la Chambre des députés, ont présenté un rapport de synthèse du grand débat national sur l'avenir de l'Europe, et plus particulièrement les résultats du dépouillement du questionnaire y relatif.


Lydie Polfer et Paul Helminger lors de la conférence de presse

L'idée de lancer un débat sur l'avenir de l'Europe parmi les citoyens des pays membres de l'UE est apparue suite au Sommet de Nice. Au Luxembourg, le débat a été lancé en septembre 2001 par le gouvernement et la Chambre des députés. Il s'agissait de mieux cerner l'attitude des habitants du Grand-Duché face à l'Europe.

Le débat s'est inscrit dans une campagne d'information comprenant:

  • une documentation (envoyée à tous les ménages et expliquant les concepts de base de la discussion) ainsi qu'un questionnaire,
  • des réunions publiques,
  • un site Internet.

Le questionnaire comportait 4 volets:

  • les valeurs de l'Europe,
  • le fonctionnement de l'Europe,
  • l'avenir de l'Europe,
  • le débat public.

Sur les 189.654 questionnaires envoyés, 9.073 ont été retournés, ce qui fait un pourcentage de retour de 4,8%. A ce jour, 5.979 questionnaires ont pu être dépouillés.

Le volet "valeur" montre que la grande majorité des répondants (73%) éprouvent avant tout un sentiment d'appartenance à son pays d'origine. Uniquement 10% des gens affirment appartenir tout d'abord à l'Europe. L'UE évoque la paix et la stabilité, ensuite la prospérité.

La construction européenne, dont se méfient 26% des gens, contribuerait surtout à des échanges culturels, à la compétitivité par rapport au reste du monde, à une meilleure mobilité transnationale des personnes et à l'importance politique de l'Europe dans les relations internationales. Par contre, elle ne favoriserait pas tellement la protection de l'environnement, l'amélioration de la sécurité alimentaire et la création d'emplois.

Au volet "fonctionnement", les répondants considèrent que la politique sociale, la fiscalité ou encore l'agriculture / la viticulture devraient être gérées au niveau national. En revanche, les politiques relatives à la sécurité alimentaire, la concurrence, la recherche et l'énergie pourraient être menées au niveau européen.

61% des gens estiment que les représentants du Luxembourg n'ont pas suffisamment d'influence sur les décisions prises par l'UE. Par contre, 40% estiment aussi que le gouvernement national est le mieux placé pour défendre les intérêts luxembourgeois, suivi de la Commission européenne et du Conseil des ministres.

Concernant l'avenir de l'Europe, 79% veulent davantage impliquer les Parlements nationaux dans le processus de décision de l'UE. L'élargissement devrait se limiter pour la majorité des gens aux pays ayant déjà engagé une procédure d'adhésion. Par ailleurs, la quasi-totalité des gens souhaite l'inclusion d'une Charte de Droits fondamentaux dans les traités.

Au volet "débat public", une grande majorité se déclare non-intéressée pour assister à des débats publics sur le développement de l'Union.

Quant aux thèmes jugés importants par les répondants, l'Europe politique avec l'élargissement de l'Europe arrive en tête, suivi des domaines de l'emploi, de la sécurité, de la justice et de la défense. L'environnement, les Droits de l'Homme et l'immigration arrivent en dernières positions.

Mme Polfer a conclu que l'enquête a permis de révéler une attitude plus favorable des gens envers l'Europe qu'initialement supposée. Ils sont parfaitement conscients, au dire de la ministre des Affaires étrangères, que sans l'Europe, la paix et la prospérité ne seraient garanties.

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