Marie-Josée Jacobs au 2e Congrès mondial contre l'exploitation sexuelle des enfants

Du 17 au 20 décembre 2001, la ministre de la Famille, de la Protection sociale et de la Jeunesse, Mme Marie-Josée Jacobs a représenté le Luxembourg au 2e Congrès mondial contre l'exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales.

La délégation luxembourgeoise à Yokohama comprenait encore Monsieur Pierre Gramegna, ambassadeur au Japon, Monsieur Mill Majerus, conseiller de gouvernement, Madame Sylvie Ferrari-Gramegna ainsi que Madame Yuriko Matsuno, conseillère à l'ambassade luxembourgeoise à Tokyo.

Au nom du gouvernement luxembourgeois, Marie-Josée Jacobs a tenu un discours devant la séance plénière le mardi 18 décembre.


Marie-Josée Jacobs lors de son discours devant le 2e Congrès mondial contre l'exploitation sexuelle des enfants

L'exploitation sexuelle à des fins commerciales, c'est des millions d'enfants et de jeunes de moins de 18 ans vendus et achetés, obligés de se prostituer, utilisés à des fins pornographiques, déportés dans des pays étrangers, infectés du virus du SIDA et - dans le pire des cas - mutilés et tués. Toutes ces horreurs répugnantes sont commises pour satisfaire les besoins sexuels d'adultes pédophiles irresponsables, des hommes en très grande majorité. Si le nombre réel des victimes malheureuses est inconnu, on estime à 3.000 le nombre quotidien de victimes nouvelles.

Cinq ans après le premier sommet mondial de Stockholm, le gouvernement japonais, ECPAT et UNICEF ont organisé à Yokohama (à quelque 40 km de Tokyo) le 2e Congrès mondial contre l'exploitation sexuelle d'enfants à des fins commerciales. Le lundi 17 décembre 2001, les organisateurs on pu accueillir plus de 3.300 participants de 138 gouvernements, d'organisations inter-gouvernementales et d'ONG engagées dans la lutte contre l'exploitation sexuelle. La participation de nombreux jeunes a été saluée.

"Vous, les jeunes, vous êtes au centre de notre espoir", a dit Madame Joséphine De Linde, présidente d'ECPAT International.

Lors de la cérémonie d'ouverture du Congrès de Yokohama, Madame Carol Bellamy, directrice d'UNICEF, a dénoncé l'exploitation sexuelle comme une forme inacceptable de terrorisme à l'égard des enfants les plus vulnérables. S. M. la Reine Silvia de Suède a parlé d'esclavage et de crime contre l'humanité. En dressant le bilan critique des progrès réalisés depuis le Congrès de Stockholm, S.A.I. la Princesse Takamado du Japon a dénoncé le mutisme honteux de ceux qui savent : "Chaque adulte qui ne réagit pas, devient coresponsable des crimes commis".

Depuis 1996, au lendemain du Congrès de Stockholm - qui coïncidait avec le début de l'affaire Dutroux en Belgique -, une cinquantaine de pays, ont adopté des plans d'action spécifiques. Ainsi, le ministère de la Famille dispose d'un crédit annuel spécifique pour développer des initiatives de lutte contre l'exploitation sexuelle d'enfants et de jeunes. A Yokohama, les délégués ont eu l'opportunité d'échanger leurs expériences et de les évaluer : mesures législatives, création de réseaux judiciaires internationaux, adoption de conventions internationales, campagnes de sensibilisation, formations au bénéfice des acteurs sociaux (magistrats, policiers, médecins, éducateurs, enseignants...), extension des services de thérapie, mesures de lutte pour l'égalité des chances, appui ciblé de projets de coopération au développement, combat de la pauvreté, institution de mécanismes de contrôle des médias électroniques?

Le bilan malheureusement n'est pas que positif:

  • Bien des instances continuent à pratiquer la politique du silence honteux et coupable, à ignorer ou à taire les faits.
  • Certains pays en restent aux déclarations de bonne volonté sans s'engager dans des actions concrètes et efficaces.
  • Les progrès technologiques vont de pair avec le développement de dispositifs performants d'exploitation. Les sites pédo-pornographiques sur internet constituent un exemple des plus effrayants.
  • L'exploitation sexuelle d'enfants est favorisée par la misère économique, les guerres, les flux migratoires clandestins incontrôlables tout comme par la violence sexuelle dans les familles.
  • Les agresseurs s'organisent dans le cadre de réseaux transfrontaliers puissants disposant de moyens financiers très considérables.

 

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