Lancement des Appels Consolidés inter-agences de l'ONU à Luxembourg

Les 19 et 20 novembre 2002, l’ONU a procédé au lancement des Appels Consolidés inter-agences (CAP), organisé au siège des Nations unies à New York et dans sept capitales mondiales (Berne, Washington D.C., Bruxelles, La Haye, Tokyo, Canberra et, pour la première fois, Luxembourg).


Le ministre Charles Goerens et le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU Francis Deng lors du lancement des CAP

Au Luxembourg, en présence de M. Charles Goerens, ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire, M. Francis Mading Deng, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU sur les personnes déplacées, a lancé cet appel mondial. D’autres participants à cette journée exceptionnelle étaient M. Kofi Asomani, Coordonnateur spécial des Nations unies pour les personnes déplacées, M. Alan Doss, Représentant spécial du Secrétaire général pour la gouvernance et la stabilisation, chargé de la Mission des Nations unies en Sierra Leone, Coordonnateur résident des Nations unies, Représentant résident du PNUD et coordonnateur des opérations humanitaires pour la Sierra Léone, et M. Marc Destanne de Bernis, Coordonnateur résident des Nations unies, Représentant résident du PNUD et coordonnateur des opérations humanitaires au Libéria.

Faire glisser l’aide humanitaire vers l’aide au développement

"Cette exclusivité est un honneur pour notre pays et un gage de la cohérence de notre action humanitaire", a déclaré le ministre Goerens. Il annonça par la suite que le Luxembourg débloquera 1,5 million d’euros pour l’aide humanitaire en 2003. "Le montant alloué à l’aide humanitaire sera plafonné à 10% du budget de la Coopération".

La raison pour cela est que, selon M. Goerens, l’aide humanitaire, certes indispensable dans un premier temps, doit faire place à la coopération au développement dans un deuxième temps. Le Luxembourg illustre cette manière d'envisager les choses dans son action au Kosovo depuis 1999.

Le CAP 2003, dont le thème central est "Hope for the future - Un avenir à construire", insiste sur l’importance de rendre l’espoir à des communautés ravagées par des conflits et des crises en tout genre, sans oublier de soutenir les Etats qui sortent de périodes difficiles ou de guerre, où l’aide humanitaire est plus que jamais vitale pour pouvoir aller de l’avant.

Une stratégie globale

L’Assemblée générale des Nations unies a créé les CAP il y a dix ans dans le but de coordonner les actions des divers acteurs de l’aide humanitaire. Il s’agit, tout d’abord, de préparer une stratégie humanitaire globale pour toutes les organisations actives dans le domaine et, ensuite, de rassembler les ressources qui puissent répondre aux besoins des près de 50 millions de personnes qui nécessitent cette aide dans le monde.

En procédant à ces appels, l’ONU prétend rassembler les ONG et les organisations humanitaires qu’elle représente, les agences onusiennes et les gouvernements des Etats en difficulté pour déterminer, ensemble, une stratégie globale, afin d’augmenter l’efficacité de leurs actions et la bonne gestion des ressources récoltées.

En 2003, le montant total des appels lancés s’élève à environ 3 milliards de dollars. Le CAP 2002 avait permis de récolter 2,3 milliards alors que l’appel lancé était d’environ 4 milliards. "Imaginez un enfant qui reçoit la moitié des vaccins et de la nourriture nécessaire à sa survie", a déclaré M. Deng, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU. "Ce sont toujours les plus faibles qui souffrent."

"Eviter que l’espoir ne tourne au désespoir"

Au-delà de l’aide humanitaire, il s’agit également, selon M. Deng, d’aider à consolider la paix dans ces pays. "Comment en vouloir à des personnes qui, après la fin des conflits, retournent chez elles et doivent constater que tout a été détruit", s’interrogea M. Deng. "Il faut leur donner les moyens de se reconstruire, il faut leur rendre l’espoir de pouvoir reprendre une vie normale. Si la communauté internationale fait des promesses sans lendemain, ces personnes iront de l’espoir au désespoir. Dans ce cas, il y a toujours la menace d’une rechute dans leurs tourments passés."

Les pays ou régions en crise concernés les Appels Consolidés inter-agences 2003 sont l’Afghanistan, l’Angola, le Burundi, la Tchétchénie et les républiques avoisinantes (Fédération de Russie), la Côte d’Ivoire (et la région d’Afrique de l’Ouest), la République démocratique de Corée, la République démocratique du Congo, l’Erythrée, l’Ethiopie, la Région des Grands Lacs, la Guinée, l’Indonésie, le Libéria, le territoire occupé palestinien, le Sierra Léone, la Sierra Léone, la Somalie, la région du Sud de l’Afrique, le Soudan, le Tadjikistan et l’Ouganda.

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