Henri Grethen, ministre de l’Economie, a assisté le 30 janvier 2003 au Forum "Geessekneppchen" à la célébration du 75e anniversaire de l’entreprise Sotel. Il y a tenu un discours sur les acteurs du marché luxembourgeois de l’électricité et a analysé le secteur de l’électricité pour les années à venir.
Henri Grethen a salué l’entreprise Sotel (transport et livraison d’énergie principalement pour le compte d’Arcelor) en tant que "pionnier" du marché luxembourgeois de l’électricité, qui a pris son essor il y a environ 75 ans. Il s’est également félicité de l’initiative de la Sotel en ce qui concerne la création d’une brochure et d’un historique de l’électrification du Grand-Duché de Luxembourg.
Henri Grethen a dressé un portrait des particularités luxembourgeoises de ce secteur:
la petite taille du territoire ne permet pas l’établissement de grands réseaux électriques;
le Luxembourg ne possède pas de parc de production d’électricité qui lui permettrait d’être autosuffisant ou bien d’exporter des surplus;
les réseaux électriques ne sont pas seulement de taille réduite mais sont aussi scindés voir même isolés;
les entreprises d’électricité ne sont pas de taille pour se mesurer à leurs concurrents étrangers.
Il a souligné le fait, qu’à travers ces particularités, les réseaux luxembourgeois Sotel et Cegedel sont traités comme des antennes de leurs fournisseurs étrangers traditionnels et sont ainsi obligés de payer une redevance. Pour le client luxembourgeois cela représente une forme de double péage. "Il faut avouer que ce double péage n'est pas conforme à l'esprit de la directive sur la libéralisation du marché de l'électricité européen ni au projet de règlement de la Commission européenne sur l'organisation des transits transfrontaliers", a commenté le ministre.
Il s’est réjoui à ce sujet de l’acceptation, en décembre 2002, d’un nouveau mécanisme par contribution unique (0,5 euros par MW/h au lieu de frais fixes de location) pour justement le commerce transfrontalier et trouve qu’une collaboration renforcée entre les gestionnaires de réseaux de transport (Sotel et Cegedel) serait bien accueillie. Henri Grethen a souhaité que les entreprises d'électricité soient préservées et qu’elles augmentent la performance et l'efficacité des réseaux électriques luxembourgeois, qui constituent un pilier porteur de l’infrastructure nationale.
Le ministre s’est aussi exprimé sur les alternatives énergétiques existantes. Pour l’énergie nucléaire il a ajouté: "Au niveau européen et mondial, je pense qu'on aurait tout intérêt à éviter de pratiquer une politique de l'autruche à l'égard du nucléaire et qu’il serait judicieux de suivre attentivement les développements de ce secteur, qu'il s'agisse de la fission classique ou de la fusion". Il a souligné que l’énergie nucléaire dispose d’avantages non négligeables mais qu’il ne faut pas oublier pour autant les énergies renouvelables comme par exemple celle produite par les panneaux photovoltaïques. Concernant l’utilisation rationnelle de l’énergie il a ajouté: "Ne passons pas non plus sous silence cette méthode. Il serait plus important aujourd'hui de renforcer les normes internationales de consommation minimum des appareils ménagers que d'engager des débats stériles sur le nucléaire ou les énergies renouvelables!".
"Il faut considérer toutes les ressources énergétiques sans préjugées et toutes les œillères idéologiques pour en faire un assemblage intelligent répondant tant aux critères économiques qu’écologiques. Toute politique énergétique lucide interdit justement de mettre tous les œufs dans un même panier", a-t-il conclu.