Enquête publique Cattenom: Charles Goerens et Eugène Berger fournissent des explications relatives au rapport luxembourgeois concernant la demande de renouvellement de l'autorisation de rejet et de prélèvement d'eau de la Moselle.

Le 25 septembre 2003, le ministre de l’Environnement Charles Goerens et le secrétaire d’Etat à l’Environnement Eugène Berger ont informé la presse sur la demande introduite par l’exploitant du Centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) de Cattenom sur le renouvellement des autorisations de rejet et de prélèvement d’eau de la Moselle.

Cette demande de renouvellement avait été introduite par l’exploitant du centre nucléraire de production d'électricité (CNPE) de Cattenom auprès des autorités françaises et une procédure d’enquête publique fut organisée. Fin juillet 2003, le dossier en question a été notifié aux autorités luxembourgeoises. Aux dires du ministre Charles Goerens, le Luxembourg doit remettre son avis sur la demande pour le 15 octobre prochain. Il en est de même pour les 44 communes françaises qui sont concernées.

Le Luxembourg a été en contact étroit avec les ministères de l’Environnement de la Sarre et de la Rhénanie-Palatinat tout au long de cette procédure. Le ministre Goerens et le secrétaire d’Etat Berger ont ainsi rencontré les ministres Stefan Mörsdorf (Sarre) et Margit Conrad (Rhénanie-Palatinat) le 17 septembre à Trèves. "Nous avons convenu de mener des consultations aussi longues et intensives que nécessaires et de trouver si possible des positions communes", a rappelé le ministre de l’Environnement à cet effet.

De même, le ministre de l’Environnement et le secrétaire d’Etat à l’Environnement ont informé le 25 septembre les commissions des Affaires étrangères, de l’Environnement et de la Santé de la Chambre des députés à ce sujet.

Concernant plus précisément la demande du CNPE de Cattenom qui fait l’objet de cette procédure, le ministre Charles Goerens a souligné qu’il ne s’agit pas d’une demande de renouvellement de l’autorisation d’exploitation de cette centrale, mais de l’autorisation de prélèvement d’eau de la Moselle et de rejet de déchets radioactifs et non-radioactifs dans l’atmosphère. Plus particulièrement, l’autorisation concerne les valeurs-seuils admises pour le prélèvement et le rejet.

Pour la formulation de son rapport final, le Luxembourg se laisse guider par plusieurs principes, a expliqué le ministre. Le principe de "la meilleure technique disponible à des coûts non-excessifs" pour les déchets non-radioactifs et celui du "as low as reasonably achievable" pour les déchets radioactifs.

Lors de la conférence de presse, les représentants de l’Administration de l’environnement, de la Division de la radioprotection du ministère de la Santé, du Centre de ressources des technologies de l’environnement (CRP Henri Tudor) et du Service de l’eau ont présenté leur avis sur le dossier.

Michel Feider, ingénieur nucléaire auprès de la Division de la radioprotection, a rappelé que les demandes concernaient la fixation des valeurs-seuils, et que celles-ci n’ont rien à voir avec les valeurs réelles de l’eau rejetée ou prélevée. En gros, cette demande d’augmentation des valeurs-seuils répondrait à la volonté du CNPE de travailler de façon plus économique, expliqua l’ingénieur.

Paul Hansen de l’Administration de l’environnement et prochainement responsable du Service de l’eau, a donné des précisions quant aux substances chimiques concernées et des détails sur les différents niveaux de température de l’eau de la Moselle et de l’eau de refroidissement de la centrale nucléaire qui sont admis.

En guise de conclusion le ministre a signalé que les différents avis seront compilés et intégrés dans le rapport final que le Luxembourg remettra aux autorités françaises. "Le rapport sera critique, mais objectif", dit-il. Concernant l’impact politique du rapport, le ministre ajouta: "Si nos arguments sont pertinents et si les positions du Luxembourg, de la Sarre et de la Rhénanie-Palatinat se rejoignent, alors ni les uns ni les autres ne peuvent être ignorés".

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