Présentation du rapport 2003 sur l´état de la population dans le monde de l'UNFPA

Charles Goerens, ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire a présenté conjointement avec Alain Sibenaler, chargé de la mobilisation des ressources au siège du Fonds des Nations unies pour la population et Hedi Jemiai, représentant du UNFPA pour le Luxembourg, le rapport 2003 sur l’état de la population dans le monde.

Le rapport de cette année est intitulé Un milliard à ne pas oublier: Investir dans la santé et les droits des adolescents.

Investir dans la santé et les droits des adolescents

Le rapport se concentre sur l’avenir des plus de 1,2 milliard d’adolescents qui, au passage à la vie adulte, devront faire face à un monde en évolution rapide.

Le rapport  2003 sur l’état de la population mondiale souligne qu’il faut rendre les adolescents capables d’éviter les grossesses précoces, les infections sexuellement transmissibles et le VIH/sida, tout en leur enseignant des savoir-faire, leur montrant des chances d’avenir et en leur donnant la possibilité de dire leur mot concernant les plans de développement.

Le rapport montre que les mesures destinées à garantir la jouissance des droits fondamentaux, (recevoir l’information et les services nécessaires pour préserver leur santé en matière de reproduction et de sexualité), peuvent avoir d’immenses avantages pratiques : faire accéder les individus à l’autonomie, promouvoir l’égalité des sexes, freiner la pandémie du VIH/sida, renforcer une tendance encore inégalement affirmée à travers le monde à des familles moins nombreuses, réduire la pauvreté et améliorer les perspectives de progrès économique.

Quelques données relevées par le rapport

Près de la moitié de tous les humains sont âgés de moins de 25 ans. Environ 20% sont  des adolescents âgés de 10 à 19 ans. 87% de ces adolescents vivent dans les pays en développement.

Les jeunes d’aujourd’hui affrontent des réalités politiques, économiques et  sociales. Ils sont exposés à de nouveaux risques et exigences.

Un trait commun marque toutes leurs existences : l’espoir d’un avenir meilleur. Cet espoir est consolidé par les objectifs du Millénaire pour le développement sur lesquels les dirigeants du monde se sont accordés en 2000 : réduire l’extrême pauvreté et la faim, ralentir la diffusion du VIH/sida, réduire la mortalité maternelle et infantile, assurer l’enseignement primaire pour tous, et améliorer le développement durable d’ici à 2015.

Dans le cadre des droits de l’homme établis et acceptés par la communauté mondiale, certains droits concernent particulièrement les jeunes, notamment l’égalité entre les sexes et le droit à l’éducation et à la santé. L’exercice du droit à la santé suppose l’accès à une information et à des services relatifs à la santé en matière de reproduction et de sexualité qui soient appropriés à leur âge, leurs capacités et leur situation personnelle. L’ UNFPA travaille en collaboration avec un large éventail de partenaires et avec les jeunes eux-mêmes pour répondre à leurs besoins selon les modalités participatives, sensibles aux valeurs culturelles, justifiées par la situation locale et conformes aux normes internationales en matière de droits de la personne.

Un sur quatre vit en marge

On évalue à 238 millions – près d’un sur quatre – le nombre de jeunes qui souffrent des limitations imposées par l’extrême pauvreté. La plupart des jeunes ont accès à l’école. Néanmoins, dans les pays en développement, 57 millions de jeunes hommes et 96 millions de jeunes femmes âgés de 15 à 24 ans ne savent ni lire ni écrire.

Risques additionnels auxquels sont exposées les jeunes femmes

L’inégalité des rapports de force entre hommes et femmes débouche sur des violations très fréquentes du droit à la santé et des droits fondamentaux. Parmi les plus persistantes et pernicieuses, il faut citer le mariage précoce ou dès l’enfance, la violence et la coercition sexuelles, le trafic des humains et la coupure génitale féminine. Une pression sociale est souvent exercée sur les filles pour qu’elles se marient et commencent à avoir des enfants avant d’y être prêtes. Les adolescentes sont aussi exposées à diverses formes de violence sexuelle, dont on commence seulement à saisir l’étendue.

Le VIH/sida, maladie des jeunes

Un jeune est infecté par le VIH toutes les 14 secondes, et les jeunes (de plus en plus de sexe féminin) représentent près de la moitié de tous les nouveaux cas d’infection par le VIH survenus dans le monde entier. Seulement un faible pourcentage des jeunes séropositifs savent qu’ils sont infectés ce qui accroît encore d’avantage les problèmes.

Promouvoir un comportement plus sain

Pour réduire le nombre de grossesses d’adolescentes et de freiner l’épidémie du VIH/sida, il est essentiel de fournir des informations sur la sexualité appropriées à chaque âge et de promouvoir un comportement responsable et sans danger, y compris l’abstinence. Les études ont montré qu’en fournissant une information exacte à l’âge voulu, on réussissait le plus souvent à retarder le début de l’activité sexuelle et à encourager un comportement responsable. Ainsi, on peut dire que les programmes scolaires qui portent sur la santé en matière de reproduction et de sexualité sont susceptibles d’atteindre un grand nombre de jeunes, du moins dans les pays où la majorité des jeunes sont scolarisés.

Les services de santé en matière de reproduction destinés aux adolescents

Il s’avère nécessaire d’établir un lien entre promotion de la santé et fourniture des services, afin que les adolescents qui sont sexuellement actifs puissent prendre les mesures nécessaires pour protéger leur santé. Comme le mariage se place désormais à un âge plus tardif et que l’activité sexuelle commence souvent plus tôt, il est nécessaire d’offrir un accès beaucoup plus large aux services de santé en matière de reproduction et de sexualité accueillants aux jeunes, ce qui recouvre le conseil de s’abstenir, afin de réduire le trop grand nombre de grossesses d’adolescentes et les taux élevés d’infections sexuellement transmissibles et de VIH/sida.

Donner priorité aux jeunes

Dans chaque région, il est nécessaire d’entamer un dialogue positif et de lancer une action concertée entre parents, familles, communautés et gouvernements pour faire face aux situations complexes et délicates qu’affrontent les jeunes. Afin de briser la transmission de la pauvreté d’une génération à l’autre, il faudra aussi investir davantage dans les besoins des adolescents sur le plan de la santé en matière de reproduction et dans leur éducation, et instaurer un environnement politico-social propice.

Les investissements dans la santé et l’éducation sont au nombre des dépenses les plus rentables aux fins du développement si l’on considère leur rendement pour la société et l’individu.

Les gouvernements doivent donc faire davantage pour atteindre leurs objectifs en matière de développement et leurs engagements envers les jeunes. À la CIPD, en 1994, la communauté internationale s’est engagée à couvrir un tiers des coûts d’un ensemble de services de santé en matière de reproduction dans les pays en développement. Cependant, les montants versés par la communauté internationale sont en baisse.

Aujourd’hui, plus de 1,2 milliard d’adolescents arrivent à l’âge adulte. Leur succès et leur bonheur dépendent du soutien, des exemples, de l’éducation, des perspectives et des ressources qui leur sont donnés. Ils doivent recevoir les moyens de faire des choix responsables et sains, et il faut leur fournir l’information et les services nécessaires.

Si on investit dans le bien-être de la plus nombreuse génération de jeunes que le monde ait conne et si on assure leur participation, les générations à venir en tireront bénéfice.

Dernière mise à jour