Le ministre des Affaires étrangères et de l´Immmigration Jean Asselborn fait le bilan sur ses contacts en marge de l'Assemblée générale des Nations unies

Le ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration, Jean Asselborn a donné le 27 septembre 2004 une conférence de presse au cours de laquelle il a exposé ses conclusions politiques suite aux contacts qu’il a eus en marge de la 59e Assemblée Générale de l’ONU avec ses homologues lors d’une trentaine de réunions de travail.

Le ministre a exprimé son accord avec les paroles du Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, qui a, lors de son discours d’ouverture devant l’Assemblée générale appelé ceux qui invoquent l’Etat de droit, de l’appliquer eux-mêmes.

Le ministre a souligné l’importance du discours du Président brésilien, Lula, sur le fossé qui ne cesse de se creuser entre les riches et les pauvres dans le monde et la nécessité de conclure positivement le Doha Round, ce qui aurait pour conséquence de faire sortir des centaines de millions de personnes de la  pauvreté.

Monsieur Asselborn a ensuite parlé de la relance du multilatéralisme.

"Le multilatéralisme est l’opposé de l’unilatéralisme, le contraire de la solidarité internationale. L’unilatéralisme est la loi du plus fort, tandis que le multilatéralisme est le respect du droit international", a-t-il dit.

Evoquant le conflit du Proche Orient, le ministre a souligné que l’Union européenne y est le plus grand donateur et qu’elle doit trouver une position d’équilibre dans le cadre de la feuille de route. En même temps l’Union doit arriver à convaincre les Etats-Unis d’opter pour une harmonisation plus étroite de leur politique au Proche Orient avec celle de l’UE.

Abordant la question de l’Irak, Monsieur Asselborn a exprimé l’espoir que des élections organisées par l’ONU pourront avoir lieu sur l’ensemble du territoire irakien, tout en rappelant qu’il reste de sérieux problèmes de sécurité à  résoudre pour le personnel de l’ONU.

Parmi les solutions innovatrices destinées à renforcer la capacité de prévention de l’ONU, le ministre a salué les travaux au sein de l’ONU sur la lutte contre le terrorisme. Le ministre est convaincu que la lutte contre le terrorisme ne saurait être gagnée par des moyens militaires et policiers uniquement, mais qu’il faut s’attaquer à ses racines.

Le ministre s’est montré peu optimiste quant à la gestion de la crise autour des projets nucléaires de la Corée du Nord et a fait état de la préoccupation de tous les pays du Moyen Orient concernant le programme nucléaire iranien.

Lors de son entrevue avec Kofi Annan, Monsieur Asselborn s’est engagé auprès du Secrétaire Général de prendre une initiative à Luxembourg lors de la présidence de l’UE de l’année prochaine afin de dynamiser l’organisation du sommet des Chefs d’Etats et de gouvernements des Etats membres de l’ONU au cours du deuxième semestre 2005.

Dans le cadre de la réforme de l’ONU, le Luxembourg a apporté son soutien à l’entrée de l’Allemagne dans le Conseil de Sécurité. Le ministre a exprimé son souhait qu’à terme l’UE soit représentée par un seul représentant au Conseil de Sécurité, une évolution qui sera envisageable dès qu’elle disposera d’un ministre des Affaires étrangères.

En ce qui concerne le Soudan et la situation au Darfour, mais aussi dans d’autres pays africains en crise, le ministre a rapporté de ses entrevues à New York la conviction qu’il est indispensable de renforcer la nouvelle institution qu’est l’Union africaine, afin que l’Afrique soit capable de gérer ses propres crises, tout en bénéficiant d’un soutien logistique de la part de l’UE.

En vue de la présidence en 2005, le ministre a exprimé son inquiétude quant au « trou noir » entre les frontières de la Russie et de l’Union européenne, citant entre autres les trafics d’armes transitant par des territoires faisant partie de la Moldavie.

De ces contacts à New York, le ministre a conclu que le dossier des Balkans sera un autre grand défi pour l’UE.

Dernière mise à jour