Participation de Jean Asselborn à la troïka européenne dans la région des Grands Lacs en Afrique

Jean Asselborn, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, a participé les 19 et 20 novembre 2004 à Dar es-Salaam, capitale économique de la Tanzanie, à une troïka de l’Union européenne avec les pays de la région des Grands Lacs africains.


Jean Asselborn et ses homologues néerlandais et belge, Bernard Bot et Karel de Gucht, avec le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan

À son arrivée en matinée du 19 novembre, la délégation européenne, menée par le ministre des Affaires étrangères néerlandais Bernard Bot, a assisté à l’ouverture du premier sommet des chefs d’État et de gouvernement dédié à la région des Grands Lacs.

Le sommet de Dar es-Salaam s’est déroulé sous l’égide des Nations unies et de l’Union africaine. Il s’agissait de la première conférence internationale visant à "appréhender globalement" les problèmes de la région des Grands Lacs africains. Les discussions était fondées sur quatre grands thèmes: paix et sécurité, démocratie et bonne gouvernance, développement économique et intégration régionale, questions humanitaires et sociales.

Parmi les dirigeants africains présents à Dar es-Salaam figuraient ceux de l’Afrique du Sud, du Burundi, de l'Ouganda, de la République démocratique du Congo (RDC), du Rwanda et de la Tanzanie. L’appui politique, diplomatique et technique de la conférence relevait de la responsabilité du Groupe des amis pour la région des Grands Lacs, réunissant les représentants des Nations unies et de ses agences spécialisées, de l’Union africaine, d’institutions financières internationales et de 28 pays, y compris le Luxembourg.

Dans son discours d’ouverture, Benjamin Mkapa, président tanzanien et hôte de la conférence, s'est prononcé en faveur d'un droit d’ingérence dans les affaires intérieures d’un pays afin d’assurer "une paix durable" dans la région. Pour sa part, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a insisté que l'Afrique des Grands Lacs ne pouvait plus s'offrir de nouvelles violences et a plaidé pour un "accord de paix global" qui mettrait fin, une fois pour toutes, aux conflits qui déchiraient cette partie du monde.


Jean Asselborn en compagnie de Bernard Bot et d'Agnes van Ardenne, ministre néerlandaise de la Coopération au développement, lors de la cérémonie d’ouverture du sommet

En marge du premier jour du sommet des pays des Grands Lacs, les ministres Jean Asselborn et Bernard Bot ont eu des entrevues avec les présidents du Burundi et du Rwanda, Domitien Ndayizeye et Paul Kagame. La troïka européenne a réaffirmé l’engagement pris par le Conseil européen de juin 2004 de faciliter une coopération régionale parmi les pays des Grands Lacs. En contrepartie, l’UE s’attendait à une appropriation du dialogue régional par les pays africains en vue d’une meilleure gouvernance et l’exploitation commune des ressources dans cette partie du monde, ont souligné les ministres européens.

"Le dialogue entamé par les chefs d’État et de gouvernement à Dar es-Salaam est un premier pas vers le rétablissement de la stabilité et de la sécurité dans la région des Grands Lacs. La violence infligée aux populations de cette région au cours des dernières années est effrayante. Il importe maintenant de traduire les promesses en actions concrètes au niveau local et régional. Nous avons indiqué au cours de nos discussions aujourd’hui que l’Union européenne était disposée à aider les pays de la région à relever ce défi", a déclaré Jean Asselborn à l’issue de ses premiers entretiens avec les dirigeants africains.

Le 20 novembre 2004, le chef de la diplomatie luxembourgeoise a assisté à la signature par quatorze chefs d’États d’un plan de paix pour mettre un terme à une décennie de conflits dans la région des Grands Lacs africains.


Jean Asselborn et Bernard Bot avec le président du Rwanda, Paul Kagame

Conclue sous d’égide des Nations unies et de l’Union africaine, et avec l’appui de l’Union européenne, la déclaration de Dar es-Salaam prévoit de créer "un espace de paix et de sécurité durable [...], de stabilité politique et sociale, de croissance et de développement partagés" dans la région des Grands Lacs africains. Les dirigeants africains se sont aussi engagés à œuvrer pour la paix et la confiance entre les pays de la région, notamment par des efforts communs pour désarmer les mouvements rebelles, contenir le trafic d'armes et aider les populations civiles.

Saluant l’accord de Dar es-Salaam comme "première étape sur le chemin vers la paix et une plus grande stabilité régionale en Afrique", Jean Asselborn a estimé que "la portée historique de la déclaration de Dar es-Salaam dépendra des actions concrètes qui en découlent". Et d’ajouter: "L’annonce d’un accord de paix entre le gouvernement soudanais et les rebelles du sud d'ici la fin de l'année, qui mettrait un terme à 21 ans de guerre civile, sera un premier test de cette nouvelle politique de paix en Afrique".

Dans le cadre de la troïka européenne, Jean Asselborn a eu une réunion de travail avec Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies, à laquelle a aussi participé le chef d’État nigérien et président en exercice de l’Union africaine, Olusegun Obasanjo.

Alors que Kofi Annan a souligné la nécessité de créer des mécanismes effectifs de coopération entre les pays de la région, le président Obasanjo a estimé que le sommet des chefs d’États à Dar es-Salaam a fait "preuve de la volonté de l'Afrique de gérer elle-même ses problèmes". Le ministre Asselborn a, par ailleurs, profité de l'occasion pour inviter Kofi Annan à visiter le Luxembourg en printemps 2005.

Au cours de la deuxième journée du sommet, la troïka européenne a aussi rencontré les présidents ougandais et congolais, Yoweri Musseveni et Joseph Kabila, pour discuter des prochaines étapes dans le rapprochement et la coopération politiques et économiques entre les pays africains. En effet, la seconde conférence sur les Grands Lacs est d'ores et déjà prévue pour 2005 à Nairobi afin d’évaluer la mise en œuvre de la déclaration de Dar es-Salaam et préparer un véritable pacte entre les pays de la région.

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