Conseil européen à Bruxelles : l´Europe se dote de sa première Constitution

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker et le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Lydie Polfer, ont représenté le gouvernement luxembourgeois au Conseil européen les 17 et 18 juin 2004 à Bruxelles.


Accueil officiel par Bertie Ahern et Brian Cowen

Une constitution pour l’Europe

Les 25 Etats membres de l’Europe élargie ont réussi à trouver un accord historique sur la première Constitution européenne. Le Premier ministre Jean-Claude Juncker s’est félicité de "ce saut qualitatif qui mérite la désignation d'historique". La Constitution "est bonne pour l’Europe et bonne pour le Luxembourg", a-t-il constaté, "car elle rendra l’Europe plus efficace, plus démocratique et transparente". Il faudrait désormais faire en sorte que la Constitution gagne le coeur des gens: "Il faudra savoir l’ancrer dans les têtes et les cœurs des Européens", a souligné le Premier ministre luxembourgeois, tout en rappelant qu'au Luxembourg la ratification de la Constitution sera soumise à un référendum.

Dans ce contexte, le Premier ministre a également rendu hommage à la Présidence irlandaise qui a permis d'aboutir à ce "remarquable succès". Selon Jean-Claude Juncker la Présidence irlandaise était "parfaite à tous les égards" et "dotée d'une énorme faculté d'écoute, prouvant, une fois de plus, que les petits Etats membres ont de plus grandes oreilles que les grands Etats".


Le chancelier allemand Gerhard Schroeder, Jean-Claude Juncker et son homologue danois, Anders Fogh Rasmussen

"La Constitution rendra l'Europe plus efficace, car nous réduisons le nombre des instruments de prises de décision au sein des institutions européennes, l'Europe sera plus démocratique, car nous augmentons le pouvoir du Parlement européen", a constaté Jean-Claude Juncker. Il  a rappelé par ailleurs que la Constitution "respecte un vieil équilibre européen et continental qui est l'égalité entre les Etats membres, tout en consacrant l'inscription de la très nécessaire nuance démographique".

Jean-Claude Juncker s'est félicité par ailleurs du fait que le Luxembourg a su garder ses 6 députés européens au sein du Parlement européen.

En quête d'un nouveau Président de la Commission européenne

En revanche, aucun accord n’a pu être trouvé pour ce qui est de la succession de Romano Prodi à la tête de la Commission européenne.  La désignation du futur président de la Commission européenne a été reportée à une date ultérieure.


Le Premier ministre luxembourgeois et le chef d'Etat de la République française, Jacques Chirac

Les candidats pressentis n’ayant trouvé l'appui nécessaire des chefs d'Etat et de gouvernement des 25 Etats membres, une pression très forte était revenue sur le Premier ministre Jean-Claude Juncker au cours de la soirée du 17 et de la journée du 18 juin. Pourtant celui-ci, fidèle à ses engagements pris envers ses électeurs, a déclaré qu'il résisterait jusqu'au bout à toutes ces pressions, répétant, commeil le faisait depuis des mois, qu'il n'était pas candidat à ce poste.

Lors de la conférence de presse à l'issue du Conseil européen, Jean-Claude Juncker a souligné à cet égard que même si "l'élan attendrissant dont certains font preuve à mon égard va peut-être aller en augmentant, je ne pense pas que la pression puisse encore croître". Il y a réitéré sa volonté de rester Premier ministre au Luxembourg: "J'ai été chargé de constituer ce gouvernement. Je veux continuer cette mission et rester Premier ministre", a-t-il déclaré.


Lydie Polfer et Jean-Claude Juncker en compagnie du secrétaire général du Conseil de l'Union européenne, Javier Solana

Réunion habituelle du Conseil européen

La journée du 18 juin a débuté par la réunion habituelle du Conseil européen avec le président du Parlement européen, Pat Cox, après laquelle les chefs d'Etat et de gouvernement ont adopté les conclusions du Conseil européen. Par ailleurs, les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Déclaration contre le terrorisme, adoptée lors du Conseil européen de mars 2004 après les attentats de Madrid, ont été passés en revue.

Le Conseil européen a par ailleurs eu l'occasion d'analyser l'état d'avancement des négociations d'adhésion avec la Bulgarie et la Roumanie ainsi que les efforts de réforme entrepris par la Turquie. Les chefs d'État ou de gouvernement ont confirmé l'avis positif de la Commission européenne quant à l'ouverture des négociations d'adhésion avec la Croatie.

Les ministres des Affaires étrangères ont, de leur côté, eu l'occasion d'aborder différentes questions internationales, dont le processus de paix au Moyen-Orient, l'Iran et l'Afghanistan.