Message de Noël de S.A.R. le Grand-Duc

Chers concitoyens,

Comme chaque année, le Réveillon de Noël est un moment privilégié pour revenir en famille ou entre amis proches sur ce que les douze derniers mois nous ont apporté et sur nos espoirs pour l’avenir.

Bonheur et réussite - malchance et déceptions - peines, angoisses et deuils sont les éléments qui marquent ce bilan.

J’espère néanmoins que l’année écoulée a apporté de nombreuses satisfactions à la plupart d’entre vous.

Certes, le monde n’est pas devenu plus sûr: terrorisme, guerre, pauvreté, sida, cancer, catastrophes naturelles et des problèmes liés aux émissions de CO2 ont marqué notre quotidien.

Cet été, notre voisine, la Belgique, a également souffert d’une terrible explosion qui a fait de nombreuses victimes. Le pire a heureusement été épargné à notre pays. 

Nous avons vécu une année d’élections. Les sujets de discussion n’ont certainement pas manqué et je me réjouis que tout se soit déroulé de manière si courtoise.

Une nouvelle majorité gère aujourd’hui les affaires gouvernementales et ceci, à une époque de profondes mutations pour notre pays. Je pense tout particulièrement:

  • à cette si importante réforme de notre politique d’éducation, qui tient aussi tout particulièrement à coeur à la Grande-Duchesse;
  • à la réorganisation territoriale, qui se trouve au centre des débats;
  • à la sécurisation de l’avenir de notre place financière;
  • et, enfin, à la préparation de notre présidence de l’UE, qui bat son plein.

Or, c’est précisément au sujet de l’Europe que je voudrais partager quelques réflexions avec vous ce soir.

Tout d’abord, il convient de noter que l’essence du processus d’intégration européenne est fondamentalement différente de celle des années soixante.

Ce qui à l’époque était simplement une Communauté de six pays est aujourd’hui une union avec un marché unique de, déjà 25 pays, dont 12 partagent une monnaie commune.

En ce qui concerne l’avenir, l’ambition est celle d’une Europe politiquement intégrée avec 3 conséquences essentielles:

  • Premièrement, une orientation de nos finances vers la recherche et la formation pour davantage de croissance et, de ce fait, un niveau et une qualité d’emploi plus élevé.
  • Deuxièmement, une lutte acharnée contre de nouveaux dangers pour assurer une plus grande sécurité. Sont visés le terrorisme, les nouvelles formes de criminalité, les aliments nocifs, les conditions de travail précaires et les agressions contre l’environnement.
  • Troisièmement, un engagement vers l’extérieur renforcé pour un monde plus juste, plus solidaire et plus tolérant et ce, dans le long terme.

Pour mettre en oeuvre ces ambitions et cette volonté, nous avons plus que jamais besoin du plus large soutien possible des citoyens et des Parlements.

C’est pour cette raison que je considère le référendum du 10 juillet comme une opportunité unique en son genre pour exprimer notre confiance dans cette novelle Europe. Dans ce contexte, nous devons prendre la première constitution européenne pour ce qu’elle est réellement, à savoir la suite de tout ce qui, pendant toutes ces années, a convergé, c’est-à-dire ce que nous avons déjà atteint avec de nouvelles possibilités et opportunités. Ce n’est certes pas toujours facile à percevoir. 

Avec le recul nécessaire, nous devons pourtant nous rendre compte que l’intégration européenne apparaît comme un miracle. Il suffit de nous souvenir de notre situation d’il y a 60 ans. Lors du Réveillon de Noël de 1944, nos grands-parents et nos parents ont connu l’angoisse de voir un tiers de notre pays occupé et finalement presque totalement détruit.

L’Ösling a mis 10 ans à s’en remettre.

Un éminent homme politique français a un jour déclaré: "Le nationalisme, c’est la guerre". Bien que, dans une certaine mesure, l’Europe dérange et ne corresponde pas toujours à nos conceptions idéales, l’idée demeure qu’une Europe unie reste ce qu’il y a de plus merveilleux de ce que le siècle dernier a pu nous apporter: la paix.

C’est dans cet esprit que je vous annonce, chers concitoyens, que je vais participer au référendum. Par ce geste, je désire exprimer ma foi en un Luxembourg dynamique et respecté dans la nouvelle Europe.

Mes chers concitoyens,

Quelles que puissent être vos origines, nous sommes heureux de vous compter parmi nous. Vous êtes de plus en plus nombreux, preuve que vous vous sentez bien chez nous, que vous croyez en l'avenir de ce pays. Cela nous réjouit, car nous savons que nous avons besoin de vous.

Avec la Grande-Duchesse, nos enfants et tous les membres de notre famille, je vous souhaite en cette veille de Noël joie et bonheur.

Mes chers concitoyens,

A vous tous, et en particulier aux malades et à ceux qui sont seuls ce soir, je voudrais souhaiter, avec la Grande-Duchesse, nos enfants et nos parents un joyeux Noël et une nouvelle année pleine de paix.

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