Forum civil euro-méditerranéen à Luxembourg

Plus de 250 représentants de la société civile de la région euro-méditerranéenne (qui englobe les 25 pays de l'Union européenne ainsi que l’Algérie, l'Autorité palestinienne, l’Égypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Tunisie et la Turquie) se sont rencontrés à Luxembourg du 1 er au 3 avril 2005 dans le cadre du 10 e Forum civil euro-méditerranéen.

Bénéficiant de l'appui de la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l'Union européenne ainsi que du soutien de la Commission européenne, cet évènement visait à renforcer le rôle de la société civile dans le Partenariat euro-méditerranéen (également appelé processus de Barcelone) et à recueillir la contribution de la société civile en vue de la 7e Conférence euro-méditerranéenne des ministres des Affaires étrangères (Luxembourg, les 30 et 31 mai 2005) et du 10e anniversaire de la déclaration de Barcelone (Barcelone, novembre 2005).

À travers la tenue de nombreux ateliers thématiques consacrés à des sujets prioritaires définis par la société civile euro-méditerranéenne, le Forum civil a cherché à approfondir et à renouveler les échanges entre les sociétés civiles de la région euro-méditerranéenne, et à renforcer la société civile et son implication dans le processus de Barcelone, consolidé dans le cadre de la "politique de voisinage" de l’Union européenne.

Nicolas Schmit, ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Immigration, a tenu le 1er avril un discours de bienvenue à tous les participants du Forum civil euro-méditerranéen.

Nicolas Schmit s’est félicité du 10e anniversaire du processus de Barcelone: "J’étais à Barcelone il y a dix ans, et j’ai vu les espoirs qui sont nés à cette occasion. C’est l’Europe, avec ses partenaires méditerranéens, qui a réellement inventé l’idée d’un nouveau Moyen-Orient, d’un nouveau partenariat euro-meditérranéen. Nous, les peuples des deux rives de la Méditerranée, avons construit ensemble cette idée de partenariat. Nous devons maintenant le renforcer."

Nicolas Schmit a rappelé que le processus était certes basé sur des intérêts économiques, mais que c’étaient les valeurs partagées et surtout l’idée de paix qui étaient à l’origine du processus de Barcelone: "Le but de Barcelone est de réconcilier les peuples du pourtour de la Méditerranée. Nous avons un fond commun profond qui mérite d’être exploité pour construire un vrai partenariat", a déclaré le ministre.

Dans l’assemblée parlementaire du processus de Barcelone, qui s’est tenue à la mi-mars au Caire, Nicolas Schmit a déclaré avoir perçu les germes d’une véritable démocratisation du processus: "Cette assemblé montre que le parlementarisme, l’idée de la démocratie est en marche dans notre partenariat."

Évoquant la place du Forum civil dans le processus, Nicolas Schmit a jugé que les "piliers d’une société civile réelle" étaient en train d’émerger. Il a poursuivi: "Le fait que vous soyez ensemble montre que la société civile est active." Bien que le processus ait, selon le ministre "provoqué beaucoup de désillusions", Nicolas Schmit a estimé que "nous vivons un retour en force de la paix et du dialogue". S’adressant aux participants, il leur a dit: "Vous êtes les porteurs de cet espoir, de l’idée que le dialogue peut mener à la réconciliation. Vous avez ici la possibilité de parler de tout, même de choses difficiles. C’est la base essentielle, le seul moyen de relancer un processus que nous voulons fort. Il faut fonder un partenariat au-delà de la coopération diplomatique entre gouvernements." Il faut au contraire "véritablement rapprocher les peuples, faire qu’ils se comprennent entre eux. Seul le rapprochement des peuples peut mener à la démocratie." Il a conclu en assurant les participants que la Présidence luxembourgeoise était à l’écoute des messages que le Forum civil lui transmettra.

Il a finalement lancé un appel aux participants: "Montrez la voie, donnez des nouvelles idées afin que nous puissions aboutir à une coopération renforcée, humainement plus intense dans les années à venir. Transgressez vos différences. Il ne peut y avoir de dialogue sans transcender ses différences. Je vous souhaite courage et lucidité. Je vous remercie d’être venus. Je suis fier que vous soyez venus."

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