Déclaration de Jean-Claude Juncker, Josep Borrell Fontelles et José Manuel Barroso à l´occasion des résultats du référendum en France sur le Traité établissant une Constitution pour l´Europe

Les électeurs français ont choisi aujourd’hui dimanche 29 mai de dire non à la ratification du Traité constitutionnel. Nous en prenons acte.

Nous  regrettons ce choix venant de la part d’un État membre qui est depuis 50 ans l’un des moteurs essentiels de la construction de notre avenir commun.

Nous respectons entièrement l’expression du suffrage démocratique qui s’est manifesté à l’issue d’un débat intense. Le résultat du referendum français mérite une analyse approfondie, en premier lieu de la part des autorités françaises. Il faudra leur en donner le temps nécessaire. Les institutions européennes devront également, pour leur part, réfléchir, le moment venu, sur les résultats de l’ensemble des processus de ratification.

Il faut rappeler par ailleurs que neuf États membres représentant presque la moitié (49%) de la population européenne ont déjà ratifié le traité constitutionnel, y compris dans un cas par le biais d’un referendum largement positif, et que la majorité des États membres n’a pas encore eu l’occasion de mener à son terme le processus de ratification.

La teneur du débat en France et le résultat du referendum renforcent, par ailleurs, notre conviction que les responsables politiques nationaux et européens doivent faire davantage pour expliquer la vraie dimension des enjeux et la nature des solutions que seule l’Europe peut apporter. Nous continuons à croire qu’une réponse au niveau européen reste la meilleure et la plus efficace dans un contexte de mondialisation accélérée.

Nous devons nous interroger sur le rôle de chacun d’entre nous - gouvernements nationaux, institutions européennes, partis politiques, partenaires sociaux, société civile - pour contribuer à une meilleure compréhension de ce projet qui ne peut pas avoir de légitimité propre sans être à l’écoute des citoyens.

La construction européenne est par nature complexe. L’Europe a déjà connu des moments difficiles et elle a su à chaque fois en sortir renforcée, meilleure qu’avant, prête à faire face aux défis et aux responsabilités qui sont les siens. Aujourd’hui, l’Europe continue et les institutions fonctionnent pleinement. Nous sommes conscients des difficultés mais nous avons confiance que de nouveau nous trouverons les moyens de faire progresser l’Union européenne. Nous sommes déterminés ensemble à y contribuer.

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