François Biltgen préside la réunion informelle des ministres européens du Travail et des Affaires sociales à Genève: "Trouver le juste équilibre entre liberté économique et protection sociale"

Le 9 juin 2005, le ministre du Travail et de l’Emploi, François Biltgen, en sa qualité de président en exercice du Conseil "Emploi, politique sociale, santé et consommateurs" ("EPSCO") de l’Union européenne, a présidé à Genève la réunion informelle des ministres européens du Travail et des Affaires sociales.

La réunion était placée sous le thème "L’internationalisation de l’emploi: un défi pour une mondialisation juste?" et a été organisée dans le cadre de la Conférence internationale du travail de l’OIT (Organisation internationale du travail), qui se déroule actuellement à Genève. Elle a rassemblé les ministres des 25 États membres de l’UE, des pays adhérents, la Bulgarie et la Roumanie, et des pays candidats, la Croatie et la Turquie.

Devant une importante délégation de journalistes, le ministre François Biltgen a présenté le 10 juin ses vues sur les sujets à l'ordre du jour de la réunion. Le président du Conseil "EPSCO" est parti de deux constats principaux. D’abord la peur généralisée des citoyens en Europe de perdre leur emploi ou d’être confrontés à une précarisation des relations de travail. À ceci s’ajoute une perte de confiance dans les institutions de toute nature, a reconnu François Biltgen.

"Cette peur et la perte de confiance sont en partie liées à la mondialisation", a noté le ministre, avant d’ajouter que "la globalisation n’est pas toujours une mauvaise chose." À son avis, la globalisation n’est pas nouvelle mais a changé de nature: elle peut avoir des retombées économiques positives, mais celles-ci ne sont pas toujours réparties équitablement, ni au niveau des pays ou des régions ni entre les individus.

Face à ces constats, François Biltgen a tiré quatre conclusions principales.

Premièrement, il a réaffirmé l’importance de la responsabilité sociale des entreprises et du dialogue social. "Il est nécessaire de former des auditeurs sociaux pour assurer une meilleure mise en œuvre et un suivi constructif de ces éléments".

Ensuite, il s’agit de trouver le juste équilibre entre, d’une part, la liberté économique nécessaire pour assurer une croissance économique et, d’autre part, la protection sociale indispensable pour la dignité du travail et de la vie, a noté le ministre luxembourgeois.

Dans ce contexte, il faut donner vie à la notion de flexicurity (flexibility + security) et favoriser le passage de la job security vers la employment security, a précisé François Biltgen. De plus, "il faut anticiper les restructurations d’entreprises par plus d’adaptabilité, de mobilité et de formation tout au long de la vie".

Vu l’internationalisation de l’emploi, il est nécessaire aussi de réfléchir au rôle des acteurs internationaux dans la poursuite de l’objectif du travail décent, a affirmé le ministre Biltgen. Ainsi, le rôle de l’Union européenne pourrait être celui de fournir des exemples de bonnes pratiques. Vu son caractère universel et tripartite et vu surtout sa longue expérience, l’OIT pourrait de son côté jouer le rôle de passerelle entre l’UE et les autres régions du monde.

Finalement, afin de faire de la politique sociale un élément à part entière de la mondialisation, une coopération permanente en la matière entre toutes les institutions internationales de la famille onusienne s’impose, a conclu le ministre du Travail et de l’Emploi.

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