Discours de S.A.R. le Grand-Duc de Luxembourg à l´occasion du séminaire économique "Luxembourg meets Slovakia"

Monsieur le Président,
Messieurs les Ministres, Monsieur le secrétaire d’État,
Excellences, Mesdames et Messieurs,

Vous me voyez fort satisfait de l'organisation de ce séminaire économique qui se déroule sous le thème de "Luxembourg meets Slovakia". La nombreuse délégation commerciale qui vient de nous rejoindre à l'occasion de cette première visite officielle témoigne de l’intérêt  que porte le Luxembourg à la République de Slovaquie. Cette présence est également l'expression du respect que nous inspire l’essor économique remarquable qu’a connu votre pays depuis son indépendance le 1er janvier 1993.

Que de chemin parcouru depuis. La présence de tant d’entrepreneurs slovaques à qui il m'est permis de m'adresser me prouve que cet intérêt est réciproque et je vous remercie chaleureusement de votre présence.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que je me rends à Bratislava accompagné d’hommes et femmes d’affaires luxembourgeois. En 1997, déjà en ma qualité de Prince héritier, j’eus le privilège de conduire la toute première mission économique luxembourgeoise qui s’est rendue dans votre pays.

Avec le recul du séjour, l'on peut affirmer sans hésitation que la jeune République de Slovaquie a pris au début des années 90 une orientation fondamentale qui s'avère aujourd'hui des plus judicieuses: plutôt que de conserver jalousement sa nouvelle souveraineté, elle a activement cherché de s’intégrer au sein de ce grand projet qu’est l’Union européenne.

Il me faut également insister sur le fait que dès la première heure, le Grand-Duché de Luxembourg a activement soutenu les initiatives slovaques pour devenir membre de l’Union européenne. Les conclusions du sommet européen de Luxembourg en 1997 en attestent et votre pays peut être fier de son intégration exemplaire. Certaines étapes européennes sont cependant encore devant nous: je parle ici de la liberté de mouvement des travailleurs et de l'entrée dans l'union monétaire pour parfaire et compléter ce processus. 

Il reste que la vocation de faire partie intégrante de notre Union n’est pas artificielle. Elle n’est pas davantage le résultat d'un calcul fondé sur des intérêts  purement économiques. L'histoire nous enseigne que Bratislava a toujours été une ville européenne.

Déjà au Moyen-Age cette superbe cité était parfaitement cosmopolite: la population trilingue parlait couramment les langues slovaque, hongroise et allemande. Positionnée idéalement au bord du Danube, Bratislava s'est muée au 14e siècle en un remarquable centre commercial. Par ici passaient les biens à destination de l’Europe centrale et orientale. Bref, déjà un centre d'activité vital pour les commerçants et artisans.

Je me vois forcé d’admettre que, lorsque je faisais la promotion du Luxembourg comme terre d’investissement, je plaidais à souligner certaines qualités propres au Luxembourgeois – multilinguisme, petit pays jouant le rôle de pivot entre sphères culturelles différentes, main d’œuvre qualifiée – force est de constater que ces atouts sont également ceux du peuple slovaque. Ces "qualifications-clé " ne sont certainement pas sans influence sur l’esprit de nos hommes d'affaires qui se rencontrent aujourd'hui.

Au-delà de ces dispositions que nous partageons je ne doute pas qu'à l'occasion des cours d'histoire dispensés à vos élèves, le Luxembourg y occupe une place de choix.

Le Comte Sigismond de Luxembourg, Roi de Hongrie et Empereur du Saint Empire germanique-romain n'a-t-il pas accordé et confirmé des droits et privilèges à la ville de Bratislava qui se trouvait ainsi élevée parmi les "villes royales", privilège qui permettait à la ville de poursuivre son développement économique. Son œuvre reste visible par le truchement des armes de la ville qu’il a autorisées, ainsi que par le majestueux Château de Bratislava qu’il a fait transformer et agrandir.

Je ne puis que me réjouir avec le Président Gašparovic de ces retrouvailles qui laissent apparaître notre éloignement forcé comme une parenthèse définitivement fermée.

Je suis convaincu que cette complicité historique, complétée par un "caractère national" similaire, est de bonne augure pour la présente rencontre entre nos communautés économiques respectives.  M’adressant plus spécifiquement aux hommes et femmes d’affaires de mon pays, je formule l'espoir qu'en rentrant demain à Luxembourg vous aurez la satisfaction d'avoir rencontré, non seulement de nouveaux partenaires commerciaux prometteurs, mais également de nouveaux amis.

Merci.

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