Préparation de la 6e conférence ministérielle de l'OMC

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) tiendra sa 6e conférence ministérielle du 13 au 18 décembre 2005 à Hong Kong. Le Luxembourg y sera représenté par le ministre de l'Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, Fernand Boden, le ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire, Jean-Louis Schiltz, et le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l'Immigration, Nicolas Schmit, qui mènera la délégation. Les travaux de préparation de la conférence sont menés conjointement par les trois ministres.

En vue de la préparation de cette conférence ministérielle, un échange de vues entre les ministres et les fédérations professionnelles, les syndicats et les organisations non gouvernementales a eu lieu le 2 décembre 2005 au ministère des Affaires étrangères.

À l'issue de cette réunion, les trois ministres ont informé la presse sur les résultats des discussions.

Le ministre délégué aux Affaires étrangères a affirmé que les attentes inter alia en vue de la conférence ministérielle de Hong Kong sont limitées, dès lors qu'il apparaît que l'objectif initial d'une conclusion du cycle de Doha en 2005 ne semble pas tenable à l'heure actuelle. "Les ambitions pour Hong Kong doivent être adaptées aux réalités des négociations. Aujourd’hui, il faut tout mettre en œuvre pour éviter que la conférence ne se solde par un autre échec, après celui de Cancun en 2003", a signalé Nicolas Schmit. À son avis, Hong Kong doit dès lors préparer le terrain pour faciliter la conclusion d'un accord plus global dans les mois qui viennent. Un tel accord doit en tout cas être équilibré dans toutes ses composantes, a souligné le ministre délégué aux Affaires étrangères. A ce titre, Nicolas Schmit a notamment évoqué que la conférence de Hong Kong ne concerne pas uniquement les secteurs du développement et de l'agriculture. Il a ainsi cité la réduction des tarifs douaniers, ainsi que l’ouverture des marchés de services. Nicolas Schmit a par ailleurs relevé l’importance d’établir des règles communes dans le contexte de la libéralisation du commerce mondial.

Selon les propos du ministre de la Coopération, Jean-Louis Schiltz, l’Union européenne constitue le partenaire par excellence des pays en développement. Le ministre espère dès lors que Hong Kong permettra d'avancer en matière de développement, conformément au mandat négocié à Doha. Ainsi, en ce qui concerne le volet des négociations concernant l'aide au développement, l’UE plaidera à Hong Kong pour une extension du programme "Everything but arms" et s’engagera pour un traitement spécifique et différencié des pays les moins avancés, a expliqué Jean-Louis Schiltz, qui s’est toutefois montré prudent sur les possibilités de trouver un accord international à cet égard. Le ministre de la Coopération a en outre relevé l'importance du secteur agricole pour le développement économique et social des pays pauvres et son rôle dans l'économie réelle. Il a ainsi plaidé en faveur d'un modèle de libéralisation des échanges au sein duquel chaque continent resterait libre d'organiser son secteur agricole conformément à ses réalités et traditions, sans pour autant désorganiser l’agriculture des autres continents.

Le ministre de l’Agriculture, Fernand Boden, a rappelé de son côté les efforts entrepris par l’Union européenne dans le domaine de l’agriculture en vue de la réunion de Hong Kong. A ce titre, Fernand Boden a notamment rappelé que les positions très offensives de certains pays-phares dans les négociations agricoles, comme par exemple le Brésil ou l'Inde, gros exportateurs agricoles, ne se répercutent pas forcément sur les autres secteurs économiques et sujets en négociation. Ainsi, le ministre de l'Agriculture a-t-il notamment souligné que 70% du commerce international des pays pauvres concernent les secteurs industriel et, dans une moindre mesure, des services, pour lesquels ces pays-phares se montrent hésitants dans les offres avancés à l'heure actuelle. Par ailleurs, dans la mesure où les demandes offensives adressées à l'UE conduiraient les pays pauvres à perdre leur accès privilégié aux marché agricole de l'UE, qui accueille déjà aujourd'hui près de 80% des exportations agricoles des pays les moins avancés, Fernand Boden a estimé que l'offre européenne présentée en vue de Hong Kong représentait un équilibre indispensable à la sauvegarde des intérêts des pays pauvres. Dans ce contexte, le ministre de l'Agriculture a notamment souligné qu’il importait de favoriser davantage le commerce Sud-Sud."

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