Le ministre de la Recherche, François Biltgen, au sujet de la réunion de l'ESA

François Biltgen, en sa qualité de ministre de la Recherche, a assisté les 5 et 6 décembre 2005 à Berlin à la réunion ministérielle de l’Agence spatiale européenne (ESA) lors de laquelle les objectifs et les priorités futurs de l’Europe spatiale ont été discutés. Les ministres en charge de l’Espace des 17 États membres de l’ESA et du Canada ont décidé, à l’issue d’une session de deux jours du Conseil de l’ESA, de doter l’Europe spatiale d’un plan cohérent axé sur les découvertes et la compétitivité.

Lors d’une conférence de presse organisée le 7 décembre, François Biltgen a présenté les conclusions de la réunion de Berlin et a expliqué le rôle du Luxembourg au sein de l’ESA. Le ministre a rappelé que le Grand-Duché a adhéré en 2004 à l’Agence et que le Conseil de gouvernement a fixé le 25 novembre 2005 la contribution luxembourgeoise au financement de l’ESA à 48 millions d’euros pour la période 2006-2013.

La définition d’une politique de l’espace est déjà prévue dans le projet de Constitution européenne, a dit le ministre Biltgen. "Il revient à l’Union européenne de définir les orientations politiques en matière d’espace et de fixer en particulier l’application et l’utilisation des technologies", a dit le ministre, "alors que l’ESA est chargée de la mise en œuvre technologique de cette politique". Les échanges entre les ministres compétents et l’ESA ont lieu au niveau du Conseil "Espace", qui lui-même s’inscrit dans le cadre du Conseil des ministres de la Recherche. À ce sujet, François Biltgen a rappelé que le deuxième Conseil "Espace" a été organisé sous Présidence luxembourgeoise.

Selon le ministre François Biltgen, l’ESA dispose de contributions fixes de la part des États membres. Ainsi, la participation luxembourgeoise aux programmes obligatoires de l’Agence spatiale européenne s’élève à 0,21% du budget de ces programmes, soit environ 1,3 millions d'euros par an. Par ailleurs, les États membres ont la possibilité, et non l’obligation, de participer à diverses programmes de l’ESA.

La réunion ministérielle de l’ESA à Berlin

À Berlin, les ministres ont approuvé la poursuite d’une série de programmes en cours et se sont mis d’accord pour lancer de nouvelles initiatives majeures afin que l’Europe dispose d’une stratégie claire et de moyens tangibles pour développer ses activités d'exploration et d'exploitation de l’espace.

Les ministres ont souligné les efforts entrepris pour mieux sensibiliser les citoyens européens aux activités spatiales et à leurs retombées bénéfiques, grâce notamment au succès des récentes missions scientifiques européennes comme Huygens et Mars Express.

Les ministres ont réaffirmé l’importance stratégique pour l’Europe d’améliorer sans cesse ses capacités scientifiques, technologiques et industrielles dans le domaine spatial afin de mieux répondre aux attentes de ses citoyens concernant l’environnement, la qualité de vie et la sécurité. Constatant que l’industrie européenne a connu, ces dernières années, des difficultés découlant à la fois d’un fort ralentissement du marché commercial et de la concurrence exercée par des industries bénéficiant de coûts de production inférieurs, ils ont pris note des mesures engagées par l’industrie pour renforcer sa position au prix d’un douloureux processus de restructuration et de concentration, qui s’est traduit par une diminution et un regroupement de ses capacités.

Dans son intervention, le ministre Biltgen a souligné la nécessité pour l’Europe de conserver un secteur spatial compétitif lui permettant de jouer un rôle de premier plan dans les découvertes à venir, de garantir l’accès aux données stratégiques et à de nouveaux services et de consolider sa position sur le marché commercial mondial.

Une étape importante a été franchie avec l'approbation, dans le domaine des lanceurs, d'une politique européenne globale qui garantira la cohérence entre les activités liées aux lanceurs et aux satellites, ainsi que l’accès indépendant à l’Espace pour l’Europe.

Les ministres ont affirmé qu’il était essentiel de continuer à renforcer la coopération européenne dans le domaine spatial en poursuivant l’élaboration d’une politique spatiale européenne intégrant les programmes de l’ESA et de l’UE ainsi que les programmes nationaux et industriels, et en affectant les ressources et les moyens disponibles aux initiatives européennes communes, de manière à atteindre la masse critique nécessaire pour affronter la concurrence mondiale.

En ce qui concerne les programmes, les ministres ont pris un certain nombre de décisions sur les activités obligatoires de l’Agence (programme scientifique et activités de base) et sur les programmes facultatifs (observation de la Terre, télécommunications, navigation par satellite, vols habités, microgravité, exploration, lanceurs).

Suite à la décision du gouvernement y relative, le ministre a annoncé la poursuite de la participation luxembourgeoise au programme de télécommunications pour un montant de 27 millions d’euros dans les années à venir ainsi que l’adhésion du Luxembourg aux programmes d’observation de la Terre (5,5 millions d’euros) et de technologie (1 million d’euros).

Cette participation élargie aux activités de l’Agence spatiale européenne souligne la volonté du gouvernement de promouvoir le Grand-Duché comme lieu d’implantation de projets innovateurs de technologie avancée. Les opportunités de développement offertes par cette participation combinées au savoir-faire technologique des acteurs nationaux en la matière pourront jeter les bases du développement d’activités économiques nouvelles au Luxembourg. L'adhésion du Luxembourg aux programmes visés ouvre aux entreprises luxembourgeoises de nouvelles opportunités d'activités industrielles qui leur permettent d'assurer non seulement le retour de la contribution financière allouée, mais également de revaloriser les produits et services développés dans le cadre d’activités non spatiales.

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