Jean-Claude Juncker invité par les "Amis de l'Europe" et le "European Policy Center" à Bruxelles

European Policy Center

Lors d’un petit déjeuner-débat organisé par le European Policy Center (EPC) le 12 octobre 2006 à Bruxelles, le Premier ministre Jean-Claude Juncker s’est prononcé sur le sujet "Le futur de l’Euro". Invité par le directeur du centre de recherches, Hans Martens, Jean-Claude Juncker a esquissé les majeurs chantiers de la politique économique européenne.

Devant un public de personnalités issues du monde politique, du secteur économique et des représentants des médias, le président de l’Eurogroupe a relevé le consensus qui existe entre les 12 ministres des Finances de la zone euro "qu’un rôle accru doit être réservé au pôles économiques et politiques de l’Union économique et monétaire".

Pour le président de l’Eurogroupe, les priorités en matière de politique économique européenne dans la zone euro gravitent autour des notions de surveillance budgétaire et de guidage des finances publiques.

Au sujet de la réforme du pacte de stabilité et de croissance, le Premier ministre a fait part d’un sentiment "d’inaccompli puisque tous les travaux consacrés au volet préventif du pacte peinent à se mettre en place avec une vigueur telle que se dégageraient à partir de là des vertus pédagogiques" pour les États membres en difficultés budgétaires. En outre, Jean-Claude Juncker a rappelé que "pendant des périodes de haute conjoncture, de solides efforts d’assainissement doivent être entrepris et suivis". De façon générale, une meilleure coordination des projets budgétaires nationaux des pays appartenant à la zone euro s’impose.

Pour Jean-Claude Juncker, une préoccupation centrale des pays membres de la zone euro devrait consister à s’occuper plus intensément de la croissance économique en Europe, surtout au vu des tendances démographiques européennes. "S’imaginer une Union monétaire européenne où le potentiel de croissance serait durablement établi à 2,5% est une façon d’accepter que nous ne serons pas à même d’assumer toutes les conséquences du vieillissement de nos populations sur le financement de nos systèmes de sécurité social".

Le Premier ministre a également plaidé pour que les pays de la zone euro se mettent d’accord sur une séquence des réformes structurelles nationales.

L’intervention de Jean-Claude Juncker était suivie par une séance questions-réponses. Interrogé sur l’élargissement de la zone euro, le président de l’Eurogroupe a fait savoir que "nous avons intérêt à ne pas brader l’accès à l’Eurozone aux nouveaux États membres. Je souhaite que la zone euro puisse s’élargir le plus vite possible." Il a précisé qu’il "n’est pas question de changer l’interprétation des critères de convergence". Le traité de Maastricht définit les critères de convergence, et par conséquent l’adhésion à l’union monétaire européenne ne peut être négociée. "Dès qu’un État remplit les critères, il joindra l’euro."

Amis de l'Europe

La veille, le Premier ministre était l’invité d’un dîner des Amis de l’Europe. Dans son intervention placée sous le thème "L’Europe qui hésite, l’Europe qui avance", Jean-Claude Juncker a souligné que l’Union européenne "est devenu une sphère de solidarité et de paix, un vrai modèle pour le monde".

Le Premier ministre a rappelé les succès de l’Europe, qui sont trop souvent sous-estimés: l’élargissement, la création du marché intérieur et la monnaie unique - "tous, certes, perfectibles".

Adressant le débat sur l’avenir de l’Union européenne, Jean-Claude Juncker a déclaré que "nous sommes en crise parce que les peuples ne savent plus dans quelle direction l’Europe les mène". Or, c’était précisément les peuples qui ont reconstruit l’Europe des ruines et des cendres après la Deuxième Guerre mondiale, a ajouté le Premier ministre. Tout en lançant un appel qu’il faut "tenter d’expliquer l’Europe mieux", Jean-Claude Juncker a conclu en déclarant: "Je continue à être fier de cette Europe".

Le président-directeur de Gallup, Jim Clifton, et le Haut-représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune de l’Union européenne, Javier Solana, ont également pris la parole.

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