Jean-Claude Juncker devant la Commission des Affaires économiques et financières du Parlement européen: présentation de l'analyse de l'Eurogroupe sur l'évolution conjoncturelle et la situation budgétaire des États membres de la zone Euro

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker, en sa fonction de président de l’Eurogroupe, était à Bruxelles le 20 novembre 2007 pour présenter devant la Commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen, l’analyse de l’Eurogroupe sur l’évolution conjoncturelle et la situation budgétaire des États membres de la zone Euro.

La présentation du président de l’Eurogroupe a été suivie d’une séance de questions-réponses avec les membres de la Commission parlementaire.

Dans son analyse, le président de l’Eurogroupe a confirmé que les perspectives conjoncturelles dans le monde restent bonnes, tout comme la croissance de la zone Euro reste proche de son potentiel avec 2,6% en 2007 et 2,2% en 2008.

Cette "robustesse de la croissance" a eu des effets positifs au niveau du marché du travail avec une diminution du chômage de 9% en 2005 et de 7% en 2007. Depuis la fin 2005, 4 millions de créations nettes d’emplois ont été enregistrée en zone Euro.

Sous l’impulsion de la bonne conjoncture, les déficits publics des États membres de la zone Euro ont pu être ramenés de 2,5% en 2005 à 0,8% en 2007.

Jean-Claude Juncker a toutefois expliqué que les turbulences financières sur le marché de l’immobilier aux États-Unis engendreront un ralentissement de la croissance à partir de 2008, bien que "nous ne pouvons toujours pas mesurer l’impact définitif" de ces turbulences sur la croissance. S’y ajoute que "les risques d’inflation sont devenus plus importants" ce qui fait dire le président de l’Eurogroupe qu’il est "de plus en plus inquiet", notamment en ce qui concerne les "nombreuses pressions à la hausse" comme le prix de l’énergie, d’autres matières premières ou encore les denrées alimentaires.

Pour ce qui est de la gestion du risque inflationniste, Jean-Claude Juncker a appelé à "appuyer la politique de la Banque centrale européenne" pour ce qui est de la stabilité des prix sans pour autant oublier la part de responsabilité des gouvernements dans ce domaine. "Nous estimons que nous privilégions la consolidation de nos finances publiques par le biais des dépenses et non pas par des augmentations d’impôts et des prix administrés.

Le président de l’Eurogroupe a également rappelé les conclusions de la dernière réunion de l’Eurogroupe du 12 novembre 2007 pour ce qui est de la nécessité de la modération des salaires dans le secteur public sur lesquels sont souvent alignées les revendications salariales du secteur privé. L’Eurogroupe a également décidé de "mener une réflexion politique approfondie" sur la question des salaires, primes et compensations pour pertes d’emploi des dirigeants d’entreprises.

D’autres risques concernent la volatilité excessive des marchés des changes et une correction désordonnée des équilibres globaux.

Pour ce qui est des taux de change, le président de l’Eurogroupe a expliqué que ces taux devraient refléter les données économiques fondamentales et que la volatilité excessive et des mouvements désordonnés des taux de change sont indésirables pour la croissance. "En particulier, nous déplorons les récents mouvements brusques au niveau des taux de change, ce qui nous amène à dire que nous continuerons à observer de très près les marchés des changes".

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