Jean-Claude Juncker et Jeannot Krecké aux réunions de l'Eurogroupe et du Conseil "Affaires économiques et financières"

Le Premier ministre, ministre des Finances, président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, ont participé aux réunions de l’Eurogroupe et du Conseil "Affaires économiques et financières" les 12 et 13 novembre 2007 à Bruxelles.

En marge des réunions de l’Eurogroupe et du Conseil "Affaires économiques et financières", Jean-Claude Juncker a rencontré le président de la fédération patronale européenne "Business Europe", Ernest-Antoine Seillière, et a participé au dialogue macroéconomique des institutions européennes avec les partenaires sociaux.

Eurogroupe

Les ministres des Finances et/ou de l’Économie des pays membres de la zone Euro, ainsi que les ministres des Finances de Chypre et de Malte, dont les pays rejoindront la zone Euro au 1er janvier 2008, ont examiné les développements économiques récents en Europe et dans le monde. Cet examen s'est fait sur base des prévisions conjoncturelles d’automne que la Commission européenne a publié le 9 novembre 2007. Pour le président Jean-Claude Juncker, la croissance mondiale reste robuste avec un taux de croissance moyen de 5% en 2008, notamment grâce aux performances des économies asiatiques qui afficheront des taux de croissance de 8% en 2008, entraînées par la Chine dont les taux de croissance atteindront 10, voire 11%, dans les années 2008 et 2009.

Pour ce qui est des perspectives économiques de l'Union européenne, l'Eurogroupe partage l'analyse de la Commission européenne que suites aux turbulences sur les marchés financiers "il y aura un léger recul de la croissance économique", bien que cela ne sera "visible qu'en 2008".

Dans le contexte de la récente flambée des prix du pétrole - "flambée qui bien sûr nous inquiète" - l'Eurogroupe a rappelé que les décisions prises lors de la réunion informelle de septembre 2005 à Manchester resteraient valables, à savoir que "la bonne réaction politique à avoir face à la flambée des prix du pétrole n'est pas de réagir par des mesures de nature fiscale". Les ministres ont en outre réexaminé tous les aspects ayant trait à la transparence des marchés pétroliers "puisque dans les marchés il y a un manque de transparence évident et qu'il n'est pas moins évident que dans la formation des prix il y a une bonne dose de spéculation". L'Eurogroupe a ainsi décidé de reprendre les travaux sur les informations au grand public des données concernant le niveau des réserves pétrolières que nous avons en Europe".

Pour les discussions sur les taux de change, l'Eurogroupe a retenu les conclusions suivantes:

"We discussed exchange rate developments. Exchange rates should reflect economic fundamentals and excess volatility and disorderly movements in exchange rates are undesirable for economic growth. In particular, recent sharp moves of foreign exchange rates are unwelcome. We will continue to monitor exchange rate markets very closely."

L'Eurogroupe s'est penché sur l'état des finances publiques dans la zone Euro pour constater une "nette amélioration en 2006 et 2007", de sorte que si les prévisions de la Commission européenne se matérialisaient, les deux derniers pays à être soumis à des procédures de déficit excessif, l'Italie et le Portugal, pourraient voir les mesures à leur encontre être abrogées. Mais le président Juncker e tenu à mettre en garde contre un relâchement des efforts en la matière: " Nous sommes néanmoins un peu inquiétés par le fait que nous observons que dans tous les pays toutes les leçons n'ont pas été tirées des mauvaises expériences qui furent les nôtres pendant les années 90. Nous observons notamment qu'il y a un net ralentissement de l'ajustement structurel sur l'ensemble de la zone Euro pour 2008, ce qui nous a conduit à répéter que nous pensons que tous les Etats membres doivent avoir atteint leur objectif à moyen terme au plus tard en 2010."

L’Eurogroupe a également préparé la visite de MM. Juncker, Trichet et Almunia en Chine, les 27 et 28 novembre 2007. Jean-Claude Juncker a souligné le contexte de cette visite: "La Chine est la quatrième puissance économique au monde portant une lourde responsabilité lorsqu'il s'agit de mieux coordonner les politiques économiques et financières à l'échelle globale. (...) Il est évident qu'il y a de très bonnes raisons pour que l'Europe et la Chine procèdent à un dialogue macroéconomique structuré permanent. Nous devons au respect pour nos amis chinois et aux réalités des choses de nous adresser directement aux autorité chinoises dans le cadre d'un dialogue structuré et régulier. Nous n'allons pas en Chine pour donner des leçons à nos amis chinois mais pour lieux nous expliquer, pour débattre de l'évolution économique de la Chine, de l'évolution économique de l'Europe et pour adresser tous les sujets macroéconomiques généralement quelconques qui peuvent avoir leur importance. Il est évident que nous parlerons des politiques de change qui est une des raisons principales de notre déplacement".

Les ministres ont finalement débattu des mécanismes de formation des salaires, des développements et de la répartition des salaires dans la zone Euro. Pour le président de l'Eurogroupe, cette discussion revêt une importance toute particulière, dans la mesure où "les agrégats formés par les masses salariales en Europe sont autrement plus importants que les seuls agrégats budgétaires et exercent donc, sur l'évolution générale de nos économies, une influence déterminante". Une des pistes explorées concerne notamment l'évolution des salaires dans le secteur public par rapport à celle du secteur privé. Devant le constat que la part des salaires dans le PIB va en diminuant, l'Eurogroupe a entamé une réflexion afin de voir "s'il ne faudrait pas compléter les politiques contractuelles et conventionnelles contribuant à la formation des salaires par de nouveaux mécanismes qui seraient hors contrat et qui pourraient prendre la forme de participations au bénéfice ou d'intéressement".

Conseil "Affaires économiques et financières"

Le Conseil "Affaires économiques et financières" des 27 ministres des Finances et/ou de l’Économie a débuté avec l’adoption de conclusions en matière du nouveau cycle triennal dans le cadre de la mise en œuvre de stratégie de Lisbonne.

Le Conseil a entendu un rapport de la Commission européenne sur l’impact économique des migrations en Europe, ainsi que le rapport annuel 2007 sur les statistiques.

Au niveau de la fiscalité indirecte, le Conseil a discuté une approche commune à la question des taux de TVA réduits et l’introduction de critères environnementaux dans la taxation des véhicules privés.

Après l’échec des négociations sur le changement du principe du pays d’origine vers le principe du pays de destination pour la taxation des services électroniques d’entreprises vers les consommateurs (Business to Consumer, B2C) le 5 juin 2007 à Luxembourg, le Conseil a eu un nouveau débat d’orientation sur la question. La Présidence portugaise a soumis de nouvelles propositions dans ce dossier, dont une soumise par la délégation luxembourgeoise qui visait, tout en maintenant le principe du pays d'origine, à procéder à un partage des revenus issus de ces transactions. Comme cette proposition n'a pas pu trouver l'aval des autres délégations, le Premier ministre, ministre des Finances, Jean-Claude Juncker a réaffirmé l'opposition du Luxembourg au modèle proposé en juin, tout en assurant que la délégation luxembourgeoise allait travailler avec la Présidence et la Commission européenne afin de dégager une solution dans les meilleurs délais.

Finalement, le Conseil a eu un échange de vues sur la question du financement du système de navigation par satellite Galileo et a pris note du rapport de la Cour des comptes européenne sur l’exercice financier 2006.

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