Le Premier ministre Jean-Claude Juncker au 7e sommet ASEM à Beijing

Les 24 et 25 octobre 2008, le Premier ministre Jean-Claude Juncker a participé au 7 e sommet ASEM (Asia-Europe Meeting) à Beijing qui a réuni les 27 États membres de l'Union européenne, la Commission européenne, 16 pays asiatiques et le secrétariat de l’ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-est).

En termes de participation, ce sommet a été le plus important jamais organisé: six nouveaux membres y ont pris part pour la première fois: l'Inde, le Pakistan, la Mongolie, la Roumanie, la Bulgarie, ainsi que le secrétariat de l’ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est). Cela amène le nombre de membres de l’ASEM à 45, soit 43 pays auxquels s’ajoutent la Commission européenne et le secrétariat de l’ASEAN. Ainsi, la quasi totalité de l’Asie et de l’Europe, représentant la moitié du PIB mondial, près de 60% de l’humanité et de 60% du commerce global a été représenté à Beijing.

Lors de la session "Situation économique et financière internationale", le Premier ministre luxembourgeois est intervenu en soulignant d'abord le gouffre qui s'est ouvert entre les espoirs nourris au cours des dernières années quand il y avait quasi unanimité sur la perspective d'une croissance mondiale robuste, une amélioration rapide des conditions de vie, une inflation basse, des taux d’intérêt bas, une forte profitabilité des entreprises et des prix d’actifs et de biens immobiliers à la hausse.

Et Jean-Claude Juncker de continuer: "Un environnement macroéconomique accommodant a encore d’avantage creusé l’appétit de consommation américain, créant là une énorme stimulation de la croissance économique mondiale. La globalisation financière a offert aux États-Unis d’Amérique le levier pour augmenter sa dette extérieure, aspirant par là même l’important stock d’épargne, en particulier des pays exportateurs de pétrole et des économies émergentes d’Asie. Les déséquilibres mondiaux qui s’en sont suivis n’ont pas perturbé l’économie mondiale tant qu’il y avait des réserves d’épargne abondantes qui finançaient l’expansion de l’économie américaine elle-même tirée par sa consommation. Par ailleurs, des taux de change sous-évalués dans certains pays ont conduit à l’accumulation d’importantes réserves de devises étrangères. Par conséquent, l’économie mondiale a été inondée de liquidités et cette abondance de liquidités a poussé les investisseurs à devenir moins regardants dans leur appétit pour des hauts rendements et dans leur évaluation du risque. Il y a donc bien un lien causal direct entre, d’une part, la crise américaine des ‘subprimes’ et la crise financière qui s’en est suivie et, d’autre part, la persistance des déséquilibres mondiaux. Nous avons de façon répétée attiré l’attention de nos partenaires internationaux sur la nécessité de redresser ces déséquilibres d’une manière coordonnée - et nous continuerons à le faire dans le futur."

En vue de restaurer et de préserver la stabilité financière internationale, le Premier ministre Juncker a proposé une double stratégie: "D’une part, l’architecture du système financier international doit être revue en vue d’accroître la transparence, la responsabilité et l’intégrité du secteur financier. D’autre part, notre ordre du jour politique doit être orienté vers la restauration de la stabilité de l’économie réelle à l’échelle globale. Ceci implique que les forts déséquilibres dans le mélange entre consommation globale et épargne globale doivent être éliminés. De ce fait, les États-Unis d’Amérique se doivent d’épargner d’avantage. Dans d’autres parties de la planète, et notamment en Europe en en Asie, le mélange entre consommation et épargne nécessite d’être optimisé. Ceci devra se faire par des réformes structurelles sur les marchés du travail, une concurrence accrue sur les marchés de biens et services ainsi que par des efforts visant à financer de façon adéquate les systèmes sociaux. Aussi, une flexibilité accrue des taux de change et, dans certains cas, une appréciation du taux de change effectif, sont aussi des éléments cruciaux dans la stratégie visant à restaurer la stabilité financière et macroéconomique globale."

Jean-Claude Juncker a conclu en disant que cette crise globale exige une réaction de politique globale et coordonnée, "et c’est à nous qu’incombe la responsabilité de formuler cette réaction politique".

Après le sommet de l'ASEM, Jean-Claude Juncker, accompagné des ministres Mady Delvaux-Stehres et Jean-Louis Schiltz, a fait une visite d'une journée dans la province du Hunan le 26 octobre 2008. Le 27 octobre 2008, la délégation luxembourgeoise a entamé une visite officielle de 3 jours en Mongolie.

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