Jean-Claude Juncker aux réunions de l'Eurogroupe : "il n'y pas d'indicateur massif qui pourrait nous faire penser que la situation serait en train de se redresser"

Le Premier ministre, ministre des Finances et président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et le ministre de l’Économie et du Commerce extérieur, Jeannot Krecké, ont participé aux réunions de l'Eurogroupe et du Conseil "Affaires économiques et financières" qui ont eu lieu les 9 et 10 mars 2009 à Bruxelles.

Eurogroupe

Sous la présidence de Jean-Claude Juncker les ministres des Finances et/ou de l’Économie des 16 États membres de la zone euro ont continué leur échange de vues sur la crise financière et économique, son impact sur l’économie réelle et les mesures à mettre en œuvre pour endiguer les effets de la crise. A cet effet, l’Eurogroupe s’est basé sur les récentes prévisions de la Banque centrale européenne. Selon Jean-Claude Juncker les ministres ont constaté "que la situation économique s’est nettement dégradée par rapport à notre dernière réunion de février. Il n’y pas d’indicateur massif qui pourrait nous faire penser que la situation serait en train de se redresser. Toutes les indications dont nous disposons se caractérisent par leur aspect excessivement négatif. La récession que nous traversons est profonde et dépasse en ampleur et en vigueur celle que nous avions vécue au début des années 80."

Dans le contexte de la préparation du sommet du G20 le 2 avril 2009 à Londres, Jean-Claude Juncker a rapporté aux membres de l’Eurogroupe la teneur des discussions ayant eu lieu lors de la réunion préparatoire des membres européens du G20 le 22 février 2009 à Berlin ainsi que lors de la rencontre informelle des chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Union européenne le 1er mars 2009 à Bruxelles. Les 16 ministres des Finances des États membres de la zone euro sont tombés d’accord "que les récents appels américains consistant à exiger des Européens un effort budgétaire supplémentaire pour lutter contre les effets de la crise ne nous conviennent pas dans la mesure où nous ne sommes pas prêts à augmenter les paquets conjoncturels que nous avons ficelés. Nous ne voulons pas donner l’impression que nous serions en train de réfléchir à la mise en route de nouveaux paquets conjoncturels. L’Europe et l’Eurogroupe ont fait ce qu’ils devaient faire. Les paquets conjoncturels, toutes composantes comprises, représentent un volume entre 3,3 et 4% du PIB de l’Union européenne. Par conséquent nous pensons qu’il ne faudra pas que nous ajoutions à l’effort qui déjà fut le nôtre parce que nous voudrions d’abord voir les effets des paquets conjoncturels qui ont été décidés. (…) L’essentiel des effets pourra être mesuré au cours de l’année 2010, par conséquent nous ne pensons pas que nous devrions ajouter maintenant des déficits aux déficits, des éléments de dette aux éléments de dette, que d’ores et déjà nous avons alignés."

Un deuxième point concernait l’évolution des politiques budgétaires et financières dans la zone euro ainsi que la mise en œuvre du pacte de stabilité et de croissance. L‘Eurogroupe s’est à nouveau prononcé en faveur d’une "stratégie de sortie de la détérioration de la situation de nos finances publiques". Des précisions concernant cette "stratégie de sortie" devraient être définies au cours du premier semestre 2009.

L’Eurogroupe a adopté des termes de référence en matière d’adhésion au système monétaire européen II comme condition préalable à une éventuelle adoption de l’euro par des États membres ne faisant pas encore partie de la zone euro. Ces termes de référence "disent clairement qu’au moment où nous assistons à une volatilité excessive l’heure n’est pas venu pour lancer un nouveau débat sur la définition des critères d’adhésion à la zone euro ou sur une nouvelle interprétation des critères qui les nôtres. (…) Il n’est pas question de changer les critères, il n’est pas question de réduire la durée de la présence d’un État membre au système monétaire européen II qui veut rejoindre la zone euro."

L’Eurogroupe a discuté des problèmes que connaissent certains pays de l’Europe centrale et du sud-est de l’Europe. Selon Jean-Claude Juncker, l’Eurogroupe "refuse de considérer ces pays comme constituant un bloc de l’est. Nous récusons ce raisonnement géométrique qui consiste à vouloir, à tout prix, diviser l’Europe en plusieurs parties. Il y a une obligation de solidarité de l’ensemble de l’Union européenne à l’égard des pays membres qui connaîtraient des difficultés, tout comme nous avons accueilli parmi nous en zone euro quatre nouveaux États membres. Nous avons, sur les derniers mois, prêté assistance aux pays de l’Europe centrale qui en avaient besoin. Nous pensons que les instruments que nous avons à notre disposition permettent de réagir à toutes les situations qui peuvent se présenter au cours des mois à venir."

Finalement, l’Eurogroupe a préparé les discussions à mener au Conseil européen des 19 et 20 mars 2009, notamment en ce qui concerne les recommandations spécifiques pour la zone euro dans les lignes directrices intégrées ainsi que dans le "rapport de Larosière" sur la stabilité du système financier.

Conseil "Affaires économiques et financières"

Les 27 ministres des Finances et/ou de l’Économie des pays membres de l’Union européenne ont adopté des conclusions sur une première série d’actualisations des programmes de stabilité (pour les membres de la zone euro) et des programmes de convergence (pour les non-membres de la zone euro), dont le programme de stabilité du Luxembourg.

Le Conseil a adopté ensuite ses contributions au Conseil européen des 19 et 20 mars 2009. Ces contributions portent sur les questions clés économiques, les messages européens pour le sommet du G20 le 2 avril 2009 à Londres et les lignes directrices intégrées, c’est-à-dire, la mise en œuvre par les États membres, des grandes orientations de politique économique et des politiques de l’emploi, comme le prévoit la stratégie de Lisbonne.

Le Conseil a poursuivi ses discussions concernant les taux réduits de TVA ainsi que le financement de la lutte contre le changement climatique.

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