Jean-Claude Juncker, Jean Asselborn et Jean-Louis Schiltz au sommet de l'OTAN

Le Premier ministre Jean-Claude Juncker, le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration, Jean Asselborn, et le ministre de la Défense, Jean-Louis Schiltz, ont participé au sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) qui a eu lieu les 3 et 4 avril 2009 à Strasbourg, Baden-Baden et Kehl.

Ce sommet, qui a marqué le 60e anniversaire de l’OTAN, a été le premier à être organisé conjointement par deux des membres de l’Alliance, en l’occurrence la France et l’Allemagne.

Les chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Alliance se sont penchés sur les questions générales et stratégiques auxquelles l’organisation sera confrontée et ont discuté ainsi de la place que l’OTAN doit occuper dans le contexte de la sécurité euro-atlantique afin de préparer un nouveau concept stratégique.

Le sommet a également porté sur d’autres sujets qui auront un impact profond et durable sur l’OTAN: l’évolution de la stratégie de l’OTAN pour l’Afghanistan et les résultats de la revue de la stratégie qu’entreprend le nouveau gouvernement des États-Unis, les relations avec la Russie, le rapprochement de la France et ses conséquences sur les relations entre l’OTAN et l’Union européenne, et, enfin, la préparation d’un nouveau concept stratégique pour l’Alliance.

Jean-Claude Juncker et Jean Asselborn s'expriment sur le 60e anniversaire de l'OTAN

En amont du sommet, le Premier ministre Jean-Claude Juncker et le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn ont jeté leur regard en arrière sur les accomplissements de l’OTAN qui fut créée le 4 avril 1949, ont analysé les nouveaux défis stratégiques auxquels l’organisation sera confrontée et ont abordé le rôle qui y revient au Luxembourg, membre fondateur du Traité de l’Atlantique Nord.

Que l’OTAN ait "une mission de paix et de stabilisation est aujourd’hui incontesté", a jugé Jean-Claude Juncker pour lequel "l’OTAN est, à coté de l’Union européenne, l’organisation qui a le plus contribué à assurer la stabilité en Europe".

"Sans l’Amérique du nord, et surtout les États-Unis, l’Europe n’aurait pas été à même de gérer son propre destin après 1945", a dit Jean-Claude Juncker dans le Luxemburger Wort en faisant valoir la dimension transnationale de l’OTAN. En ce sens, le 60e anniversaire est une célébration qui illustre à son avis " la justesse d’un chemin, en l’occurrence celui du chemin transnational". "Parallèlement, le chemin appelle à la modestie", a-t-il ajouté, en évoquant l’adhésion des pays d’Europe centrale et orientale "qui s’est produite très tard".

Le sommet de l’Otan à Madrid en 1997, qui a entériné l’adhésion de la Pologne, de l’Ukraine et de la République tchèque, reste ancré dans la mémoire du Premier ministre comme l’un des événements les plus émouvants de sa carrière politique. L’élargissement de l’OTAN et de l’UE aux pays de l’Europe orientale et centrale constitue selon le Premier ministre "l’apogée de la rencontre entre l’histoire et la géographie européennes".

L’engagement du Luxembourg en Afghanistan

"Étant donné la taille et les possibilités de notre pays, la contribution du Luxembourg n’est pas mince", a estimé Jean-Claude Juncker en rappelant que la contribution financière du pays se chiffre depuis 2001 à 22,5 millions d’euros auxquelles s’ajouteront annuellement 2,5 millions d’euros. Il a également évoqué les 4 millions d’euros supplémentaires du budget de la défense et les 75.000 euros que le Luxembourg débloquera pour les élections présidentielles qui auront lieu le 20 août 2009 en Afghanistan. L’ensemble de ces mesures constitue selon lui la preuve que "le Luxembourg prend son devoir très au sérieux". Et d’ajouter que "le mélange entre des éléments de présence militaires (le Luxembourg y a stationné 9 militaires) et des moyens d’intervention civils accrus est en parfait accord avec la nouvelle stratégie américaine et les fondements de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord".

Jean Asselborn met en exergue le passage de l’OTAN d’une organisation dotée d’un rôle de dissuasion à celle d’une organisation à caractère plus politique

Dans une interview accordée au Jeudi, Jean Asselborn met en exergue le passage de l’OTAN d’une organisation dotée d’un rôle de dissuasion à celle d’une organisation à caractère plus politique: "Pour le 60e anniversaire de l'OTAN, je rappelle que durant la Guerre froide, l'OTAN a connu une période de tempête et de passion, qui s'est estompée depuis. Dans ce contexte de deux blocs opposés, le rôle de l'OTAN était fondamentalement différent, elle assurait la défense et la dissuasion. Aujourd'hui, le côté politique de l'Alliance gagne en importance. Il serait erroné de présenter l'OTAN de 2009 comme une institution mettant l'accent sur les actions militaires. Elle n'est plus celle d'avant 1989, et elle est différente aujourd'hui de ce qu'elle sera dans 50 ans."

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